Pélerinage
:
Comment
est-ce possible que, plus de vingt cinq ans
après être tombé dans la
marmitte du Metal, je puisse encore dire : "
Metallica, je ne les ai jamais vu en concert
". Incroyable, non ? Pourtant c'est mon
cas ; enfin disons plutôt, notre cas,
car c'est en duo que depuis le mois de fevrier
nous attendons ce week end (disons de
" dépucelage ") avec impatience.
Il est vrai, qu'au sud de la France, les occasions
de voir les four horsemen n'ont pas été
légion.
En 1984, impossible d' aller jusqu'à
Montpellier en Ciao, en 1988 trop idiots pour
rejoindre le Zenith de la capitale Héraultaise,
et en 1996, nous considérions Metallica
trop " Load " pour nous rendre à
Marseille... A titre de comparaison, nous avons
vu IRON MAIDEN six fois entre 1992 et 2008.
Outre la belle affiche proposée par l'
ELECTRIC FESTIVAL, c'est ce pèlerinage
pour voir enfin METALLICA qui nous a décidé
à faire près de 2000 km en un
week end.
Si le trajet fait partie intégrante de
l'évènement (au même titre
que la glacière bien remplie), je ne
m'attarderai pas à vous décrire
les 14 heures de route effectuées de
nuit en passant par Barcelone, Lleida, Zaragoza,
Guadalajara et enfin Getafe (au sud de Madrid).
Il
est 9 h 30 lorsque notre véhicule est
finalement garé sur le parking réservé
aux festivaliers. En ce vendredi matin, seule
une signalisation " Concierto Metallica
" et les quelques rares chevelus errants
nous prouvent que nous sommes enfin arrivés
à bon port.
Comme avant chaque festival, nous repérons
les points stratégiques aux alentours
du festival (guichets, accès, toilettes,
camping, resto et bars du coin), ce qui a pour
effet de nous remotiver et de nous redonner
des couleurs après toute une nuit de
conduite.
Du fait de l'importante distance entre le parking
et le festival, nous comprenons que nous n'aurons
plus accès à notre véhicule
une fois dans l'enceinte. C'est un détail
qui a son importance lorsque vous devez passer
deux jours sur un même site. En effet,
il n'y pas moins de 2 kms entre la scène
principale et la voiture (et pratiquement le
double de trajet pour ceux qui dorment au camping
officiel !). Ce repérage matinal nous
apprend également qu'aucune sorte d'aliment
ou boisson ne sera autorisé à
l'intérieur, pas même une barre
céréale.
Il ne nous faut pas longtemps pour analyser
la situation : voiture (et donc glacière)
trop éloignée, interdiction d'introduire
le moindre casse-croute... la stratégie
des organisateur est clairement affichée
: Dépouiller les métalleux à
l'intérieur. Nous y reviendrons...
De
retour sur le parking qui nous servira de camp
de base, nous essayons de fermer l'oeil... mais
entre l'excitation d'être enfin installés
à Madrid et l'effervescence des activités
des entreprises locales en cette fin de semaine,
nous ne pouvons dormir. Pour précisions,
l' ELECTRIC FESTIVAL prend place au abord d'une
zone industrielle (le parking où nous
sommes garés), d'une zone militaire (l'entrée
principale du fest), d'un aéroport et
de l'autoroute (à côté duquel
est accolé le camping !). C'est pour
cette raison que nous avons choisi de dormir
dans la voiture.
Il
est 15 heures lorsque nous retirons nos tickets
ainsi que le bracelet magique qui, lui, nous
permettra d'accéder au site durant les
2 journées.
Comme prévue par la station météo
locale, une grosse averse éclate dès
notre admission dans l'enceinte. Allions-nous
vivre le même périple que nos "
envoyés spéciaux " au HELLFEST
en 2007 ?
Bien protégés par nos " ponchos
imperméables spécial rando ",
nous contemplons l'impressionante infrastructure
du festival. Au regard des moyens mis en place
et des écrans-géants diffusant
continuellement de la publicité pour
de gros partenaires (il y a même un hélico
qui survole le site pour MTV !!), on se croirait
presque au Rock am Ring festival !!
Pour l'heure, à cause d'une pluie persistante,
il n'y a pas foule pour accueillir les premiers
groupes locaux qui oeuvrent en alternance sur
les 2 scènes.
