BENIGHTED
+ KRONOS + GOROD + HELL HOUNDS
10/04/2011 - Montpellier
(Mojomatic)
"En
avril, prend un missile dans le nombril".
Régulièrement nous vantons les mérites
de la ville de Montpellier en matière de
concerts rock, punk, metal et ses dérivés.
C'est encore une fois justifié.
En plus d'inviter un puissant soleil qui assèche
le crâne des plus dégarnis d'entre-nous,
cet avril printanier nous propose une programmation
dédiée au death metal.
Outre la clique de ce soir, les amateurs de musique
brutal du coin pourront s'oxygéner durant
tout ce mois avec quelques valeurs établies
telles Obituary, Malevolent Creation, Grave
suivis de près par les outsiders que sont
Inhume, Pathology, Insision, Fleshdoll ou bien
le grand Disgorge mexicain et j'en passe.
J'en vois qui bavent au fond.
C'est
donc au "Mojo" que se tiens la première
de ces soirées vouées aux chants gutturaux.
Logiquement, les locaux d' HELL HOUNDS se
sont glissés sur l'affiche, avec, on s'en
doute un peu, les phalanges qui démangent.
Le sous-sol est déjà bien garni lorsque
les catapultes envoient les premiers riffs.
Le quatuor est en grande forme et semble apprécier
chaque seconde de son set malheureusement écourté
pour des problèmes de timing dû à
de minimes ennuis techniques durant les balances.
Pas grave.
Je ne les avais pas revu depuis l'année précédente
avec Ultra Vomit et je dois avouer qu' HELL
HOUNDS a grimpé de deux ou trois marches
dans mon estime. Il semblerait que leur style s'oriente
désormais bien plus vers le death que vers
le thrash dont ils étaient coutumiers.
La température monte dans la salle.
Le public qui remplit copieusement le Mojomatic
est partagé en deux. Au pied de la scène,
se tiennent les guerriers qui espèrent en
découdre pacifiquement à coup d'headbanging
et de pogos. Du milieu jusqu'au fond, les ingénieurs-techniques
du death, qui, tout en remuant les genoux, ne veulent
pas perdre des yeux les doigts aguerris des musiciens
qui parcourent des manches munis de 7 cordes minimum.
C'est clair que ce soir c'est de la Musique Brutale
Hautement Technique (MBHT pour les intimes du
genre) qui nous est joué par tous les groupes.
et GOROD n'est pas en reste à
ce sujet. C'est peut-être le combo le plus
technique de ce dimanche. Ceux qui ont pu découvrir
ce groupe Bordelais sur album n'ont pas d'inquiétudes
à avoir : sachez qu'en live c'est identique,
conforme, fidèle de chez fidèle. A
savoir des morceaux ultra-carrés composés
d'une masse de notes dont seule la NASA a
la formule et étalés sur des rythmiques
très variées. Il va s'en dire que
le public américain, friand de ce genre,
a grandement apprécié GOROD
lors de leur apparition dans les deux plus gros
festoches de death metal sur le sol des états-unis.
Il est parfois dur de s'y retrouver lorsque l'on
détourne son attention de la scène
mais quelques astuces dans la composition permettent
de toujours rester coller à leur musique.
C'est tout l'intérêt de GOROD.
Si l'attraction visuelle est maintenue par le virevoltant
bassiste-virtuose "Barby" qui enchaîne
grimaces sur grimaces, un changement de taille a
eu lieu dans le line-up.
En effet, depuis juin 2010, Guillaume le
frontman/hurleur, a laissé sa place à
Nutz (Zubrowska). Qui a connu Guillaume (celui-là
même qui oeuvrait dans Voracious Gangrene
avec Barby) ne pouvait qu'attendre au tournant son
remplaçant. Verdict : le gaillard assure
très bien sans se ménager, dans un
style qui convient tout aussi bien à GOROD.
Une page est belle et bien tournée. On attend
l'album
La
petite demi-heure de pause est la bienvenue car
sous la cave voûtée c'est la canicule.
La fraîcheur de la rue nous redonne des forces
pour la suite. Et quelle suite
Si
les thèmes abordés dans les chansons
de KRONOS ont un lien avec les mythologies,
ce n'est pas pour autant que leur death metal n'en
demeure pas moins dévastateur. Il vous faudra
faire des recherches pour en savoir plus sur les
sujets traités car sur scène rien
ne transparaît. A l'écoute de cette
boucherie sonore, il pourrait tout aussi bien s'agire
de paroles sur des abattoirs humains bouillonnant
de sang.
Avec KRONOS le niveau technique est également
relevé avec quelques subtilités propres
au groupe et bien sûr une grande expérience
de la scène.
Au même titre que leurs camarades de Benighted,
les Vosgiens écument les concerts depuis
des lustres et la rédaction se souvient encore
des premières démos reçues.
Que de chemin parcouru depuis la fin des années
90. Ceci-dit, plus d'une décennie après,
KRONOS a toujours la foi et le public le
lui rend bien en slammant au dessus des premiers
rangs. De la pure folie quand on sait que la hauteur
du plafond du Mojo n'est pas très
grande.
L'occasion était bonne pour jeter quelques
nouveaux titres en pâture. Ceux-ci figureront
sur le successeur de "The Hellenic Terror".
Tiens, tiens, heureuse coïncidence avec Gorod,
leur nouveau chanteur s'en sort lui aussi très
bien pour ce qui est sa troisième prestation
avec KRONOS. Quelle chaleur !!
Alors
qu'au même moment, à des centaines
de kilomètres de là, Pat O'Brian
s'apprête à rejoindre Slayer
sur scène, les grindeux de BENIGHTED
viennent fermer le couvercle de cette soirée
dominicale en terre sudiste. Si l'ambiance était
déjà excellente, la salle entière
va chavirer dans la démence dès le
premier accord plaqué. En regardant tout
autour, on peut se rendre compte que beaucoup de
monde connaît les morceaux par cur.
Grâce à internet, il en est de même
pour les titres du nouvel album "Asylum
Cave" qui vient juste de sortir et dont
quelques extraits sont fièrement brandis
par le groupe.
Le chanteur de BENIGHTED n'en revient pas
de l'énergie déployée par l'assistance
et ce après avoir subit trois groupes. "Mais
vous êtes de grands malades, vous partez comme
des fous dès le premier titre".
Ce sera comme ça jusqu'à la fin du
set avec des circle pits et même un Wall of
death à petite échelle certes mais
du meilleur effet dans le Mojomatic.
J'imagine que tout le monde est reparti ravi de
ce concert.
Merci aux groupes pour leurs prestations, au public
d'être venus si nombreux ainsi qu'à
l'asso "Les Escargots Électriques"
pour son organisation.
(Thrash
Elliott)
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