GODS OF METAL 2005

Bologne - Arena Parco Nord (Italie)
11 & 12 Juin 2005


On vous avait prévenu, le mois de juin sera chargé en concerts et en live-reports pour la fine équipe de Leprozy.com. C'est ainsi que nous embarquons dans le Kangoo " Metal Hammer ", Christina, Phil et moi, pour Bologne, Italie, afin de couvrir le Gods of Metal Festival qui présente cette année une affiche jugée par beaucoup comme la plus belle de tous les festivals européens de 2005.

Ayant choisi de faire la route de nuit, nous arrivons à Bologne vers trois heures du matin. L'ambiance aux abords du Parco Nord est digne de l'organisation à l'italienne. Le site se compose en fait d'un vaste amphithéatre formé d'un immense talus de verdure, ceinturé par une clôture métallique en guise d'enceinte, et dans lequel est montée l'unique scène et les différents bars et stands de merchandising. A l'extérieur, un grand parking défoncé qui donne directement sur les rocades et le périphérique fait office de camping et nous nous installons à l'arrache sur un carré d'herbe. Inutile dans ces conditions de prétendre à une douche. Quant aux wc, la haie de peupliers toute proche est destinée à cet usage ! Cool !

Samedi 11 juin : Avant même le lever du soleil, le parking est le lieu d'une activité intense. Pas de la part des métalleux arrivés la veille, mais des vendeurs de tee-shirts pirates, super organisés, avec stands pliables, stocks hallucinants, tchatche d'enfer, qui jouent des coudes pour avoir le meilleur emplacement à l'entrée du site … l'Italie, quoi !

L'ouverture des portes se fait dans une ambiance bonne enfant, tandis que la foule déjà nombreuse est haranguée par Frate Cesare, un quinquagénaire au look d'abbé Pierre qui distribue à grand renfort de sono portative, son CD promo mixant gros métal et messages de paix !

A 10h30, EVERGREY ouvre les hostilités. Malgré l'heure matinale, son Heavy Metal classieux et technique est acclamé par des fans massés devant la scène. Rappelons-nous que nous sommes en Italie, et que le Heavy " canal historique " y est très apprécié. MUDVAYNE prend la suite, et son néo-métal désormais démaquillé finit de réveiller les derniers campeurs. Malgré une bonne volonté évidente, il est difficile, à midi et en plein soleil, d'apprécier à sa juste valeur la musique des ricains dont le nouvel album est sans doute une de leurs meilleurs productions.

MASTODON enchaîne et le même constat s'impose. Pour les avoir vu quelques jours plus tôt en ouverture de SLAYER à Clermont Ferrand devant 1500 personnes, je peux juger de la différente d'ambiance entre un concert en club, et le même en plein jour devant 25 000 personnes. Les quatre pistoleros s'en sortiront toutefois avec les honneurs, leur Hard rock plombé finissant par activer nos neurones, accablées par le soleil de plomb qui écrase le Parco Nord.

Les anglais de DRAGONFORCE prennent la suite sous les viva du public qui afflue en masse devant la scène. Leur Heavy fait mouche, et l'énergie que les musiciens développent sur scène leur assure les faveurs d'un public de connaisseurs. Mention spéciale au soliste du combo, qui nous gratifie de solos d'enfer à chacune de ses interventions et provoque chez Phil, un enthousiasme à peine retenu !

La pression monte alors en flèche avec l'arrivée sur scène de STRAPPING YOUNG LAD. Emmené par le phénoménal Devin Townsend, le groupe va véritablement lancer le festival. Malgré un son sans cesse perturbé par des rafales de vent, c'est un flot de Metal surpuissant qui s'abat sur le public. S'il y a bien un domaine dans lequel S.Y.L. excelle, c'est bien dans la construction de murs de son de guitares ENORMES ! Et ce n'est pas le cadre d'un concert " open air " qui fera planter l'affaire. Bien au contraire, le groupe, soutenu par un Gene Hoglan toujours aussi impressionnant à la batterie se donne deux fois plus et remporte la mise haut la main.

