OVERKILL
+ EXODUS + GAMA BOMB + TORTURE SQUAD
27/02/09 - Barcelone,
Killer Fest, Sala Bikini, Espagne
Après
avoir taillé la route pour suivre le plus
grand espoir international du Métal hexagonal,
j'ai nommé GOJIRA sur quelques shows explosifs
à travers la France, me revoilà à
nouveau sur le bitume, cramponné au volant
de mon fidèle Kangoo Nuclear Blast et mettant
le cap sur ma destination favorite, Barcelone. La
tournée qui y fait étape ce vendredi
soir n'est autre que l'itinérant Killer
Fest, package de quatre combos psychopathes
ne donnant pas vraiment dans la poésie et
qui sillonne l'Europe (sauf la France, cherchez
l'erreur !) en semant à chacune de ses haltes,
la désolation et le chaos.
Et
mon excitation est grande en cette fin de journée
à la météo printanière
lorsqu'aux abords du Bikini, petit club installé
sous le grand centre commercial de l'Illa Diagonal
à quelques encablures du Neu Campo, je tombe
sur l'affiche de la soirée. Jugez plutôt
: deux espoirs du Thrash old-school, les brésiliens
de TORTURE SQUAD et les irlandais de GAMA BOMB,
associés pour l'occasion à deux des
piliers historiques, deux des pères fondateurs
du style, les immenses EXODUS et OVERKILL. L'annonce
de cet attelage il y a quelques mois m'avait déjà
décroché la mâchoire et c'est
plein d'impatience que je rejoins le bar de la petite
salle pour une 'cerveza' bien méritée.
Il
est à peine 19 heures que TORTURE SQUAD monte
sur scène. La fosse est encore clairsemée
mais il en faudrait beaucoup plus à Vitor
Rodrigues et ses acolytes pour lâcher l'affaire.
Décidés à faire parler la poudre,
le quatuor brésilien donnera tout ce qu'il
a dans les tripes durant les 30 minutes de son set
pour conquérir un public qui remplit progressivement
la fosse. Au final, mise en bouche intéressante
à grands coups de Death Thrash et au son
des meilleurs extraits du récent 'Hellbound'.
La
deuxième salve de la soirée est donnée
par GAMA BOMB. Le groupe irlandais, responsable
du percutant 'Citizen Brain' compte nombre de fans
dans la salle et son arrivée est accueillie
par un circle pit digne de la grande époque
'anthraxienne', celle de 'Among the living' et 'Indians',
avec chevelus hirsutes, vestes à patches,
tee-shirts vintage et baskets à languettes
géantes ! Incroyable retour en 1986, d'autant
plus frappant que la musique du combo semble elle
aussi avoir été composée à
cette époque ! Trente minutes plus tard,
la messe est dite et GAMA BOMB clôture son
set face à un public ravi et définitivement
chauffé à blanc pour le gros morceau
de la soirée et l'entrée en piste
des deux grosses machines que sont EXODUS et OVERKILL.
L'intro
épique qui monte dans les enceintes est accompagnée
d'une ovation monstre tandis que les lights s'éteignent.
Le Bikini tremble sur ses fondations et dans la
pénombre, Gary Holt et ses potes apparaissent
sur scène. EXODUS est dans la place et la
boucherie peut commencer. Comptant trois albums
à son actif depuis sa reformation en 2004,
le combo de San Francisco n'en finit plus de sillonner
les clubs du monde entier et même s'il a du
mal à passer au cran supérieur en
matière de capacité des salles qu'il
visite, bénéficie d'une armée
de fans prêts à tout pour leurs héros.
Immense Gary Holt ! S'il y en a bien un qui mérite
le Prix du thrasheur de l'année c'est bien
le guitariste californien, pilier inamovible d'un
des combos les plus illustres et respectés
de la Bay Area. Près de trente ans après
sa formation par ce maître du riff qui tue,
le combo de San Francisco ne quitte plus l'actualité
du Métal ces derniers temps. Après
un 'The atrocity exhibition
Exhibit:A' tonitruant
et une tournée des festivals européens
dont deux shows démentiels au Wacken Open
Air allemand et au Brutal Assault tchèque,
EXODUS revient narguer nos tympans armé d'un
'Let there be blood' certes controversé mais
ô combien jouissif qui confirme le renouveau
d'un groupe et du sacrosaint thrash old school de
la Bay Area.
Le
furieux 'Bonded by Blood' est lancé et fait
d'entrée de jeu, exploser la fosse. Troisième
hurleur du combo, successeur de Steve 'Zetro' Souza
et de feu Paul Baloff, Rob Dukes gagne soir après
soir ses galons de frontman ultime. Crâne
rasé au couteau de cuisine, bras couverts
de tatouages, regard de chien d'attaque, le garçon
n'est pas vraiment le genre de personne à
laquelle on aurait envie de sortir une blague à
deux balles. Rajoutez à cela la large balafre
qui lui barre le visage et qu'il n'a pas dû
se faire en taillant les rosiers du jardin de sa
mère, et l'ogre mangeur d'enfants qui peuplait
vos cauchemars de gosse prend soudain forme devant
vous ! 'Magnum Opus', 'Pirhana', 'Children of Worthless
God', le carnage est total et chaque titre est envoyé
avec toute la rage et la folie qui caractérisent
et ont fait la réputation du combo. Chaque
morceau transpire de furie et le travail de Rob
Dukes est hallucinant de précision sur chacun
des titres issus du fabuleux 'Bonded by Blood'.