Profitant de cette faible affluence, nous parcourons
le pseudo " Metal Market ". Peu de
cds, beaucoup de fringues pour Fashion-rockers,
des stands réservés aux partenaires...
et un merchandising innaccessible pour nos bourses.
Du coup, nous avons préféré
attendre le lendemain pour faire nos amplettes
en périphérie du fest (tee-shirt
à 10 €, bière à 2
€).
L'impressionante
scène ainsi que le chapiteau-géant
(où se tiendra la moitié des concerts)
ne doivent pas nous faire oublier que derrière
les paillettes, le public a été
pris pour une véritable vache à
lait. Les organisateurs de l' ELECTRIC FESTIVAL
(les mêmes que pour les gros festivals
ayant lieu à Bilbao) ont mis de gros
moyens pour faire briller l'évenement
et bien peu pour accueillir confortablement
les festivaliers (site trop exigu pour contenir
60 000 personnes, tarifs des consommations excessifs
pour une qualité bien médiocre,
gradins réservés uniquement aux
V.I.P., sécurité et secours invisibles
aux abords du pit, et j'en passe...).
On s'est même surpris à regretter
l'organisation des Gods Of Metal italiens et
surtout, nous sommes bien loin, par exemple,
des chaleureux Monsters of Rock qui se tiennent
à Zaragoza (Esp) au début de l'été...
...Ceci étant dit, place à la
musique...
Vendredi
30 mai 2008 :
Cette
première journée, très
orientée " rock engagé "
a véritablement commencé lorsque
MILLENCOLIN est apparu sur la scène couverte.
Ayant découvert le groupe punk rock suédois
avec l'album " Life on a plate " (1995),
il me tardait de les voir (pour la premiere
fois) sur scène et de partager autant
les anciennes que les nouvelles compos qui,
elles, effet de mode aidant, sonnent nettement
plus " pop ". Ces dernieres, issues
pour la plupart de l'excellent " Kingwood
" (2007) passent idéalement bien
en live. Inutile de rajouter que tous ces hymnes
pop/punk ont fait l'unanimité auprès
du jeune public qui ne demandait qu'à
se lacher.
L' ELECTRIC FESTIVAL demarre fort et le public
arrive petit à petit... il est 18 h 30.
Ayant compris que sitôt une prestation
achevée, une autre commençait
sans attendre sur la seconde scène (et
ceci sans prendre en considération le
temps de déplacement des festivaliers
d'un pit à l'autre), nous avons sacrifié
(avec regret) la fin du show de MILLENCOLIN
pour nous positionner dans l'attente du groupe
suivant... Ce petit manège durera tout
le festival : sacrifier un groupe pour voir
le suivant... (pourtant le peu de groupes présents
sur l'affiche ne justifiait pas un timing si
serré).
C'est
à l'heure de l'apéro que débarque
le très attendu SERJ TANKIAN, charismatique
chanteur de SYSTEM OF A DOWN. C'est avec son
projet solo, véritable groupe, qu'il
effectue cette tournée européenne
estivale. C'est, avec METALLICA, ce qui nous
a vraiment poussé à faire autant
de bornes. Notre impatience devant la main-stage
n'est pas seulement dû au fait qu'il opère
dans le célèbre groupe "
Armé-ricain " mais bel et bien parce
que Serj nous a pondu un magnifique premier
album en fin d'année derniere, à
savoir " Elect the dead ". Pour les
absents, sachez que pratiquement tous les titres
de ce bijoux ont été joués
! Nous avions deja pu entendre ce que données
ses incartades studios hors de S.O.A.D. lorsqu'il
avait intégré le projet world-music
avec l'artiste Arto (album " Serart "
en 2005) mais nous ne l'avions jamais vu en
concert.
L'intro, toute en vocalise a-capela, a donné
le ton et surtout des frissons à tout
le public. Puis la machine s'est mise en place
en démarrant sur " Empty walls ".
Si le talent de ce chanteur hors-pair est indéniable,
les musiciens qui l'accompagnent sont tout aussi
dégourdis et pleins d'enthousiasme. Affublés
de chapeaux " haut-de-forme " et de
costumes foncés (alors que le leader
était tout de blanc vétu), ils
ont participé à ce qui sera une
des meilleurs prestations de ce week end. Si
quelques fans n'ont pu s'empêcher de réclamer
des titres de S.O.A.D., il n'en a rien été.