La suite ? La suite, c'est Le come-back du jour, le retour sur scène d'un des combos les plus cultes du Metal de la mort, les précurseurs du genre, OBITUARY. Reformé autour de ses membres originaux, le gang floridien va nous offrir un show jouissif de pur Death. Démarrant par l'instrumental " Redneck Stomp " sur lequel Trevor Perez et Allen West, les deux gratteux nous présentent leur nouveaux looks respectifs (" ours des bois " pour le premier, et apprenti-chimiothérapiste pour le second … gasp !), le groupe enclenche la vitesse supérieure avec " Internal bleeding ", porté par un John Tardy au meilleur de sa forme et dont le chant si particulier est ce soir, proprement terrifiant de puissance. " Threatening skies ", " Chopped in half ", " Cause of death ", " Solid state " s'enchaînent, avant que le groupe ne quitte la scène sur un "Slowly we rot" d'anthologie.

Je dois bien l'avouer, la nuit blanche passée sur la route la veille et le soleil de plomb qui s'abat sur Bologne ont eu raison de mes forces, et c'est avec un certain plaisir que je me suis écroulé en croix dans l'herbe du Parco Nord pendant une bonne partie du set de LACUNA COIL, bercé par les douces mélodies du combo italien. Que la honte et l'opprobre soient sur moi, mais c'était la seule façon de tenir le choc avant la suite de la soirée, autrement dit SLAYER et … IRON MAIDEN.

A 19h20 précises, l'intro de " Darkness of Christ " retentit dans l'arène. Une dizaine de jours seulement après un concert mémorable à la Coopérative de Mai à CLERMONT FERRAND devant 1500 fans ultimes, j'ai l'occasion de revoir SLAYER, cette fois-ci en " open air ". Ce n'est pas sans une certaine appréhension que j'abordait ce show, le dernier concert en plein air des quatre californiens auquel j'ai assisté étant le catastrophique set du Wacken Festival 2003, élu pire show de l'année par les lecteurs de Metal Hammer Allemagne ! Rien que ça. C'est finalement un SLAYER dominateur et sûr de son affaire qui s'empare de la scène, et dès les premiers accords, le groupe met tout le monde d'accord. " Disciple ", " War ensemble ", " Stain of mind ", " Hell awaits ", la set-list est bien rodée depuis maintenant quatre ans que le groupe tourne pour la promo de " God hates us all ", mais SLAYER y incorpore régulièrement de nouveaux titres, histoire de rompre avec la monotonie et c'est le cas ce soir avec le fameux " Black magic ". La fosse est en folie, et des nuages de poussière nous font suffoquer tandis que le final " South of heaven ", " Silent scream ", " Mandatory suicide " et " Angel of death " finit de nous mettre à genoux.

Enfin arrive le grand moment de la journée. IRON MAIDEN. Il est 21h30, et le site est à bloc. Impossible de circuler dans la fosse, bourrée à craquer, et c'est pareil derrière. Dès que démarre l'intro de " The ides of march ", les 25 000 fans présents deviennent dingues. C'est de la folie douce dans les premiers rangs lorsque le groupe investit la scène sur " Murders in the rue morgue ". Les italiens, qui comme les espagnols et dans une certaine mesure, les français, sont loin d'être des maîtres dans les langues étrangères, connaissent les paroles par cœur. Tous chantent, gueulent, téléphonent à leurs potes restés chez eux ou à la " mama " pour leur faire profiter de l'événement, ils sautent, se congratulent, c'est du délire autour de moi ! " Another life ", " Prowler ", la tension est à son comble en ce début de show, les nuages de poussière sont étouffants, et sur scène, Bruce est à l'image du set proposé par IRON MAIDEN sur cette tournée : Impérial !

