Parce
que s'il y a bien un festival qui, en France,
aura fait couler des litres d'encre et excité
les pixels sur les forums spécialisés,
c'est bien l'édition 2007 du Hellfest,
à laquelle on prédisait pourtant
le plus grand des succès. Voyez plutôt
: Une affiche à tomber par terre, avec
entre autre, SLAYER, MACHINE HEAD, KORN, EMPEROR,
ou encore MEGADETH, plus grosse et alléchante
que celle du défunt FuryFest 2005, une
organisation forte d'une expérience de
plusieurs années, et 30 000 fans attendus
pour créer l'équivalent français
du Grasspop, des Gods of Metal ou encore du
Sweden Rock, pour ne citer que certains des
plus illustres des festivals européens.
C'est
donc plein d'espoir et électrisés
par toutes ces promesses d'un week-end de fureur
sonore que Fully et moi, rejoints par d'autres
warriors et defenders de tout poil nous retrouvons
en plein cur de la campagne nantaise,
à peine remis du show cataclysmique de
SLAYER la veille à Barcelone. Tout semble
paisible en ce jeudi soir dans CLISSON, mais
déjà, les premiers nuages noirs
ont pris place dans le ciel et c'est une copieuse
averse qui nous accueille alors qu'au même
moment, Phil et Christina sirotent des bières
à Zaragosse avec leurs nouveaux potes
espagnols, devant la scène des Monsters
of Rock sous la canicule !
Vendredi 22 juin :
Malheureusement,
cet épisode n'est qu'un avant-goût
de ce qui nous attend par la suite et après
une nuit de repos, c'est sous un ciel bas et
chargé que chacun émerge pour
le grand jour. Comme en 2006, la ville d'ordinaire
si paisible prend aujourd'hui des allures de
camp retranché, avec le LECLERC comme
place forte. Tandis que les forces de l'ordre
ont pris place aux endroits stratégiques
de la commune, la gare libère des hordes
de fans accueillis par une pluie fine tandis
que des files ininterrompus de véhicules
bouchent les artères principales. Il
est midi lorsque nous rallions le festival avec
l'espoir que deux ou trois bières nous
ferons bien vite oublier ces aléas météorologiques
quand, à l'approche du site, nous apercevons
une énorme fumée s'élever
à l'arrière de la scène
principale. A l'entrée, des centaines
de fans se massent déjà devant
les différents préfabriqués
afin d'échanger leurs billets contre
un pass - bracelet. L'ouverture des portes étant
programmée avant 14 heures, pour l'entrée
en scène des premiers groupes, la confiance
est encore de mise et personne ne se doute du
chaos qui va suivre.
Car
à partir de là, tout commence
à déconner. A l'intérieur
du site, la commission de sécurité
qui se réunit pour valider les installations
et donner son aval à l'ouverture du festival,
est aux premières loges face à
l'incendie qui vient de se déclarer.
Un générateur est en flamme et
vu la rigueur dont font preuve les représentants
du Préfet, de la municipalité,
des sapeurs pompiers et de la gendarmerie dans
ce genre de commission, le principe de précaution
prend en cet instant toute sa dimension. Chacun
ouvre un parapluie large comme un chapiteau
et l'organisateur est sommé de trouver
une solution de secours, sans quoi c'est retour
à la maison pour les milliers de métalleux
qui dehors, commencent à trépigner
tandis que chaque averse sappe un peu plus le
moral des troupes.
Les
organisateurs, qui, plus tard, exposeront cette
situation dans la presse, indiquant que le HELLFEST
est passé à deux doigts de l'annulation
pure et simple, ont manqué à ce
moment-là, de clairvoyance en omettant
d'informer le public de la situation. Au fil
des minutes qui s'égrainent, la tension
ne cesse de grimper dans la foule et les cannettes
de bière commencent à voler. Les
comportements imbéciles comme celui de
ce fan qui grimpera sur les cabanons avant de
s'en faire déloger par un agent de sécurité,
ou celui du crétin qui arrachera le volet
roulant d'une des caisses exacerbent la tension
et on comprend alors que les premiers groupes
à l'affiche vont jouer devant leurs roadies
si jamais ils jouent !
15
heures. La météo est toujours
aussi capricieuse et l'entrée du festival
est maintenant occupée par des milliers
de fans. L'herbe a laissé place à
la boue et notre passage le matin même
au Sport 2000 du coin pour s'équiper
de K-way a été une idée
lumineuse. Pauvre Denis et sa veste à
patches flambant neuve ! Enfin, après
une attente interminable, les caisses ouvrent.
Les premiers arrivés subissent la pression
de la foule, qu'une distribution de bracelets
dès la veille aurait pu mieux canaliser.
C'est un joyeux bordel, chaque local étant
dédié à la presse, aux
invités, aux détenteurs d'un pass
trois jours ou un billet à la journée.
