TANEN - Interview réalisée par mail avec YvesZ.

 


Leprozy : Je dois bien avouer que j'ai découvert TANEN en balançant votre " Fragments " à fond dans ma chaine hi-fi. Votre site web étant en construction, pouvez-vous m'en dire plus sur l'histoire du groupe ?

Seb : On joue depuis 2003 sur poitiers. On a fait quelques demos par ci par là mais on les a jamais sorti hormis pour trouver quelques dates et faire des tentatives auprès des labels. En 2006, on a décidé d'enregistrer notre premier vrai album car les morceaux qu'on avait nous plaisait. Et puis on voulait aussi aller de l'avant afin de trouver + de dates, et sans album c'était carrément difficile !

Comment s'est passé le processus de composition et d'enregistrement de " Fragments " ?

Nico - on avait à peu près la moitié des morceaux terminés quand on a décidé de lancer le projet d'enregistrement d'album et réservé le studio. Ca nous a imposé une deadline, c'était très positif. Ca nous a forcé à être très productifs et à bosser comme des dingues. Ca a aussi généré une certaine spontanéité comme pour le morceau fragments qui a été terminé en studio.

Seb : Pour l'enregistrement en lui même on est resté une semaine à faire les prises son avec Luc de la Selle à la Nef. C'était vraiment très sympa. C'était en Juin je crois me rappeler. C'était notre première vrai expérience de studio et on s'est vraiment bien marré. Ça reste un très bon souvenir. Le mix, lui, s'est espacé sur plusieurs mois afin d'avoir le recul nécessaire sur les morceaux… ça a été vraiment une très bonne expérience.

Où trouvez-vous l'inspiration pour des textes aussi sombres ?


Damien - : L'inspiration, c'est avant tout ce que la musique des quatre zouaves qui jouent avec moi me fait ressentir. Dans les phases de compositions je trouve en général mes lignes de chant avant de poser des textes dessus, mais même en " yaourt ", l'émotion ou la violence est déjà là. Ensuite, tu ne peux pas écrire un texte qui ne soit pas sombre sur une ligne de chant qui l'est. Du coup, je cherche en moi les images qui peuvent venir coller à ça, parfois le résultat va être de raconter une histoire, comme Lycanthrope ou Corps a Corps, mais parfois ce sont plus une suite d'images et de mots qui peuvent former comme un tableau, comme sur Sortilège. Ensuite, je pense que ces images sont forcément influencées, consciemment ou pas, pas des auteurs tel que Serge Brussolo, Chuck Palahniuk, Dennis Lehane, ou des films comme 28 jours plus tard, en fait tout ce qui peut faire naître l'émotion.

Le chant en français est-il un choix délibéré pour vous démarquer de la concurrence ou tout simplement parce que c'est l'accord parfait avec la musique que vous composez ?

Damien : Comme je te disais, l'idée des textes, comme pour la musique, est de créer une émotion, ou de poser des mots sur ce que la musique fait naître, c'est du domaine du sensible, du ressenti, à partir de là, ma langue maternelle me parait la plus adaptée à toucher en moi ce qui fait appel aux sens, je ne me ressentirai pas à l'aise avec l'anglais. Je crois que la langue française colle parfaitement avec des images de ce type, il suffit de lire des poèmes d'Arthur Rimbaud pour s'en rendre compte, ou Baudelaire, ou d'écouter du Noir Désir, Eiffel, Amanda Woodward. Si on a utilisé l'anglais sur Fight , c'est parce que ce que je " yaourtais " finissait par prendre sens, a partir de là autant garder l'anglais, puisque ça sonnait. Je ne crois pas vraiment que cela nous démarque des autres groupes, chacun fait comme il le sent, y'a vraiment des groupes français qui écrivent bien en anglais, je trouve ça bien, tant que l'émotion est là, ça marche.

Vous êtes sur le label marseillais " Trendkill ". Quel est son apport à vos côtés ?

Nico - Nous sommes très satisfaits du travail de Trendkill. Il a pris le relais à un moment où nous ne pouvions plus avancer faute de savoir faire. Le label a donc assuré le pressage, la distribution, la promo et le booking. Vu le nombre de chroniques et la qualité des dates prévues on peut dire qu'il bosse bien !!

Seb : Il est très pro, sérieux, et on peut vraiment parler d'une relation de confiance, ça ça aide pour avancer tous dans le bon sens. Même avis que Nico, on est vraiment très satisfait !!

Comment avez-vous porté votre choix sur Derek Hess, dessinateur génial responsable de nombreux artworks, notamment ceux du " Come Clarity " d'IN FLAMES et du " Roorback " de SEPULTURA?

