AABSINTHE - Rencontre avec le groupe au grand complet dans les loges de la salle John Lennon (Limoge) avant leur prestation pleine de fougue au festival de Noël (report en ligne).

 

 

Leprozy : on va faire original, pour ceux qui ne vous connaissent pas, c'est à dire la présentation du groupe…

Pierre : on s'est formé en 2001. Au départ il y avait Hugo à la guitare, Sylvain à la batterie et moi au chant guitare. On est tous de St Etienne ou des environs. On a été rejoins en 2003 par les deux Romain à la batte et au clavier. Moi je me suis mis au chant par défaut puisqu'on ne trouvait pas de chanteur. On a fait un essai à peu près concluant donc on a continué comme ça. On s'est vite mis à travailler nos morceaux, à faire nos premiers concerts, dans la foulée on a enregistré notre premier album "The loss of illusions". Peu de temps après on a trouvé un deal avec Rupture Music qui l'a distribué un peu partout en France. On a continué à faire des concerts, avec GOJIRA, TEXTURES, DEW SCENTED, et des groupes plus ou moins connus. En Juin dernier on a enregistré le dernier album " In search of light " qui vient juste de sortir (ndl : fin 2007).

Vous l'avez enregistré où ?

On l'a enregistré à la maison toujours mais cette fois avec l'appui de la maison de disque qui nous a filé de l'argent et avec l'appui de Sylvain Biguet www.myspace.com/plus2gc (TREPALIUM, MISTAKEN ELEMENT, KLONE,…) qui est venu avec son matos. On a fait ça de manière " artisanale " mais professionnelle quand même, c'était vraiment tout encadré, on avait un timing, on n' était pas livré à nous même.

Signé avec Rupture c'est quand même une chance,c'est souvent la galère pour les jeunes groupes pour trouver un label, ils ont été séduit par quoi votre style de musique, l'ambiance dégagée,… ?

c'est le label manager de l'époque qui s'occupait de découvrir les groupes, Virgil, qui a quitté le label depuis, et il a vraiment accroché à notre musique et c'est lui qui a tenu à nous signer. C'était un coup de cœur, je sais pas comment il nous a découvert, sur myspace je crois…

Concernant les premiers retours sur le nouvel album ça se passe comment ?

A l'étranger l'album sort que début 2008 mais on a pas mal de retour français déjà, on a les quatre gros magazine français, on a eu une interview dans Hard Rock, on devait en avoir une dans hard'n'heavy mais là je pense qu'il y a du avoir un problème avec notre label, il y a eu une mauvaise communication et pour le bouclage du mag c'était trop tard. On a plein de chroniques sur les webzine avec des retours plutôt positifs.

La comparaison qui revient tout le temps…
…avec GOJIRA ?

…je l'ai pas dit ! (rires)

pas plus que ça. C'est un groupe que l'on aime et il y a des influences c'est sûr. Après je pense que dans le fond notre musique est quand même bien différente. Sur certaines parties dans la forme ça peut ressembler, certaines figures rythmiques peuvent y faire penser mais MORBID ANGEL aussi… c'est pas que GOJIRA qui fait ça. Après notre musique est beaucoup plus sombre que la leur, plus complexe aussi dans les structures parce que l'on fait des morceaux plus long. Je pense qu'au final on est bien différent, Il y a certaines choses qui nous rapprochent mais je pense qu'il y a encore plus de choses qui nous différencient.

Romain : c'est un raccourci un peu rapide. Je pense que c'est une première impression qui te saute peut être au visage quand tu écoutes l'album, mais après quand tu creuses, ce que disais Pierre est vrai, on est influencé par eux certes mais on est pas si proche d'eux que ça…

…par exemple quand vous avez commencé votre concert à Lyon en ouverture de THE OLD DEAD TREE (ndl : report en ligne) c'était flagrant, mais dès que l'on se trouve immergé dans votre musique cette première impression s'évapore peu à peu…

Pierre : …en tout cas c'est plutôt un compliment…

carrément, c'est même plutôt bon signe, avec une scène française qui émerge…

Pierre : …oui voilà ! Après bien sûr on a des points communs mais je pense qu'on n'est pas un clone.