Les portiques, ridiculeusement étroits,
nécessitent de traverser une mare de
boue tandis que les vigiles, bien évidemment
zélés, fouillent méticuleusement
chaque sac et se désespèrent vite
du fonctionnement aléatoire de l'unique
lecteur de code barre qui permet de valider
les nombreux billets imprimés sur le
web.
Tandis
que LYZANXIA vient de dérouler son set
sur la Gibson Stage (la deuxième scène
du festival) devant quelques chanceux, je parvient
enfin à passer l'entonnoir de l'entrée
en ayant fait mon deuil de la prestation de
DEW-SCENTED, qui aura finalement été
annulée. Pauvres allemands, les festivals
français ne leur réussissent pas
et après le naufrage du Metalliance en
2006, les voilà à nouveau victimes,
au grand damne de leurs fans. Il est un peu
plus de 16 heures et ma grande naïveté
me fait espérer d'assister à l'intégralité
du set de LAMB OF GOD sur la Main Stage. La
vision de terreur à laquelle je suis
alors confronté ne peut être décrite.
Face à moi, le pit de la scène
principale s'est transformé en champs
de boue circonscrit par de la rubalise, et une
quinzaine de pauvres bénévoles
finissent de creuser à la pioche une
tranchée pour passer les câbles
du nouveau générateur vers la
table de mixage. Au même moment, le système
d'échange de la monnaie contre des jetons
pour les consommations montre ses premières
faiblesses et la rupture de stock des précieux
sésames est proche. Et je ne vous parle
pas des sanitaires, quasiment inexistants, et
de l'unique point d'eau introuvable. Une chose
est claire, même si la météo
est un facteur sur lequel on ne peut pas agir
lors d'un festival en plein air, on peut s'interroger
sur la manière dont l'organisation du
festival a préparé son affaire,
et ce quand on se rappelle la qualité
de l'édition 2006. Depuis, ces derniers
s'en sont largement expliqués dans la
presse mais force est de constater que même
si l'étroitesse du budget disponible
peut expliquer des services très limités
et justifier certains manques, ces éléments
ont bien plombé le moral et l'enthousiasme
de nombreux fans. Et surtout des filles, obligées
de sortir du site et donc de se frotter au zèle
des vigiles à l'entrée et à
des files d'attente inconcevables, pour atteindre
un sanitaire digne de ce nom.
Encore
sous le coup de l'immense déception du
passage à la trappe du set des LAMB OF
GOD, un premier signe d'espoir réchauffe
le public avec le regain d'activité qui
se fait jour sur la main stage. Malgré
un sol dévasté sur lequel de la
paille va être répandue, et un
horaire fortement décalé, les
premiers riffs de " Nothing remains "
marquent l'entrée en scène de
CHIMAIRA. On veut alors croire à la remise
des choses à l'endroit, que tout ce chaos
est terminé et sera bien vite oublié.
Le combo de Cleveland donne tout pour faire
monter la température et va chercher
dans son répertoire quelques brûlots
appropriés comme " Resurrection
", " Severed " et le terrible
" Pure hatred " qui clôt un
set brutal et rempli de colère.
Tandis que la situation n'est pas plus réjouissante
devant la Gibson Stage, UNEARTH puis EARTH CRISIS
vont tout donner, à tour de rôle,
à un public enfin libéré
de la prise en otage que fut l'attente à
l'entrée du site. Retour sur la Main
Stage où les techniciens donnent le meilleur
d'eux-mêmes pour rattraper le retard sur
le timing. MASTODON, qui décidément,
n'en finit pas de tourner apparaît sur
scène sous les acclamations d'un public
qui, après la pluie, subit un vent qui
fait vaciller les enceintes et mange la moitié
du son de la formation d'Atlanta. Malgré
tous leurs efforts et quelques perles comme
" Iron tusk ", " Aqua Dementia
" ou encore le très bon " Capillarian
crest ", les quatre pistolleros auront
toutes les peines du monde à faire décoller
leur set et quittent la scène avec une
pointe d'exaspération de la part des
deux guitaristes.
Juste
le temps de faire un tour de reconnaissance
au Metal Market, installé dans le gymnase
tout proche et donc au sec, avant de reprendre
ma place devant la scène principale pour
l'entrée en piste d'HATEBREED. Et là,
c'est du sérieux. Le vent est enfin tombé,
la pluie semble s'être calmée,
et le son peut se stabiliser, permettant au
groupe d'écraser le public sous son Hard-core
surpuissant. Orientant son début de set
vers des titres canons issus du récent
" Supremacy ", HATEBREED , mené
par Jamey Jasta et le massif Sean Martin fait
exploser un public dans lequel les circle pits
permettent à chacun de se réchauffer
en ce début de soirée. "
Never let it die ", " Perseverance
", " Last breath " ou encore
le final sur " I will be heard ",
chaque riff permet à chacun d'expulser
sa colère et le pit ressemble à
un champs de bataille. Enorme.