Avec une set-list composée uniquement de titres issus des quatre premiers albums du groupe, la Vierge de fer surfe sur la vague " revival " qui s'est emparée de nombre de groupes ces derniers temps, et elle le fait de la plus belle manière qui soit. Bruce est littéralement déchaîné, et il semble que le temps n'ait pas de prise sur lui. Alors que le reste du groupe assure son job avec une efficacité redoutable au rez de chaussée, Bruce domine tout son monde en passant le plus clair de son temps sur les passerelles encadrant la batterie de Nicko Mc Brain, permettant ainsi aux fans écrasés dans la fosse de voir un bout du spectacle, la scène étant assez basse et aucun écran vidéo n'ayant été installé.

Bruce intervient alors pour présenter un titre très particulier à ses yeux, " Remember tomorrow ", sur lequel il auditionna à l'automne1981 quelque part entre Bologne et Milan et qui lui valut le poste qu'il occupe encore aujourd'hui. Effet garanti sur un public chauffé à blanc, et le rêve se poursuit. " Run to the hills ", " Revelations ", Die with your boots on ", Phantom of the opera ", … Que du bonheur ! Bruce introduit alors lui même " The number of the beast ", sur l'intro duquel la bande-son ne part pas, et le groupe relance la bête sur un magistral " Hallowed be thy name " suivi du traditionnel " Iron Maiden ". Il est déjà l'heure des rappels, et nous avons droit aux incontournables " Running free ", " Drifter " et " Sanctuary " en forme d'apothéose. Au total, cent minutes sur une autre planète, que l'on aurait aimé rallonger un petit peu (" Charlot the Harlot ", " 22 acacia avenue ", " Killers " manquaient à l'appel) ? mais la conclusion phénoménale d'une première journée de rêve.

Le site se vide peu à peu, et malgré le bordel monstre qui règne sur le parking, je m'écroule après deux bières pour une nuit salutaire. Car la journée suivante promet d'être encore plus intense que celle que l'on vient de vivre.

 

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Dimanche 12 juin : Christina, Phil et moi refaisons surface dès les premières lueurs du jour. La nuit a été réparatrice et nous sommes prêts pour une nouvelle journée qui va s'avérer riche en évènements.

Les portes du Parco Nord ne sont pas encore ouvertes que déjà plusieurs milliers de fans se pressent devant les portiques. Détail amusant, si la veille, les tee shirts IRON MAIDEN étaient ultra majoritaires dans le public, ils sont aujourd'hui remplacés par des spandex et autres pantalons moulants " avec les tiagues en dehors " genre " les pieds dans des pots de fleurs ", et des permanentes et autres mulets pas toujours du meilleur effet. MOTLEY CRUE est tête d'affiche de la journée, et certains n'ont pas hésité à ressortir le look Hair Metal des années 80.

Si la sécurité semble faire plus de zèle que la veille, c'est sans trop de difficulté que l'on rentre nos canettes de bière dans le site, et un apéro bienvenu nous permet d'apprécier les prestations des italiens d'EXILIA et surtout d'EXTREMA, jeune groupe évoluant dans un Néo Trash de bonne facture.

A 12h30, Phil ne tient plus en place. HAMMERFALL est dans l'arène et mon pote jubile, reprenant en chœur les hymnes Heavy du combo suédois. Peu familiarisé avec le Metal pur et dur de ces défenseurs de la tradition, j'apprécie la prestation du quintet en gardant des forces pour la suite, car dès le groupe suivant, ce sera du non-stop jusqu'au bout de la nuit !

Et la suite, c'est BLACK LABEL SOCIETY. Montant sur scène au son de la musique du parrain, du plus bel effet pour illustrer un concert italien et promouvoir l'album " Mafia ", les quatre musicos posent d'entrée les règles du jeu. Bières et grosses grattes graisseuses à souhait. Zakk Wylde, de plus en plus massif, est magistral et son charisme est incontestable. Force est de constater que depuis la disparition de Dimebag Darell, il reste le guitariste le plus marquant et le plus charismatique dans le monde du Metal moderne. Points d'orgue d'un set en béton, " Stillborn " et " Suicide messiah " font monter la pression et la température ne va plus cesser de grimper à partir de cet instant, et ce jusqu'au soir.