Bien sûr c'est même loin d'être ça, mais je pense que ça va être difficile de trouver une chronique d' " In search of truth " sans le nom de GOJIRA de cité…

Pierre : On en a eu ! la chronique de VS par exemple où on a eu 18/20, il a pas cité Gojira. On lui a parlé d'ailleurs lors du concert de Dijon avant-hier et il nous a dit qu'il avait sciemment évité de citer Gojira parce qu'il pensait qu'au final on était pas si proche que ça. Mais il m'a dit qu'il avait écouté vingt fois l'album avant de faire sa chronique donc il a vraiment eu le temps de prendre du recul par rapport aux premières impressions. Mais je comprends que par rapport aux premières impressions pour des gens qui ne nous connaissent pas… forcément on compare tout. Dès qu'on entend une musique il faut que l'on ai un point de référence, donc oui c'est normal, moi ça me dérange pas.

Et au niveau de vos prestations live, en pensant à la prestation du ciné concert de JENX hier, les faire évoluer avec un visuel vidéo en arrière plan se prêterait bien à votre musique…

Pierre : Ça c'est un truc si on avait les moyens de le faire… c'est un show à mettre en place, il faudrait que l'on est un ingé lumière. Pour l'instant on a toujours un ingé son avec nous mais on a pas encore établi de light show et c'est sûr que pouvoir des projections vidéos ou photo si on avait les moyens ça peut apporter quelque chose en plus. Surtout que nous on est pas du genre à mettre nos gueules en avant, donc ouais je pense qu'on y passera un jour…

Romain : …d'autant plus qu'un projet comme ce qu'a fait JENX (The Call of Cthulhu) ou GOJIRA (Maciste aux enfers) avant, je pense que c'est le type de projet - je m'avance peut-être un peu - que l'on accepterait avec plaisir parce que c'est vrai que sur scène on ne se met pas en avant, on préfère laisser parler la musique par rapport à nous. C'est l'entité qui nous intéresse pas les personnes qui la compose, donc c'est vrai que le visuel est important. Mais notre taille fait qu'à l'heure actuelle on a pas encore la possibilité ne serait ce que développer un light show qui déjà pourrait mettre en valeur les ambiances que l'on cherche à dégager. Donc la vidéo sûrement mais pas pour tout de suite. Il va vraiment falloir que l'on grossisse avant. Mais c'est vrai que c'est une étape qui nous parait assez naturelle.

Sur scène vous dégagez une grosse intensité, vous recherchez quoi de particulier sur ces moments là ?

Pierre : C'est de se faire plaisir et de faire plaisir au public également, de dégager un maximum de puissance parce que notre musique n'est pas forcément la plus immédiate mais on veut quand même donner une bonne impression. C'est sûr que ce serait plus simple pour nous si on faisait du death, les gens pogoterait tout ça…on est pas un groupe à pogos. Mais on veut quand même à travers notre jeu de scène dégager une impression de puissance et d'énergie.

C'est vrai qu'avec ce genre de musique qui n'est pas immédiate il y a un effort supplémentaire à faire…

Romain : …et puis nous il y a une sorte d'immersion, quand on joue chacun s'immerge dans notre musique et dans ce que l'on fait. Après c'est totalement primaire et instinctif ce que l'on fait sur scène. C'est vrai que c'est notre façon à chacun de vivre le truc, après ça dégage quelque chose auprès du public qui réagit ou pas, mais il y a pas forcément une volonté réfléchie au départ d'être excité ou de bouger dans tous les sens. C'est une réaction qui est personnelle à chacun de nous cinq, c'est l'immersion totale. Le côté pas " trans " car on a pas les titres qu'il faudrait pour ça, il faudrait peut-être que l'on allonge encore un petit peu la sauce mais c'est vraiment une sorte de catharsis…

Ces influences post core que vous avez à la Neurosis,… c'est une personne en particulier qui apporte cette touche ?