Avec "Feed us", "Lie, lie, lie",
la Tankian Team a réussi à rendre
ce show exceptionnel et ce, sans avoir recours
aux hits de System Of A Down. En guise de final,
SERJ a expliqué au public tout le bien
qu'il pensait de George " fuckin "
Bush. Bien à propos, le titre "The
unthinking majority" a cloturé cette
débauche de bonne humeur. On en redemande
!!
Direction, le chapiteau pour prendre en route
le concert de CAVALERA CONSPIRACY. L'engouement
suscité par le quatuor est équivalent
à celui de SERJ TANKIAN il y a quelques
minutes. Logique, car toute une génération
a encore en tête les hymnes de SEPULTURA
et c'est de plus, l'occasion pour les plus jeunes
de voir 50 % du line-up originel. CAVALERA CONSPIRACY
se présente donc avec Marc Rizzo à
la guitare (également dans Soulfly),
Johny Chow à la basse (qui remplace notre
Joe " Gojira " Duplantier national)
et bien sûr le duo des frangins Cavalera.
Comme nous avons pu le remarquer dès
le début du festival, les artistes présents
sont hyper motivés !!
Du coup, on a eu droit à un Max (chant/guitare)
des grands jours, qui s'est démené
tout autant que son frère Igor (batterie),
n'hésitant pas à allumer les fans
avec des brûlots remplis d'agressivités.
Même avec Soulfly, je n'ai pas vu Max
si expressif et rageur !! L'effet est immediat
devant la scène : ça brûle
!!! Les titres de l'unique album défilent
à la grande joie des die-hards fans mais
aussi des " curieux " qui ont pu constater
la bonne forme de la famille Brésilienne.
Mention spéciale au guitariste soliste
qui nous a fait une belle démonstration
de son talent (on avait deja remarquer cela
dans Soulfly). Et à C.C. de conclure
avec les indispensables reprises de SEPULTURA
que sont "Chaos A.D.", "Territory",
suivies d'un " Roots bloody roots "
à rallonge qui aura le don d'énerver
les organisateurs (très pointilleux sur
le timing). Inutile de vous préciser
que la fosse est en ébulition !
Sitôt les ovations terminées, nous
apercevons IGGY POP qui se contorsionne sur
l'écran géant. Encore une fois,
nous ratons le début de sa prestation.
C'est assez frustrant !!
Il est 21 h 00, la foule est plus que dense...
Il est quasiment impossible d'atteindre la scène
principale où auront lieu les 3 derniers
concerts de cette premiere journée. Il
y a vraiment trop de monde pour un site si petit.
Pour patienter et surtout pour répondre
à l'appel de nos estomacs, nous nous
dirigeons vers le stand " jetons ",
ce qui nous prendra 20 bonnes minutes, puis,
muni de nos précieux sésames,
direction le stand " sandwichs ",
ce qui nous prendra 30 bonnes minutes de plus...
Conclusion de ce périple : non seulement
nous avons raté IGGY POP mais nous avons
assisté à une désorganisation
complète derriere le comptoir de restauration.
Nous ne mettons pas en cause les nombreux bénévoles
présents qui ont essayer de contenir,
en vain, les festivaliers affamés (et
oui, l'interdiction d'introduire le casse-croute,
il faut l'assumer). Nous condamnons simplement
les organisateurs dont la seule préocupation
était de vendre des Euros-jetons, sans
savoir si les stands étaient ravitaillés
ou pas. Et, je ne me pencherai pas sur la qualité
des (pseudos) sandwichs...
Il
est 22 h 30, lorsque les premiers effets de
la piètre alimentation associés
aux longues heures de voyage se font sentir.
A ce même moment THE OFFSPRING s'accapare
de la scène devant une enceinte remplie
à ras-bord. Nous ne pouvons qu'observer
le groupe américain sur l'écran
géant, pas moyen de se rapprocher davantage.
Au bout d'une demi-heure, un problème
technique fait tribucher leur prestation. C'est
à ce moment là que nous lachons
le morceau et que la décision de regagner
le parking est prise. A la trappes, Rage Against
The Machine et Queen Of The Stone Age...
Samedi
31 mai 2008 :
Pendant
les festivals, à part pour quelques privilégiers
qui peuvent se permettre de passer la nuit à
l'hotel ou en camping-car, les nuits de sommeil
sont rarement synonymes de récupération...