Ayant pour ma part passé
pas mal de temps sous la tente (celle du festival
pas du camping^^), difficile de ne pas parler
du concert de DESTINITY ! alors qu'une grosse
averse disperse toute le monde, la tente ne
tarde pas à se remplir alors que les
lyonnais s'apprêtaient en montant sur
scène à donner un de leur plus
beau concert
en tout cas le meilleur que
j'ai pu voir d'eux ! les nerfs bien à
vif par quelques galères vécus
en coulisse, ils n'ont pas mis longtemps à
mettre toute leur fougue dans ce show, où
les fans ont su répondre présent.
Fort d'un thrash death mélodique qui
fait merveille sur scène, les lyonnais
auront ce soir marqué par mal de points
devant ce public qui réunis un nombre
incalculable de nationalités. Mick est
ici dans son élément et saura
communier comme il se doit avec les premiers
rangs, en finissant bien sur par un slam dans
le public ! Par la suite UFYCH SORMEER et HACRIDE
(le groupe qui monte
) sauront eux aussi
saisir leur chance de jouer sur un tel festival.
En tout cas le fait qu'il y ait trois scènes
comme au Fury'05 me va très bien, d'autant
qu'ici il n'y a pas beaucoup à marcher
!
La tension ne baisse pas avec l'enchaînement
du meilleur effet constitué par le set
de BRUTAL TRUTH sur la Gibson Stage. Dan Lilker
et ses potes, que l'on n'espérait pas
revoir de sitôt par chez nous livrent
un set en béton constitué des
meilleurs titres de leur discographie. "
Pork farm ", le terrible Dead smart "
ou encore les " tubes " que sont "
Trend kill suicide " et " Walking
corpse " font décoller un public
englué dans la boue et qui ne demande
qu'à oublier les désagréments
de l'après midi.
Le
relais est pris sans attendre sur la Main Stage
par un MACHINE HEAD au top de sa forme. Mené
par un Robb Flynn fédérateur qui
quelques minutes auparavant, coachait encore
tous les intervenants présents derrière
la scène, en leur assurant que chacun
devait tout donner pour le public, le groupe
attaque son set par un " Clentching the
fist of dissent " tonitruant. Fort du récent
" The blackening " considéré
par beaucoup comme le " Master of Puppets
" des années 2000, le combo va atomiser
le parterre de fan de son thrash que trop de
grincheux assimilent un peu rapidement à
du métalcore. Non, c'est bien de thrash
dont on parle ici, du gros, du lourd, du massif,
joué par un des meilleurs groupes du
moment avec la fureur, la rage et une foi inaltérée.
Comme au WACKEN 2005, où le groupe avait
fait un carton dans des conditions météo
similaires, Rob Flynn prend le public à
la gorge, harangue ses fans, les flattent, les
fait hurler, se démène comme un
beau diable, épaulé par son pote
Phil Demmel à la seconde guitare et son
fidèle lieutenant, le massif Adam Duce
à la basse. Le set est déroulé
pied au plancher, rythmé par les riffs
démentiels d'un " Aesthetics of
hate " heavy à mort, un " Old
" furieux au possible, et un " Halo
" audacieux avec ses lignes de chant clair
parfaitement maîtrisées. "
Take my scars " me fait péter la
tête et l'enchaînement final "
Descend the shades of night " et l'incontournable
" Davidian " termineront le travail
de sape d'un groupe au top de sa forme. Assurément
le show du jour, en ce qui me concerne.
Le
retard accumulé est progressivement rattrapé
et c'est à l'heure prévue que
ENSLAVED se présente sur la Gibson Stage.
Remplaçant au dernier moment MAYHEM,
dont le batteur Hellhammer vient de se fracturer
le bras, les norvégiens saisissent là
une nouvelle opportunité de démontrer
l'efficacité live de leur Black prog'.
J'aurai d'ailleurs deux nouvelles occasions
de constater la montée en puissance du
combo, d'abord au Wacken allemand puis au Brutal
Assault tchèque, le mois d'août
suivant.
Arrive alors un autre des grands moments de
la journée. Après la tornade MACHINE
HEAD, voici le cyclone SLAYER. Suite au show
donné deux jours plus tôt au Razzmatazz
de Barcelone, qui nous avait mis sur les rotules,
la bande à Kerry King confirme sa bonne
forme et foule aux pieds l'image de groupe en
roue libre que ses prestations en festivals
lui ont (à juste titre), collé
au corps ces dernières années.
