KRAGENS - Rencontre avec le groupe dans les loges du cco pendant le set de Freedom Call, lors de leur passage à Lyon en compagnie de Nightmare à la mi-Novembre (report en ligne).

Leprozy : La précedante interview avec Leprozy, c'était pour la sortie de votre premier album ("Dying In A Desert") avec une interview croisée entre vous et le groupe Mystria qui avait été réalisée par Christina …

Quelle expérience avez-vous dégagé de votre second album "Seeds Of Pain" pour sortir votre dernière prod " Infight "?

Renaud : "Seeds Of Pain" a en effet été le moteur pour lancer le troisième album et ça a été en fait l'album qui nous a fait passer l'étape supérieur, que ce soit sur le rayonnement à l'étranger puisque tu le sais on a été signé par Chris Boltendahl de Grave Digger sur le label Locomotive Music. Il a obtenu une sous-licence au Japon aussi sur le label Gencross (WASP), tout de suite ça a fait que le groupe a pris une ampleur plus importante au point de vue de la distribution ce qui est vachement important et de la reconnaissance médiatique. Et à la fois aussi par les ventes d'album puisque tu vas un peu plus loin. En terme de production puisque qu'on avait choisi Tue Madsen qui a le vent en poupe ça a fait aussi que l'album au niveau de la production était à un niveau européen, on avait plus l'étiquette de frenchie aussi si tu veux avec cet album là. On a vraiment passé un palier supérieur, tout ça préparé bien évidemment la suite à savoir InFight, avec pareil Tue Madsen à la production, un label qui nous soutiens…

Les chroniques que vous avez eu à l'étranger, cet adjectif de " frenchie " ça revenait systématiquement ?

Renaud : non non, de temps en temps ça peut revenir suivant les journalistes si tu veux, mais les labels ne mettent pas ça en avant…

Olivier : peut-être à une époque mais plus maintenant…

Cedric : …c'est pas non plus une tare d'être français, je dis ça à mes amis de Kragens (rires) je pense que quelque soit l'endroit d'où on sort la musique du moment que c'est quelque chose d'intéressant il n'y a pas de soucis.

Olivier : le metal français a dépassé un cap, on peut le voir avec des groupes comme Gojira qui tourne aux us, on ne pense même plus en voyant ce groupe que c'est un groupe français…

Mais dans votre style ce n'est pas forcément évident.

Cedric : ce n'est pas une musique qui est très représentée en France, mais bon on fait la musique qu'on aime celle qui nous éclate et on essaie de ne pas trop se poser de questions. Ce qu'on a envie de faire c'est le plus important, de faire quelque chose qu'on aime ! sinon je vois pas trop l'intérêt de faire du metal ou du hard rock, autant faire de la variété et au moins gagner de la tune (rires).

Renaud : en fait cet adjectif français il vient plus des italiens, les espagnols à la limite ils en parlent pas quand ils te chroniquent, mais souvent j'ai remarqué que chez les italiens ça revient, ils ont toujours la revanche de Napoleon et tout ça tu vois… Mais cela dit les chroniques sont très bonnes, mais en préambule ils disent souvent " nos cousins transalpins ",… il y a une référence à notre pays d'origine. Alors qu'en Allemagne quand Metal Hammer parle de Kragens, il ne parle pas de Kragens en tant que groupe français.

Cedric : c'est sûr qu'après dans les années 80 c'est évident que, malgré le fait qu'il y ait de très bons groupes en France, en général on n'était pas au niveau d'une certaine scène internationale, notamment des allemands, des ricains ou des anglais mais bon maintenant ça a changé depuis un petit moment, c'est devenu un détail.

Vous ne pensez pas justement que l'apparition de nouveaux médias comme myspace a gommé le manque de structure pour se faire mieux connaître à l'étranger ?

Renaud : entre nous je voudrais minorer l'effet de myspace. Internet c'est quelque chose d'important. Mais sur le myspace on se rend compte que maintenant certains groupes vont plus se pencher sur le travail de la création de réseau etc que sur le travail de fond. Et bien évidemment ça reste superficiel tout ça. Ce qui compte c'est ton travail d'écriture, le talent de ton groupe et ce que tu en fais de tout ce talent là. Mais ce n'est pas parce que tu auras 8000, 10000, 15000 visites sur myspace que tu es un groupe de qualité. Mais tu as raison d'en parler parce que c'est important. Il faut quand même minorer cet effet là, pour nous cela joue à fond parce qu'on laisse venir, tranquillement, ça nous sert de réseau en plus du site internet. On ne va pas chercher les gens…

On peut maintenant parler d'InFight votre dernière prod, comment vous avez aborder le travail de composition, si c'est un travail régulier, si vous avez enregistré quand vous vous sentiez prêt ou vous aviez des échéances ?