Ce
monument ultime, premier effort d'EXODUS paru en
1985 et pierre angulaire de l'histoire du Thrash,
uvre majeure et tout aussi essentielle qu'un
'Kill'em All', un 'Reign in Blood' ou un 'Among
the Living' se voit ici revisité par un combo
au meilleur de sa forme.
Si
Tom Hunting, le batteur originel qui a repris sa
place derrière les fûts après
bien des tourments psychologiques a délaissé
son kit sur cette tournée pour cause de vacances
prolongées au Mexique, son remplaçant,
l'immense Nick Barker délivre une prestation
surpuissante et booste chaque titre, aidé
par les lignes de basse de Jack Gibson, lourdes
à souhait. Quant aux guitares, que dire sinon
que la paire Gary Holt - Lee Altus fait merveille,
encore plus incisive, tranchante et destructrice
que la version originale que Gary formait avec Rick
Hunolt.
La
suite est tout aussi jouissive. 'Black list', 'A
lesson in violence', 'War is my shepherd' dédié
aux boys de l'armée US, avant que le groupe
ne se fende en rappel du premier couplet d'un 'Motorbreath'
(METALLICA) associé à 'Toxic Waltz'
qui provoquent l'hystérie générale.
A peine le temps pour Rob d'éclater d'un
rire gras au vu de l'effet produit que ce dernier
trouve judicieux et amusant de séparer le
public sur toute la longueur de la fosse et de demander
à chaque camp de s'entretuer avec l'autre
partie, au son d'un 'Strike of the Beast' plus que
jamais d'actualité !
Le
set s'achève et le public semble assommé
par tant de folie furieuse, délivrée
par un combo exceptionnel qui confirme s'il en était
encore besoin qu'EXODUS est un des plus authentiques
géniteurs d'un style parmi les plus prolifiques
et respectables du monde agité du Métal.
Respect !
Quelle
soirée ! Et ce n'est pas fini puisque le
meilleur reste encore à venir avec enfin
la tête d'affiche de la tournée, OVERKILL.
Peut-on décemment rêver pareille réunion
au sommet, tant le gang du New Jersey et EXODUS
ont participé à l'avènement
du Thrash dans les 80's ? Vingt ans plus tard, les
voilà à nouveau sur scène,
gonflés à bloc et plus déterminés
que jamais. 'Deny the Cross', 'Evil never dies',
'Hammerhead', OVERKILL démarre son set pied
au plancher, certain de son fait et dominateur.
DD Verni et Bobby 'Blitz' sont évidemment
les deux acteurs les plus en avant, comme d'habitude,
entourés d'une paire de six cordistes tout
aussi rompus au massacre de masse et d'un batteur
à la précision chirurgicale.
Arcbouté
sur son pied de micro, arpentant les retours tel
un dément, Bobby est impérial et mène
le combo de main de maître. Chanteur charismatique
doublé d'un immense frontman, le garçon
tout en muscle délivre une énergie
hors du commun qu'il n'a aucun mal à transmettre
à son public. 'Rotten to the Core', 'Elimination',
'Skull and Bones', chaque titre est repris par une
fosse en plein délire et le fabuleux 'Fell
the Fire' fait l'effet d'une bombe. Speed, Thrash,
Heavy, OVERKILL revisite les différentes
variantes de son style et l'hymne 'In Union We Stand'
est reprise à l'unisson par un public comblé.
'Overkill' et 'Necroshine' complètent le
tableau avant que le show ne se clôture par
un 'Fuck You' évident et mêlé
au 'Overkill' de MOTORHEAD qui terminera d'achever
les plus résistants.
J'ai
du mal à reprendre mes esprits lorsque les
lights se rallument enfin. J'ai la tête lourde
et des abeilles dans les oreilles. Il me reste trois
bonnes heures de route pour rentrer au bercail et
j'ai quand même le sourire. Le sourire de
celui qui, plus de vingt cinq ans après avoir
plongé la tête la première dans
le Métal en fusion, est encore là,
face à ses idoles de toujours, avec cette
sensation de réaliser à chaque nouvelle
virée, un de ses rêves de gosse. Trop
bon ! Prochaine étape : le PRIEST FEAST,
le 19 mars prochain. Je lâche rien, bordel,
je lâche rien !!! (YvesZ)
Setlist EXODUS :
Bonded
by Blood
44 Magnum Opus
Fabulous Disaster
Piranha
Children of a Worthless God
Black List
A Lesson In Violence
War Is My Shepherd
Motorbreath (METALLICA cover) / The Toxic Waltz
Strike of the Beast.
Set list OVERKILL :
Deny
The Cross
Evil Never Dies
Hammerhead
Hello From The Gutter
Rotten To The Core
Elimination
Skull and bones
Feel The Fire
In Union We Stand
Overkill
Necroshine
Fuck You
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