Entamant de manière inhabituelle son
set par un sublime " South of Heaven "
rapidement suivi d'un " Silent scream "
rageur, les californiens annoncent d'entrée
la couleur. Aucune concession. Armé d'une
set-list aux titres colossaux, le combo en veut
et semble vraiment déterminer à
asseoir sa domination sur une scène où
de nombreux prétendants tentent d'établir
un nouveau règne. SLAYER rappelle au
public qui sont les patrons de la scène
thrash, et ce pour encore un bon moment. "
Cult ", " Disciple ", Die by
the sword ", " War ensemble "
et son intro démentielle, les titres
les plus récents s'intercalent parfaitement
aux hits du groupe pour le plus grand bonheur
de nos tympans. Si Jeff Hennemann, fidèle
à lui-même, reste très en
retrait et ne montre aucun signe de complicité
avec les fans, ce sont bien Kerry King et Tom
Araya qui ont repris le chemin de la communication
avec une fan-base toujours aussi fidèle
tandis que Dave Lombardo est toujours aussi
magistral derrière ses fûts.
Le
triptyque final, composé de " Raining
blood ", du fameux " Mandatory Suicide
" et de l'ultime " Angel of death
" ponctuera un set génial, nous
laissant tous espérer un retour en Europe
du géant américain au plus tôt.
Il
est minuit passé lorsque CANNIBAL CORPSE
entame son set sur la Gibson Stage. Le passage
de relais avec SLAYER est impeccable et permet
aux fans de prendre une double dose de sauvagerie
musicale en un rien de temps. Soudé à
l'extrême, le combo floridien mené
par un Corpsegrinder aux vocaux toujours aussi
impressionnants ne fait une nouvelle fois, aucune
concession. Présentant comme à
son habitude, un show sans fioriture au cours
duquel sa musique suffit à faire le spectacle,
CANNIBAL CORPSE écrase la concurrence
et impose sa suprématie sur une scène
Death métal qui a rarement été
aussi vivace, à grands renforts de "
Hammer smashed face ", " I cum blood
" et le poétique " Fucked with
a knife ".
Après
le carton de shows tels que ceux de HATEBREED,
MACHINE HEAD, SLAYER ou CANNIBAL CORPSE, nombreux
sont ceux qui ont en grande partie oublié
les galères du début de journée,
et chacun se dit que KORN, tête d'affiche
de la soirée, va définitivement
balayer ce mauvais souvenir. Il faut malheureusement
croire que c'est la poisse définitive,
ultime, que les organisateurs vont connaître
aujourd'hui. Au lieu d'une scène prête
pour la grande messe, chacun dans le public
assiste éberlué à un autre
spectacle sur la Main Stage. Les roadies terminent
en effet de ranger le matériel, les techniciens
bâchent les tables de mixage et un des
organisateurs prend le micro pour annoncer que
le groupe, qui était bien présent
sur le site, a décidé de filer
sans jouer, au prétexte que les conditions
de sécurité n'étaient pas
remplies. Questionnant un des proches du boss
du festival dans l'espace presse, ce dernier
me donnera la version reprise depuis dans la
presse, selon laquelle le groupe n'avait pas
du tout envie de jouer à cette heure
tardive (il est près d'une heure du matin),
et qu'après que le manager se soit assuré
que leur cachet avait bien été
viré, le bus du groupe a repris la route,
direction la Belgique et le Graspop. Imaginez
la déception des fans, KORN ayant déjà
annulé leur participation à l'édition
2006 pour cause de maladie de Jonathan Davis,
et la colère de ceux venus spécialement
pour cette première journée pour
eux et LAMB OF GOD ! Pourquoi en sachant cela,
la direction du festival n'a pas proposé
la place de tête d'affiche à ces
derniers ? Et quand j'apprends que pour le même
cachet, les organisateurs ont longtemps hésité
entre programmer KORN et un certain AEROSMITH,
je frise le malaise !
La
soirée se termine alors sur une note
amère et c'est sous un crachin tenace
que nous regagnons notre camping tandis que
quelques abrutis balancent des cannettes de
verre sur la route ou couchent des barrières
ceinturant le site. Une dernière bière
et je m'écroule enfin dans mon fidèle
Kangoo Nuclear Blast pour une nuit de plomb
et sans rêve.
Samedi 23 juin :
Une pluie fine mais toujours inquiétante
menace toujours le week-end à notre réveil.
Le camping municipal est décidément
un havre de paix comparé au chaos qui
règne sur celui du festival, et après
une bonne douche (celui qui dit qu'on est des
" False " se prend une baigne !) nous
mettons le cap sur le site du Hellfest, à
la sortie de la ville.
Notre
prévoyance en matière d'horaire
est salutaire et nous passons sans encombre
le filtre de l'entrée alors que de (trop)
nombreux festivaliers seront bloqués
par des fouilles systématiques leur faisant
louper le début de la journée.
La
météo devient plus clémente
lorsque AFTER FOREVER s'annonce sur la Main
Stage. Le combo hollandais, dont le leader Sander
Gommans est remplacé sur la tournée
par George Oosthoek, transfuge d'ORPHANAGE pour
cause de problèmes de santé, dispose
de trente petites minutes pour réveiller
le public et va donc à l'essentiel. Axant
son set sur le récent et très
bon " After Forever ", mené
par Floor, à la voix aussi envoûtante
que son physique, AFTER FOREVER s'attire les
faveurs d'un public pas vraiment typé
" groupes hollandais à chanteuse
", avec ses " Evoke ", "
Transitory ", le hit " Energize me
" et le final " Monolith of doubt
".