Cedric : non, j'avais pas mal d'idées au moment de l'enregistrement de Seeds of Pain. On s'en est servi pour faire ce nouvel album. Une bonne partie des morceaux était prête au moment de la promotion du second album, on n'a pas vraiment eu de pression de temps. Mais bon c'est vrai que la dernière année a était quand même chargée…

Renaud : on s'est fait un peu doublé par le planning, c'est toujours pareil…on planifie en pensant que l'on va arriver à être dans les temps mais tu t'aperçois souvent que l'on est à la bourre à la fin. Mais quelque part cette pression là elle joue en notre faveur. On est stressé mais quand Cedric est stressé il sort de bonnes choses (rires). " Seeds of Pain " il l'a sorti à la fin du process d'écriture, un ou deux mois avant que l'on rentre en studio et avec " Deaf and blind " qui ouvre InFight il nous l'a sorti quelques mois avant et pour nous ça fait partie des titres les plus imposant de l'album. Même moi au chant il m'arrive d'arriver en studio sans avoir de lignes précises de ce que je vais faire et ce n'est que sur le moment où on définie la ligne artistique. Et ça nous réussie finalement, ça ne nous joue pas des tours.

Autrement au niveau du travail en studio vous abordez ça plus sereinement ?

Cedric : là on a été plus à l'aise parce que notre nouveau guitariste à un home studio et on a pu en profiter pour les guitares et la basse. Ça nous a permis d'être plus relaxe et de prendre le temps qu'il fallait pour que tout soit enregistré de façon optimum. Ensuite on a gardé le même studio le NSR pour les parties de chant, le studio " la reine " à Nice pour les parties de batteries et on a envoyé le tout pour le mixage à Tue Madsen au Danemark. Il avait déjà produit et mixé Seeds of Pain…

…d'autres groupes français ont eu recours à ses services également…

Cedric : …il a fait Dagoba. Mais aussi Cataract, The Haunted, Hatesphere et puis Halford le remix de Crucible dont il s'occupait dernièrement.

Autrement dans votre coin sur Nice ça se passe comment du côté de la scène metal, déjà il n'y a pas beaucoup de concerts…

Renaud : on ne s'en occupe pas vraiment dans le sens où on rayonne ailleurs, on se préoccupe plus de notre groupe que des autres. Après on croise les copains, on échange mais c'est vrai qu'on est pas très au courant de ce qui se passe localement.
Si les copains nous disent pas tiens on a fait ci on a fait ça…c'est vrai que chez nous il n'y a pas beaucoup de structures à part le Tomawok Fest qui permet aux groupes locaux de s'exprimer. Nous on devrait y jouer l'an prochain, mais à part ça on ne sait pas trop ce qui se passe.

Cedric : il y a pas mal de groupes mais il n'y a carrément aucune structure mis à part une assoc qui se bouge bien mais qui ne peut pas révolutionner la politique niçoise (rires). La scène rock à Nice est très pauvre, voire inexistante. C'est hyper dommage car il y a un potentiel de public assez énorme, il y a quand même eu 600 personnes au Tomawok, là Motorhead c'était plein. Il y a le public, nous on a fait des concerts au début de la carrière de Kragens dans des clubs où on attirait 200-250 personnes. Il n'y a pas de structures en fait pour faire jouer les groupes. Mais il y a des groupes et du public.

Et la tournée ça se passe comment ?

Cedric : super bien ! Impeccable il y a une super ambiance entre les groupes…

…vous connaissiez déjà les membres de Nightmare non ?

Renaud : on s'est connu avant effectivement…

Olivier : …on avait fait un concert ensemble près de Pau (ndl : le 30/04/2006), ce qui a permis d'avoir l'opportunité de tourner avec eux. Ils nous ont vu à Grenoble aussi, c'est là qu'ils se sont décidés à nous prendre sur la tournée.

En tout cas c'est vraiment bien qu'ils prennent un groupe français avec eux…

Renaud : oui, et puis l'actualité des deux groupes convergeait, ça tombait bien en fait, c'était l'opportunité d'avoir deux groupes français qui sortent deux albums de très haut niveau ensemble.

Comme vous êtes plus tourné vers l'international, il y aurait des dates envisageables à l'étranger dans un bref avenir ?

Renaud : ça commence à venir. En ponctuel on a eu des offres qu'on a du décliner et là on va essayer de se trouver une tournée européenne.

Olivier : on a pas mal de contacts pour cela et on va essayer de finaliser la tournée européenne…

Et pour les festivals de cet été ?

Renaud : là aussi on va essayer mais ce n'est pas évident, en espérant que ça marche…

…Fin impromptue de l'itw, peut être l'effet de Julie d'Hydrogyn qui passait et repassait dans les loges^^ en espérant retrouver le plus rapidement possible les niçois sur scène !


www.kragens.com/
www.myspace.com/kragensmetal

(Fully)


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