Pierre : Hugo n'écoute pas particulièrement cette scène même s'il apprécie. Dans le groupe je pense que c'est plutôt moi et Romain qui écoutons le plus. Romain se charge des ambiances au clavier, pour moi c'est une scène qui m'influence limite plus que la scène metal pure…

Romain : A l'heure actuelle c'est moins vrai qu'à l'époque de "The loss of illusions" mais maintenant on est tous influencé par d'autres choses que du métal et notamment cette scène post core et post rock parce que c'est vrai que l'on écoute aussi des choses très très calmes. Ou alors les groupes metal qui nous influencent le plus sont ceux qui dégagent un son et une ambiance très marquée. On a tous apprécié énormément OPETH à une époque même si on est peut être moins client à l'heure actuelle mais c'est un groupe qui au-delà de la technique,etc leurs morceaux dégagent vraiment une ambiance où on est plus réactif qu'à un style de musique en particulier.

Pierre : là où ça se retrouve c'est que c'est souvent des groupes qui proposent une musique plutôt travaillée, complexe, qui s'étale sur la longueur. Je dois pas écouté beaucoup de musique calibrée radio avec des formats de 3'30''. Après ça ne plaît pas à tout le monde (ndl : …à tous les amis…dsl Megadeth inside lol), on est conscient que l'on s'enferme un peu dans une catégorie, il y a beaucoup de gens qui ne feront pas l'effort d'aller vers nous. C'est un choix aussi de faire une musique dans laquelle on se retrouve vraiment, moi je ne me retrouverais pas forcément dans une musique trop " basique ".

Pour trouver vos dates de concerts vous faites comment, vous avez quelqu'un qui vous aide ?

Pierre : non c'est nous, pour ce soir on devait déjà joué l'an passé, et suite à l'annulation ça a été reconduis cette année. Comme on sortait l'album c'était aussi l'occasion de rejouer, ça s'est bien goupillé. Sinon on a pas énormément de dates qui arrivent, on redésespère pas de trouver, là on devrait bosser avec des gens extérieurs pour trouver des dates, on verra comment ça se passe.

Vous vous êtes donné des dates pour recommencer à composer ?

Pierre : non pas pour le moment. Je pense que naturellement je vais m'y remettre dans les mois qui viennent, avant la fin de l'année ça c'est sûr.

Romain : et puis c'est vrai que la composition d' " In search… " a été assez longue, elle a commencée fin 2005 mais elle a été achevé 3 jours avant de rentrer en studio. Elle a été très longue et les dernières semaines ont été particulièrement intenses donc c'est vrai qu'il y a aussi besoin d'évacuer tout ça. Si vraiment on attaquait maintenant je pense que l'on irait trop naturellement vers des routines que l'on a peut-être créées inconsciemment et c'est vrai que de se vider la tête avec des concerts - on a peut-être aussi un projet entre temps toujours autour d'AABSINTHE on va voir - et puis repartir pour évoluer. Parce que c'est une constante du groupe on ne veut pas sortir deux fois le même album, on aime les groupes qui évoluent et on veut évoluer de notre côté. Donc dans la logique il faut du temps pour digérer aussi toutes les nouvelles influences, tout ça pour arriver à produire quelque chose de nouveau…

Avant de conclure avec vos liens web myspace & co, il y a un clip vidéo de prévu pour promouvoir l'album?

Pierre : On va peut-être essayer de faire un clip live. On aimerait bien que ce soit pas bâcler, pas le vulgaire live studio, on aimerait bien un truc un peu scénarisé, quelque chose d'assez travaillé en tout cas. Et puis comme on fait des morceaux très long, un clip pour nous ça va être quelque chose de dix minutes donc ça se fait pas comme ça non plus…


www.myspace.com/aabsinthe
www.aabsinthe.com


www.myspace.com/alvinellapompejana (projet parallèle du batteur, kro de la démo en ligne sur leprozy)

Rappel de la chronique d'In search of light : chronique de l'album d'Aabsinthe




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