Juste
le temps de faire un tour dans le Metal Market
et voilà VADER qui lance son set. Le
groupe polonais qui passe sa vie sur la route,
livre un show puissant et même si le public
a un peu de mal à se mobiliser en ce
début d'après midi, la sauce finit
par prendre avec les immenses " Hellelluyah
! ", " This is the war " et le
terrible " Sothis ". Très bon
show, même si celui donné quasiment
à domicile, deux mois plus tard au Brutal
Assault tchèque restera pour moi le meilleur
témoignage live du gang polonais auquel
j'ai eu la chance d'assister. Pourvu que cette
expérience se renouvelle encore plein
de fois !! " God is deaaaadd !! "
Trop bon !
Retour
au calme et à la joie de vivre sur la
Gibson Stage avec les joyeux finlandais de KORPIKLAANI
et leur Folk-Métal qui ne m'inspire que
l'envie d'aller au bar, avant de revenir sur
la Main Stage où se prépare AFTER
EPICA,
euh pardon EPICA FOREVER .. .
euh non, EPICA tout court ! Second " groupe
hollandais à chanteuse " de la journée,
il faut éviter de fermer les yeux pour
ne pas avoir le sentiment que AFTER FOREVER
est remonté sur scène, tant les
deux groupes présentent des similitudes
troublantes. Et puis, il serait dommage de garder
les yeux fermés quand la belle Simone
Simons et son bustier qui donne chaud partout
sont face à vous. Le groupe, qui est
sur le point de sortir son troisième
opus, le très attendu " The divine
conspiracy ", compte une fan-base importante
dans les premiers rangs (qui a crié "
Voyeurs ! " ?) et gratifiera son public
de quelques perles comme " Cry for the
moon ", " Menace of vanity ",
et le final fameux et épique " Consign
to oblivion ". Mention spéciale
à Simone, dont le timbre de voix mezzo-soprano
unique magnifie la musique du combo, qui gagnerait
définitivement la partie avec plus de
guitares (on veut des solos, bordel !) et l'éradication
de growls vraiment superflus.
Sous la tente ELLIPSIS
aura la chance de jouer devant une assistance
à la fois attentive et curieuse de découvrir
ce metal où les points d'accroche ne
sont pas légions mais c'est aussi ça
les festivals, faire des découverte inattendues
Un bon coup de boost que ce genre de concert
En
festival, il faut gérer son temps et
sa forme physique. Pour caler son planning et
ne pas rater son groupe favori, pour coordonner
les shows les plus attendus avec les arrêts
nécessaires aux bars, pour ne pas s'effondrer
de fatigue à une heure du mat' lorsque
la tête d'affiche est annoncée,
pour trouver le temps de faire tous les bacs
du Metal Market,
bref, c'est du sport
! Je fais donc impasse sur le show de KICKBACK
et son hard-core balancé plein pot devant
un pit où les coreux se prennent à
coups de poing dans la tronche (et ils aiment
ça, les bougres !), pour me caler devant
la grande scène pour le show d'un des
groupes cultes de l'édition 2007 du Hellfest,
BRUJERIA.
Le
gang masqué, fondé par Dino Cazarès,
aujourd'hui démissionnaire, est désormais
composé de Juan Brujo et Fantasma, ses
deux chanteurs, Hongo (alias Shane Embury de
NAPALM DEATH à la guitare), d'El Cynico
(soit Jeff Walker de CARCASS) et de Prodrido
(Adrain Erlandsson, ex-batteur des CRADLE of
FILTH). Après un premier moment partagé
entre l'enthousiasme de voir enfin ce combo
culte sur scène et le jeu des devinettes
pour savoir qui se cache derrière chaque
foulard, vient le temps de se plonger vraiment
dans le show et d'apprécier à
sa juste valeur la grosse baffe que l'on est
en train de se prendre. " Anti castro ",
" Vayan sin miedo ", Matando gueros
" et le désopilant "Marijuana
" font un carton dans un public acquis
à la cause des cinq terroristes. La claque
de l'après midi, à l'heure du
goûter !
Spécialiste su
slalom entre les scènes, passage sur
la Gibson Stage pour retrouver Candice de WALLS
OF JERICHO, le sourire aux lèvres quand
elle voit l'état du sol dans le pit mais
même si les moshs sont sérieusement
réduits, l'énergie qui est mise
sur scène fait plaisir à voir
! pour revenir sur KICKBACK leur attitude sur
scène laisse perplexe, mais les jets
paille boueuse sur scène auront été
je pense une juste récompense à
leur talent !