Seb : Au début, on était parti dans l'idée de réaliser l'artwork nous même. Bon après deux mois de tentatives on s'est vraiment rendu compte qu'on était pas vraiment très balaises…Une journée en me balandant sur myspace je suis tombé sur la page de Derek Hess dont je suivais le travail depuis 2, 3 ans. J'en ai parlé aux autres, je leur ai montré les travaux qu'il avait réalisé, tous ont été très motivé. Je l'ai donc mailé sans trop d'espoir…40 minutes plus tard il me répondait que ça lui faisait plaisir et qu'il était ok pour nous faire une pochette… j'ai mis quelques semaines à réaliser ce qu'il se passait… C'est un mec très généreux et vraiment sympa. Définitivement un de nos artistes préférés.

Magnus Lindberg de CULT OF LUNA a mixé " Fragments ". Pourquoi ce (très bon) choix ? Comment s'est passée cette phase de mixage ?

Nico - alors petite précision : Les prises de son et le mixage ont été faits par Luc de la Selle, notre ingé-son chéri à La Nef à Angoulême. Le mastering a été fait par Pelle Henricsson et Magnus Lindberg à Tonteknik.
La phase de mix a été la plus longue. Luc à fait un taf incroyable et s'est vraiment investi personnellement là dessus. Le résultat final nous satisfait pleinement et à priori nous ne sommes pas les seuls.

Pour ce qui concerne le choix de Tonteknik, nous avons choisi de travailler avec eux car on trouve le son qui sort de chez eux béton. L'idée c'était d'obtenir quelque chose de puissant et à la fois très distinct où si tu tends l'oreille tu entends tout le monde.

" Fragments " porte la marque d'un grand professionnalisme, tant les compos, le son, le packaging sont soignés et travaillés. Les groupes français n'ont vraiment plus aucun complexe d'infériorité face à la concurrence internationale !


Seb : Merci beaucoup pour les compliments ça fait plaisir, car c'est exactement l'image qu'on voulait donner de notre travail…La scène française est en pleine effervescence et je crois que ce phénomène va de plus en plus se développer !

Nico - On a commencé à faire Fragments en autoprod. L'objectif c'était de mettre le paquet à tous les niveaux partant du principe qu'on réalisait un rêve de gosse et que nous ne ferions peut être qu'un seul album. Après non effectivement je ne pense pas que les groupes français aient à rougir devant les prod des autres pays. La scène française est en pleine ébullition en ce moment et ça c'est cool.

Vous allez bientôt ouvrir pour quelques unes de vos grandes influences comme CONVERGE, et DILLINGER ESCAPE PLAN. Dans quel état d'esprit êtes vous ?


Nico - Comme je le disais précédemment Trendkill nous a trouvé de super dates pour cette tournée (pour info dillinger n'a pas pu se faire). On va effectivement jouer en première partie de groupes cultes pour nous, c'est un grand honneur. Sur certaines soirée ça va être chaud de pas se la jouer à la wayne's world devant Alice cooper ou Aerosmith ! Pour l'instant on réalise pas trop, mais je pense que sur certaines soirée, notamment celle avec Converge, Integrity et Coliseum on va les avoir toutes petites…

Seb : on est très content d'avoir ces opportunités, c'est clair qu'il y a 3 ans c'était pas un truc qu'on pensait un jour aussi accessible…mais avec l'arrivée de Trendkill Rec tout s'est débloqué très vite et très bien…Converge j'écoute depuis " petionning the empty sky " ça fait donc un moment que je connais et que j'adore, se retrouver avec eux ça va être génial !!


Le " Fragments tour " est lancé à travers la France. Des contacts sont-ils déjà en cours pour une virée à l'étranger ?

Nico - Oui, on a des opportunités mais rien de calé. Ca risque d'être compliqué car nous ne vivons bien évidemment pas de notre musique, il faut donc faire avec les congés de chacun, c'est pas évident.

Seb : On espère quand même faire quelques dates en suisse, Belgique, Italie enfin les pays frontaliers, ça serait top ! je suis sûr que notre label adoré va nous trouver quelque chose !!

Quels seraient vos rêves les plus fous, pour l'avenir de TANEN ?

Nico - Perso que ça continue comme ça, de monter en puissance doucement, pondre un deuxième album qui cartonne et pourquoi pas réussir à vivre de Tanen !

Seb : Sortir un bon deuxième album c'est clair ! Et faire de belles dates en France et à l'étranger !

(YvesZ)

www.tanen-music.com/

www.myspace.com/tanen

 


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