Le soleil pointe à peine sont nez que
les auto-radios crachent deja des décibels
au rythme d'un " Seek and Destroy "
ou d'un " Creeping death ".
Sur le parking, les rumeurs concernant l'excellente
prestation de R.A.T.M., la veille, vont bon
trains, mais la déception de les avoir
raté est rapidement effacée par
l'alléchante programmation orientée
" Thrash metal" de cette seconde journée.
La cerise sur le Marshall étant, bien
entendu, le show que donnera METALLICA en fin
de soirée.
Pour l'heure, nous prenons en compte les déboirs
d'ordre alimentaire de la veille. Pour cela
nous préparons un sac rempli de victuailles,
que nous cacherons discrétement dans
un buisson aux abords de l'enceinte. Au moindre
petit-creux nous sortirons pour reprendre des
forces. Dans tous les cas, plus question de
laisser le moindre centime d'Euro aux organisateurs.
Comme nous avons pu le remarquer, nombreux étaient
ceux qui ont préféré cacher
leur casse-croute (et leurs boissons) dans les
fourrées plutôt que de vider leurs
bourses pour des sandwichs indigestes à
l'intérieur.
Il
est 16 h 00 lorsque nous rejoignons le chapiteau
pour ne pas manquer l'unique groupe français
du week-end : E.T.H.S.. Quelle belle opportunité
de les voir jouer d'une part à l'étranger,
et d'autre part, devant une foule aussi conséquente
! Sans être fiers d'être français,
on a quand même eu quelques frissons en
voyant les Marseillais évoluer dans la
cour des grands (souvenez-vous en 2007 à
Bilbao, Dagoba était également
sur la même affiche avec Metallica). Tout
comme nous, le public espagnol a vraiment apprécié
le chant enragé de Candice soutenu par
des rytmiques en bêton. Au point, tant
techniquement qu'au niveau de l'attitude, E.T.H.S.
a totalement maîtrisé son show
! De quoi rajouter une belle ligne à
leur biographie...
Le hazard de la programmation a voulu que se
présente une seconde occasion de voir
un français déhambuler sur scène,
avec l'arrivée sur la main-stage de MNEMIC.
En effet, il est inutile de cacher aux aficionados
du metal hexagonal que Guillaume, actuel chanteur
de ce combo Danois, n'est autre que l'ex-hurleur
de SCARVE. Completement à l'aise sur
l'immense scène, le sieur Bidaud n'a
pas cesser de faire le pitre, prenant pour bouc-émissaire
ses musiciens, qui eux était beaucoup
moins détendu (peut-être le fait
d'évoluer à l' endroit où
Metallica posera ses amplis d'ici 3 heures !!).
Même si les néo-thrashers franco-danois
n'ont pas exploser le pit, ils ont reçu
les encouragements du public. C'est deja pas
si mal en ce jour où tout le monde attend
les four horsemen...
Restons
toujours en terres Scandinaves pour accueillir
les suédois de THE HAUNTED, qui ont bien
accompli leur tâche en enflammant la fosse
sous le chapiteau. Dans cette configuration,
c'est un peu comme si les groupes évoluaient
dans une salle (la chaleur en moins). Du coup,
pour ce genre de combos (entendez par là,
ceux qui ne sont pas têtes d'affiches),
les prestations n'en sont que plus chaleureuses.
Ayant quelques années d'existence, THE
HAUNTED n'a finalement pas mis trop d'eau dans
son Thrash (comme d'autres l'ont fait), et c'est
ce qui leur a valu le fidèle soutien
des thrashers présent sur le festival.
Belle ambiance...
Il
est 18 h 00 et le site est blindé de
monde...
A propos " d'eau dans leur thrash ",
SOILWORK est finalement le premier groupe de
la journée que nous sommes " obligés
" de zapper, justement pour ne pas rater
les légendaires américains de
QUEENSRYSHE. C'est littéralement scotché
au pied de la scène que nous attendons
l'arrivée de Geoff Tate.
Malheureusement le début de leur (courte)
prestation est émailler d'un incident
technique au niveau de la guitare. Apparition,
puis disparition, du-dit guitariste, réapparition,
disparition
ce dernier n'aura pas passé
beaucoup de temps sur la scène
En contre-partie, le plaisir de voir enfin QUEENSRYSHE
à l'uvre nous fait oublier ce désagrément.