Puis
au tour de MISTAKEN ELEMENT, afin d'affronter
une fois de plus le chapiteau de cirques et
ses belles étoiles jaunes lol marrant
de les retrouver dans ces conditions de jeu,
la seule fois que j'avais eu la chance de les
voir c'était dans un bar
c'était
déjà énorme, là
malgré la pression de ne pas foirer son
set les poitevins auront comme tous leur compatriotes
franchement assurés
Les conditions
sont loin d'être optimales mais cette
troisième scène était une
opportunité qu'il fallait ne pas hésiter
à saisir, quoiqu'on en dise. Voir des
fans mexicains s'éclater devant nos combos
nationaux en est la plus belle preuve
La course reprend pour rallier la Gibson Stage
où un autre grand moment est annoncé,
avec la reformation d'un des combos cultes de
chez culte de la scène Death du début
des 90's, les architectes du Death prog', CYNIC.
Responsables du fameux et unique" Focus
", Paul Masvidal et ses potes remettent
le couvert en cette après midi pour lancer
une tournée européenne et satisfaire
l'attente interminable de leurs fans. Moins
violent que leurs compatriotes d'ATHEIST, qui
ont engagé la même démarche
de retour sur les planches depuis 2006, et beaucoup
plus figés (certains diront plus "
intello "), le groupe engage son set par
" Veil of Maya " et tout de suite
les premiers regrets arrivent avec les voix
death samplées qui plombent un peu la
prestation " live ". Mais passé
ce petit flottement, il faut bien reconnaître
que le plaisir est immense de partager de tels
instants. " Celestial voyage ", "
The eagle nature ", " Sentiment "
comblent les fans et un nouveau titre, "
Evolutionary sleeper " est accueilli par
une salve d'applaudissements. La suite est tout
aussi planante, avec un " Uroboric forms
" qu'on n'espérait plus entendre
en live, et " How could I ? " qui
clôture 45 trop courtes minutes. Historique
!
Le
son des cornes de boucs remplit le site et sonne
le rappel devant la Main Stage. Deux vikings
se ruent l'un contre l'autre avec force boucliers
et épées en bois. AMON AMARTH
est dans la place et la mise en scène
est totale. Et oui, pendant que mes ancêtres
grecs philosophaient dans l'Agora et inventaient
la démocratie, les peuplades du Nord
mangeaient de la viande crue
Et le spectacle
donné sur la scène est la meilleure
démonstration de la grande culture viking
! Mais que c'est bon, surtout lorsque la bande-son
de cette histoire des civilisations est écrite
par AMON AMARTH. Les suédois, qui dominent
leur sujet à la perfection, envoient
un set de pur Death bourré d'hymnes à
la gloire des drakkars et des casques à
cornes à grands coups de " Runes
of memory ", Victorious march ", et
le fameux " Death in fire ", dont
la force dévastatrice est à l'image
du peuple viking. Brutal ! " Odin, reviens
parmi nous ! ".
Une
bière plus tard, me revoilà devant
la Main Stage où PAIN OF SALVATION et
son Métal inclassable ont fort à
faire devant un public qui manifestement, est
peu habitué aux sonorités particulières
du combo. Mais les titres canons que sont "
Scarsick ", Ashes " et " Inside
" permettront au groupe de quitter la scène
avec les honneurs, et leur musique le mérite
amplement.
La
journée avance et la pression monte au
fur et à mesure qu'on s'approche des
sommets de l'affiche de cette deuxième
journée. Un tremblement de terre secoue
la Gibson Stage à l'arrivée de
NAPALM DEATH. Les maîtres incontestés
du Grind, dont la démarche impose le
respect le plus total, font face à un
public conquis et qui ne demande qu'à
en découdre. " Instruments of persuasion
", " Breed to breathe ", le génialissime
" Suffer the children " et le "
Nazi punks fuck off ", alliés à
des brûlots ultimes tels que " Scum
" vont atomiser l'auditoire, agrémentés
par la folie qui habite Barney, toujours aussi
dément derrière son micro. Le
marteau pilon ! Génial !
Pas
le temps de traîner, il faut rejoindre
la Main Stage où les premiers "
fuck " fusent dans la sono, annonçant
l'arrivée sur scène des CHILDREN
OF BODOM. Les finlandais démarrent leur
set et déclenchent d'entrée l'ovation
du public dans lequel on compte énormément
de fans. Le Heavy - black des finlandais fait
mouche et les hits se succèdent à
la même vitesse que leur tempo hyper-speedé.
Alexi en fait des tonnes, pose, riffe, re-pose,
éructe, balance des solos atomiques,
re-pose et comme à son habitude, finit
par exaspérer les fans les moins dévots
avec ses " fuck ", fucking fuck ",
shitty fucking fuck ", et autres fucking
motherfucking fucking fuck ", qu'il distille
dans ses discours et qui gonflent tout le monde.