A peine remis des riffs dévastateurs de B.L.S., voici qu'un autre guitar-hero, et pas n'importe lequel, monte sur scène. Yngwie MALMSTEEN investit les planches pour une heure de Metal néo-classique dont lui seul va maîtriser le déroulement. Epaulé par des musiciens plus qu'éffacés et un Dougie White à la peine au chant, l'imposant suédois va livrer pendant une heure, un show purement rock' n roll. Alternant les solos de gratte entre les morceaux, balançant son instrument dans les airs sans toujours le rattraper au vol, d'où des crashs malheureux et des problèmes de son que le pauvre technicien guitare a toute les peines du monde à corriger, Yngwie est en grande forme, arpente la scène dans tous les sens, fait des pains colossaux au milieu de ses solos improvisés, repart de plus belle, … et tout ça sous l'œil hagard et amusé d'un Zakk Wylde planqué sur le côté de la scène et dont le teint rosé ne laisse aucun doute sur le type de liquide qu'il a déjà distillé en ce début d'après midi !

Au milieu de ce chaos, " Rising force ", " Demon driver ", et surtout une reprise de " Burn " de DEEP PURPLE seront quelques uns des morceaux interprétés par le groupe au grand complet. En guise de fin, Yngwie va exploser sa pauvre Strato en trois morceaux contre un ampli, si violemment que le corps même de l'instrument se fendra en deux, et balance le tout dans le public, aux anges !

L'heure tourne et la pression continue de monter à mesure que l'on progresse dans l'affiche. Il est 16h30 lorsqu'un backdrop d'ACCEPT est déployé à l'arrière de la scène, au dessus du kit de batterie. Alors que l'intro retentit à travers la sono, les cinq allemands déboulent sur " Starlight " et un frisson me parcourt tout le corps. Le grand ACCEPT, celui qui a, dans les années 80, sorti des bombes telles que " Ball to the wall " ou " Metal heart " est de retour pour une tournée estivale exceptionnelle qui va sillonner toute l'Europe (sauf la France, une fois de plus) et le Japon, avant de tirer définitivement sa révérence. Et même si le poids des ans se fait sentir, si Hermann Franck a les cheveux méchamment blancs, si Wolf Hoffmann les a carrément tous perdus, si Peter Baltes s'est gentiment empâté, la magie opère encore et l'énergie est au rendez-vous.

Boostés par un Stephen Schwarzmann impérial derrière sa batterie, les teutons vont durant une heure distiller leurs meilleurs titres avec une énergie hors du commun. La communion est parfaite avec le public qui, comme pour IRON MAIDEN la veille, déborde d'enthousiasme et reprend en chœur chaque refrain et les hymnes du groupe. " London Leatherboys ", " Metal Heart ", " Restless and wild ", le démentiel " Fast as a shark ", c'est la folie dans les premiers rangs et l'espace d'un instant, je me revois à 14 ans, faisant de la "air-guitar devant le miroir de la salle de bains, avec Princess of the dawn" à fond dans le salon ! Sauf que là, c'est pour de vrai, mes idoles sont bien face à moi et c'est précisément ce titre qui est envoyé en premier rappel avant que " Balls to the wall " ne conclût ce fantastique retour dans les années 80.

D'ailleurs, restons-y dans les 80's, puisque le groupe qui doit prendre la suite n'est autre qu'ANTHRAX dans une formation qui a fait couler des citernes d'encre ces derniers mois et a animé les forums de tous les sites Metal sur le web. Car pour être controversée, elle est controversée. Jugez plutôt : Exit John Bush, le chanteur , exit Joey Vera le bassiste intérimaire, exit Rob Caggiano, le soliste, et bienvenue à Joey Belladonna, Franck Bello et Dan Spitz, soit, avec en plus Scott Ian et Charlie Benante les deux leaders, le line-up d'ANTHRAX époque 1984-91.