Démarrant avec " Best I can ",
le gang de Seattle nous prouve qu'il a encore
de beaux restes après plus de 25 ans
de carrière. Geoff Tate, le mythique
chanteur, s'époumone pour restituer les
moindres nuances que l'on a écouté
des milliers de fois sur album. On sent que
les vocalises se font moins facilement mais
c'est suffisament fidèle pour ne pas
être déçu. D'ailleurs le
live-report d' YvesZ concernant leur show de
2 h 30 à Barcelone, une semaine après,
nous a rassuré sur l'état des
cordes vocales du maestro.
La set-list "special festival" nous
convaincra avec entre autres "Take hold
off the flame", "I don't believe in
love" mais malheureusement sans "Empire"
qui faute de temps n'a pu être joué.
Nouveau
dilème lorsque le soleil commence à
décliner : rater MACHINE HEAD sous le
chapiteau dans le but de se frayer un chemin
devant la main-stage pour voir METALLICA dans
de bonnes conditions. Le choix est dur mais
il est vite fait.
Entre temps nous assitons à l'honnète
concert de WITHIN TEMPTATION qui en profite
pour faire découvrir sa musique aux nombreux
thrashers présents. Le son est bon et
les orchestrations samplées semblent
rafraîchir les conduits auditifs soumis
aux décibels depuis deux jours. Les Hollandais
font la part-belle aux compos du nouvel album
"The Heart Of Everything " même
si l'immancable " Mother earth " concluera
leur prestation. Sharon est en voix, la vie
est belle, rien à redire...
J'en
profite pour préciser que le son a été
bon pour tous les groupes tout le long de l'
ELECTRIC FESTIVAL. (finalement, pour avoir une
bouffe de qualité, on aurai du faire
cuisiner les ingé-sons...)
Il
n'est pas loin de 22 h 30 lorsque nous voyons
MACHINE HEAD
sur écran géant
et sans le son s'il vous plait. Les organisateurs
n'ont pas trouvé mieux que de nous faire
patienter devant la scène principale
avec la projection de leur show en direct mais
sans la moindre note audible !!! Les boules
de voir, à distance, l'ambiance apocalyptique
(sous le chapiteau) et la forme olympique de
la bande à Robert Flynn
Tant pis
pour nous, fallait y aller.
Finalement,
nous ne regretterons pas longtemps le fait d'avoir
pris place (bien en avance) devant la scène,
car à 30 minutes de l'arrivée
de METALLICA, il est impossible, pour qui que
ce soit, de s'approcher ne serait-ce que de
la table de mixage.
Comme
beaucoup de " vieux " fans qui ont
découvert METALLICA en 1983, la période
" Load " et " re-load "
du groupe a eu du mal à passer. Pourtant,
nous étions préparés, car
depuis le début, chaque nouvel album
montrait une franche évolution par rapport
au précedant. Je me souviens même
de fans qui ont eu du mal à accepter
le second album, " trop " produit
et bien moins destroy que " Kill 'em all
". Bien sûr, il y a eu l'avant et
l'après Cliff Burton (R.I.P.), qui lui
aussi avait ses fans
Honnetement, quels groupes peuvent prétendre
sortir un " Kill' em all ", un "
Ride the lightning " et un " and justice
for all " en si peu d'année d'écards
et avec autant de différences dans le
son, l'interpretation et le rendu ?
Bien sûr, si je n'ai pas citer de "
Master of puppets ", de " Garage days
re-revisted " (le fameux mini album de
reprises qui a véritablement fait découvrir
le groupe au-delà du Metal) ou de "
black album ", c'était juste pour
prouver à quel point on peut analyser
la musique de METALLICA sans nommer un seul
de leurs albums à " gros "
succès. Signe des très grands,
non ?
Autour
de moi, j'ai pu entendre pas mal de métalleux
me dire qu'ils ont adoré " Load
" et " re-load "
Si avec
le recul j'avoue que ce ne sont pas de mauvais
albums, je n'était pas prêt à
l'époque à voir le gang californien
et se couper les cheveux et jouer des compos
country-pop-rock. Quand à " St Anger
", le temps fera le reste
Comme signalé en introduction de ce report,
c'est la premiere fois que l'on assiste à
un concert de METALLICA. Incérés
au beau milieu des 50 000 spectateurs, nous
découvrons l'introduction mythique "
The Ecstacy Of Gold " qui dès les
premieres notes nous file la chair de poule.