Mis à part cela, que dire sinon que CHILDREN
OF BODOM est une vraie machine de guerre, qui
carbure sacrément fort. Hyper carré,
le combo affiche une maîtrise de son sujet
et s'impose comme un des gros morceaux de la
scène Heavy européenne. Fucking
cool !
La
Gibson Stage s'anime à nouveau, après
la tornade Napalm. Voici l'entrée sur
scène de MOONSPELL. Manifestement très
attendu, le groupe portugais n'en finit pas
de mettre en valeur son sublime " Memorial
", et " In memoriam ", "
Blood tells ", " Vampiria " et
" Full moon madness " font mouche
auprès du public.
La
nuit est enfin tombée sur le Hellfest.
La météo semble être enfin
du côté des organisateurs et de
la Main Stage monte un bruit de tonnerre. Un
vacarme assourdissant s'élève
dans la sono, lançant l'arrivée
sur scène d'un autre combo culte, reformé
depuis peu, IMMORTAL. Les dieux du Norvegian
Black Metal sont là, tapis dans l'ombre,
corpse-paintés comme jamais, torses bombés
et bardés de clous tels des " MANOWAR
du BLACK METAL ", prêts à
éradiquer les pauvres humains que nous
sommes, l'intro atteint sa pleine puissance
de possession des âmes, un gros fumigène
explose, le trio jaillit sur scène, premier
riff et
paff ! La sono a pété
! Terrible ! Terrible pour le groupe et son
image, terrible pour marquer un retour au premier
plan, terrible pour les organisateurs qui une
fois de plus, sont accablés, et forcément
hilarant. Plus fort que SPINAL TAP, IMMORTAL'TAP
!
Il
faudra cinq bonnes minutes pour rétablir
le courant et enfin, acclamer le grand retour
des trois démons norvégiens. Et
quel retour ! " The sun no longer rises
", " Withstand the fall of times ",
" Sons of the northern darkness ",
le début de set casse la baraque et chaque
titre fracasse tout sur son passage. "
Tyrant ", le terrible " Unholy forces
of evil ", l'envoûtant " At
the heart of winter ", le public est possédé
et la messe noire continue dans un final d'apocalypse
avec " Battles in the north " et Blashyrkh
". Un retour gagnant pour le combo d'Abbath,
malgré un démarrage raté
que la puissance du set d'IMMORTAL aura relégué
au second plan.
En rentrant sur la Gibson Stage en ce dernier
jour de festival, THERION s'apprêtait
à jouer devant leur plus grande assistance
à ce jour en France, qui plus est sur
ce qui devait être le dernier concert
de Mats Leven au sein du groupe. Ce qui aurait
pu être un moment d'anthologie aura au
final été q'un très bon
concert
. leurs compos jouées de
nuit et en plein air faisant toujours leur petit
effet, mais la mauvaise humeur affichée
par les musiciens (Christofer n'hésitera
pas à traiter l'orga du fest de la pire
qu'il lui a été donné de
voir en 20 ans !), leurs chaussures souillées
de boues n'étant sûrement pas étrangère
à cette colère froide. Mais la
large assistance rassemblée en prend
quand même plein les yeux et les oreilles,
THERION en festival reste quelque chose d'assez
unique, mais je zapperai pour ma part le début
et la fin de leur set car il y a aussi à
faire ailleurs
et pour 2007 j'ai eu l'occasion
de les voir plusieurs fois ceci expliquant cela.
L'affiche
de la journée n'en finit plus. A peine
le show de THERION terminé, mon pouls
s'accélère alors que je fais face
à la Main Stage. Les immenses tentures
vertes dressées en guise de backdrop
annoncent la couleur, et lorsque Peter Steele
se pointe sur scène et se met à
accorder sa basse sans se soucier le moins du
monde de se qui se passe autour de lui, on se
dit qu'on va avoir droit à un grand moment
de rock ! Le géant new-yorkais éructe
soudain dans le micro, fait un signe désapprobateur
à son ingé-son, et le groupe au
complet le rejoint pour une surprenante reprise
du hit des Beatles " Magical mystery Tour
". TYPE O'NEGATIVE envoie son set et mon
cur manque de lâcher ! Peter Steele,
bouteille de rouge à portée de
main, semble comme à son habitude, incontrôlable.
A côté de la plaque sur les aïgus,
encadré par ses musiciens loin d'être
plus frais que lui, il quitte la scène
dès le premier morceau exécuté,
accompagné de sa troupe. Comment mieux
lancer un show qu'en le prenant à l'envers,
avec le rappel dès le premier titre !
Original, certes, forcément à
l'image du combo du géant vert, mais
quand on sait que le planning du festival est
minuté, on aurait préféré
une autre gestion du temps. Bref, le groupe
le plus pessimiste du monde revient enfin devant
son public et tandis que les non initiés
se demandent se qui leur arrive, envoie un "
We hate everyone " chaotique, suivi par
le fameux et sombre " Profit of Doom ".