Et même si cette formation est responsable des plus fabuleux hits du groupe et a commis des albums qui resteront dans l'histoire comme le fameux " Among the living ", force est d'admettre que tout ça sent a priori l'argent facile. Comment en effet, expliquer le soudain rapprochement de Scott Ian avec ses anciens compères Belladonna et Spitz alors qu'il les pourrissait encore il y a quelques temps dans la presse ? Comment expliquer l'éviction (temporaire ?) de John Bush alors qu'ANTHRAX était devenu ces dernières années, une machine de guerre sur scène (cf. le live report du Wacken 2004) ? Quand en plus, le même Scott Ian déclare lors d'une conférence de presse, qu'il " ne faut pas blâmer un groupe de vouloir gagner sa vie ", que John Bush déclare être toujours prêt à remettre ça si on le lui propose, qu'un DVD et un live vont sortir avant même la fin de cette tournée sur laquelle se rajoutent régulièrement de nouvelles dates, que des rumeurs de nouvel album avec cette formation ne sont pas démenties, … les fans ont sérieusement chaud aux neurones à force de se prendre la tête.

Mais force est de constater que dès les premiers accords de " Among the living ", la surchauffe cérébrale disparaît instantanément. Scott Ian apparaît à droite de la scène, Dan Spitz à gauche, comme à son habitude Franck Bello est survolté et Charlie Benante disparaît derrière son kit de batterie monstrueux. Celui que tout le monde attend s'avance alors devant la scène. Joey Belladonna. Tout sourire, le teint hyper mat limite brûlé, l'embout de pied de micro en main, pas de doute, on est bien en … 1986 et j'ai 15 ans. Géant, géant, géant. Voilà les trois mots qui peuvent définir ce moment. Un pur moment de bonheur ! " Got the time ", " Caught in a mosh ", " NFL ", " Medusa ", " Antisocial " toujours aussi magique, la cohésion sur scène est parfaite. Scott moshe comme un damné, Frank Bello donne l'impression qu'il va se dévisser la tête à force de headbanguer comme un dingue, seul Dan Spitz reste un peu discret comme par le passé tandis que Joey tient le public dans sa main en assurant des parties de chant impeccables. " Indians " est un grand moment du set, pendant lequel un mosh-pit débridé se forme dans le public, certains ont des larmes de bonheur dans les yeux, et ce sont déjà les rappels.

Et quels rappels ! Le fameux " I'm the man " sur lequel Scott, Franck et Joey se partagent les vocaux, et que le groupe n'avait plus joué depuis le départ du chanteur en 1991, et après le riff d'intro de " New level " en hommage à Dimebag Darell, un final de folie avec " I am the law ". Résultat : quelques soient les raisons de cette reformation, mille fois merci à ANTHRAX pour cette initiative, tant le line-up tient méchamment la route. Quelques jours plus tard, je devais revoir les cinq new-yorkais à Barcelone en ouverture de DIO puis au FuryFest (cf. la rubrique " live reports ") et je confirme : ANTHRAX sur scène, ça tue ! Personne ne sait ce que le groupe nous réserve pour l'avenir, peut être ne le sait-il pas lui même, alors profitons de l'instant présent, car il est fabuleux !

A peine remis de mes émotions que mon rythme cardiaque s'affole à nouveau. C'est au tour de MEGADETH de prendre la scène d'assaut. Cela fait plus de huit mois que le MEGADETH nouvelle formule est sur les routes et Dave Mustaine, plus leader que jamais, impose à nouveau son groupe comme un des combos majeurs de la scène Metal internationale. Fort d'un album tonitruant, le quatuor sort à peine d'une triomphale tournée mondiale de six mois et la mécanique est méchamment huilée. Les trois autres nouveaux membres ne font plus autant figure de musiciens de cession que lors de la tournée européenne hivernale et ont trouvé leurs marques aux cotés du maître. Les titres sont tous plus fulgurants les uns que les autres, " Blackmail the universe ", " Skin o' my teeth ", l'enchainement "Wake up dead - My darkest hour", "She-wolf", "Trust", la structure de la set-list est bâtie sur celle de la tournée européenne de cet hiver (cf. le live report du concert de Barcelone en février 2005), et elle est imparable. Le public, tout acquis à la cause, en redemande et nous avons droit à un final d'enfer composé de " Symphony of Destruction ", " A tout le monde ", " Peace sells ", et " Holy wars " qui déclenche des pogos de folie dans la fosse. Terrible !