Les initiés entonent ce chant sacré
sans quitter la scène des yeux pour ne
rien rater de l'arrivée des four horsemen.
Lars, Kirk, Robert et James foncent soudain
vers leurs instruments, accueillis par des cris
de joie et d'hysterie. Nous y sommes !!
A partir de là, un large, que dis-je,
un énorme sourire ne lachera plus les
lèvres de James. Et je peux vous dire
que c'est communicatif.
- " Are you allright ? "
- " Yeahhhhhhh !! "
- " Creeping Deathhhhh !! "
Les voir jouer ce titre en direct, c'est fabuleux.
Les
animations sur les écrans-géants
nous permettent d'admirer de près la
Gibson Explorer mythique ainsi que les mimiques
athletiques de Lars qui martèle sa batterie
comme il y a 20 ans. C'est pas possible comme
le groupe a de l'énergie à revendre.
A vrai dire je ne savais pas à quoi m'attendre
de leur part, ayant depuis des lustres entendu
toute sorte de scénario concernant un
concert de METALLICA
parfois bon et parfois
mauvais.
Ce samedi 31 mai 2008, c'est le scénario
parfais (avec une set-list que je n'osai même
pas envisager dans mes rêves). Car après
avoir enchaîné un " Fuel "
sujet à des pyrotechnies impressionnantes,
le groupe nous fait voyager dans le temps avec
" Ride the lightning ", " Harvester
Of Sorrow ", " Bleeding me "
(histoire de représenter l'album "
Load "), " Wherever I may roam ",
" Devil's Dance " (euh
histoire
de représenter l'album " re-load
" comme pour le morceau " Fuel "),
ensuite je vous laisse analyser la set-list
car c'est de la folie jusqu'à "
Sad but true "
Le public chante tous
les hymnes avec cur et il n'hésite
pas à fredonner les parties mélodiques
instrumentales tel une guitare à 50 000
cordes. C'est magique. Impossible de regretter
les 1800 km parcouru ce week-end, rien que pour
vivre cela
Après " Sad but true ", METALLICA
fait un break mérité car tous
les musiciens ont vraiment assuré. L'interpretation
est fidèle, le son carrément puissant
et la voix de Sir Hetfield, claire et juste.
Sincèrement, après avoir vu et
revu certaines vidéos, je ne m'attendais
pas à entendre cela concernant le blond
chanteur. Comme quoi, le miel a plus d'effets
positifs que le wiskhy ! L'alcool, c'est mal
!!! Chapeau James
Nouvelle
vague de pyrotechnie dès l'intro de "
One " et le retour des rois sur la scène.
Là encore, le son est proche du vynil
que l'on a usé en 1988. Le duo de guitares
claires résonne divinement sur tout le
festival.
" Enter sandman ", le titre qui suit
est, à mes yeux, celui qui a fait le
plus l'unanimité dans la fosse Madrilaine.
Il unit autant les anciens que les jeunes fans
de METALLICA, chacun imitant Kirk Hammet pendant
le solo.
A ce stade là, nos cordes vocales sont
bien endommagées et nous sommes trop
éloignés pour demander à
James un peu de miel
Ouf,
c'est l'heure des rappels
Cette
pause sera la bienvenue, mais malheureusement
de courte durée car les américains
embrayent sur deux compos hyper énergiques,
(bien punk dirons-nous) à savoir "
Last caress " (reprise des Misfits) et
" So what ". On est sur les rotules
mais toujours prêts à accueillir
les hymnes de la Bay-area. En voici un exemple,
avec ce qui sera le dernier morceau de la soirée
: " Seek and Destroy " !!
Après de telles émotions, pilotage
automatique vers la voiture (on en oubliera
même d'aller voir AT THE GATES qui cloturai
le festival sous le chapiteau) pour évacuer
la fatigue avant de parcourir le bitume espagnol.
Un sacré week-end, electric comme prévu
Set-list
METALLICA :
Creeping
Death
Fuel
Ride The Lightning
Harvester Of Sorrow
Bleeding Me
Wherever I May Roam
Devil's Dance
...And Justice For All
Fade To Black
Master Of Puppets
Whiplash
Nothing Else Matters
Sad But True
One
Enter Sandman
- - - - -
Last Caress
So What
Seek and Destroy
(Report
: Thrash Elliott
/ Photos : http://www.electric-weekend.com/electric/)