21h 30. Le grand moment arrive enfin. L'affiche de ces deux jours a été exceptionnelle. Peut être la plus belle affiche de l'été des festivals 2005 avec celle du FuryFest, pour tous les fans qui ont plongé dans le Metal au début des années 80 et qui ne s'en sont jamais remis. Alors, comment conclure ces deux jours autrement qu'en accueillant une autre légende, un des groupes les plus tapageurs du circuit, aussi célèbre pour sa musique que par sa présence dans les pages " faits divers ", MOTLEY CRUE.

Les quatre sales gosses, dont on se demande comment certains sont encore en vie après tous les excès qui ont rythmé leur carrière sont de retour sur les routes depuis cet hiver. Forts d'un double best-of " Red, White and Crüe " retraçant plus de vingt ans de débauche, leur tournée mondiale fait un carton et le spectacle qui est offert chaque soir est un des meilleurs que le groupe ait donné. Totalement clean, le MOTLEY CRUE version 2005 enterre tout sur son passage. Vince Neil a subi un méchant lifting, Nikki Sixx a profité de l'épisode " BRIDES OF DESTRUCTION " pour se refaire une santé, Tommy Lee est toujours aussi déjanté, … seul Mick Mars semble être sur une autre planète, blanc, amaigri, statique, il avouera lui même que cette tournée lui a sauvé la vie !

C'est du grand MOTLEY CRUE auquel nous avons droit ce soir. Dans un décor de cirque, alors qu'un backdrop géant reprenant le drapeau américain en rouge et blanc figurant sur le Best-of encadre la scène, un clown nain introduit le show. Le public, quasiment aussi nombreux que pour IRON MAIDEN la veille fait alors un accueil triomphal aux quatre californiens qui d'entrée, nous assènent un " Shout at the devil " de l'enfer, suivi de " Too fast for love ", " Ten seconds to love ", et " Red hot ". On l'a bien compris, la set-list reprend le track-listing du Best-of et ce pour le plus grand bonheur de tous les fans présents ce soir. Tout est théatralisé, et la mise en scène à l'américaine est sans faille. Tommy Lee, grimé façon " The Crow " bondit devant la scène, une camera au poing, et harangue les filles des premiers rangs pour filmer leurs seins, sous les hurlements des fans.

Vince, dont le chant est pour une fois irréprochable, chambre ses potes entre les morceaux quand des strip-teaseuses ne s'occupent pas d'eux sur " Girls, girls, girls " et " Wild side ", Mick assure des parties de gratte impeccables et Nikki ne tient pas en place, arpentant avec son chanteur, la scène dans tous les sens sous un superbe light-show.

La suite est tout aussi géniale, avec " Primal scream ", le superbe " Home sweet home " chanté par le public, " Dr Feelgood ", ou encore " Sick love song ", un des trois titres inédits figurant sur " Red, White and Crüe " et qui n'annonce que des bonnes choses pour l'avenir. Enfin, arrive les deux derniers titres de la soirée, " Kickstart my heart ", et le désormais classique " Anarchy in the UK ", à l'occasion duquel Nikki explosera sa basse en deux, sous les cris de joie d'un public conquis par un tel final après ces deux jours de festival. Extraordinaire, intemporel, dément, les mots me manquent pour définir l'intensité qui a régné sur ce Gods of Metal qui fut une réussite totale, loin du bordel sans nom que fut l'édition 2003.

C'est le cœur gros que nous remontons le lendemain matin dans le Kangoo " Metal Hammer ", direction la France en nous promettant de refaire le déplacement l'an prochain, avec toutefois une question : comment les organisateurs vont-ils faire pour monter une aussi belle affiche en 2006 ?

(YvesZ)

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