Chant approximatif, désorganisation savamment
orchestrée par un groupe qui maîtrise
en fait parfaitement son sujet, volonté
délibérée de se placer
en décalage, éthylisme réel,
tout est au point pour faire de ce moment un
pur instant de décadence. Et ça
fonctionne. Alors que certains crieront à
l'infamie, j'assiste à un de mes meilleurs
souvenirs de l'année 2007. " These
three things ", " Kill you tonight
", Peter continue de pourrir son ingénieur
du son à grands coups de signes pour
le moins explicites, Josh Silver, chevelure
immense et bouc proéminent grisonnants
semble plus effrayant et cramé que jamais
derrière ses claviers, et les deux compères
Johnny Kelly et Kenny Hickey, bassiste et guitariste,
qui un instant auraient pu paraître les
plus sensés du groupe, sont eux aussi
plongés dans le même trip que leurs
deux potes. Résultat, un set à
première vue bordélique et incohérent,
duquel surgit en fait une grande cohérence,
avec en point d'orgue, le triptyque final "
Love you to death ", " Christian woman
" et l'immense " Black n°1 ".
Un pur bonheur qui ponctue à merveille
cette deuxième journée d'une des
plus belles affiches, de mon point de vue, de
cet été des festivals 2007.
Dimanche
24 juin :
Troisième
et dernière journée de cette édition
2007, ce dimanche marque une fois de plus les
esprits par la superbe affiche qui s'apprête
à être déroulée pour
notre plus grand bonheur. Alors que la météo
est une fois de plus inquiétante, les
premiers groupes ont déjà fait
parler la poudre sur les différentes
scènes à notre arrivée
sur le site du festival.
Entrée
en matière avec les toulousains de END
sous le chapiteau, qui sauront nous mettre les
yeux en face des trous, car la fatigue accumulée
me fait marcher au ralenti en ce début
d'aprem
mais vu ce qui nous attend il va
falloir vite accélérer !
Je
file directement en direction de la Gibson Stage
où SCARVE annonce depuis quelques jours
un show particulier, avec une surprise pour
le poste de chanteur. Il est vrai que ce combo,
si prometteur soit-il à l'écoute
de ses deux dernières productions, voit
le sort s'acharner sur lui et doit une nouvelle
fois faire face au départ récent
de son chanteur. La poisse, je vous dis. Et
alors que les musiciens se présentent
sur scène et que les pronostics ont bon
train, voici qu'apparaît le chanteur du
jour en la personne de Bob, de WATCHA. Malgré
la bonne volonté évidente des
différents protagonistes, force est de
constater que la sauce a du mal à prendre
et c'est une grosse déception qui finalement,
s'empare d'une partie du public. Mais peut-on
réellement en vouloir à un groupe
qui tenait tant à honorer le Hellfest
de sa présence malgré un chanteur
devant faire le double de boulot et un batteur
intérimaire.
Derrière
ABORTED va délivrer un set bien fun sous
le soleil ( !) sans pour autant tout atomiser,
préférant leur prestation au Brutal
Assault quelques semaines plus tard. Mais les
nombreux fans présents (facilement reconnaissable
avec leur masque englué de faux sang)
auront à cur de faire savoir qu'ils
étaient là, déclanchant
plusieurs moshs (en retrait des premiers rangs
pour éviter de s'engluer dans la boue^^).
Je
ne m'attarde pas et rejoins sans attendre la
Main Stage afin de ne rien rater du show d'ATHEIST.
Le combo floridien, grand maître, avec
ses compères de CYNIC, du fameux techno-death
se voit offrir les honneurs de la scène
principale pour le tout dernier show de l'histoire
du groupe (
jusqu'au prochain, diront
finalement certaines rumeurs proches du groupe.
Espérons !). Reformé en 2006,
le combo vient donc finir sa route au Hellfest
et va pour l'occasion, gratifier ses fans d'un
show absolument brillant. Déjà,
leur set donné au Wacken l'an passé
m'avait mis une des plus grosses baffes du festival
allemand en 2006, mais là, force est
de constater que la cohésion du groupe
est à son apogée. Kelly Schaefer
ne tient pas en place et son chant agressif
et corrosif à souhait apporte la rage
nécessaire à la musique hyper
complexe, mêlant thrash, death et jazz
dans un assemblage torturé à volonté
et finalement ultra jouissif. " Unquestionable
presence ", " On they slay ",
" Air ", le fameux " Mother man
" et le final " Piece of time "
sont exécutés avec la précision
et la folie nécessaires pour transformer
ce moment en un instant unique en tout point
enthousiasmant.
Sous la discover stage,
les groupes français donnent le meilleur
d'eux même et font visiblement le bonheur
de fans étrangers attentifs et n'hésitant
pas à les encourager. KAIZEN s'en ai
sorti avec grande classe (première fois
que je les voyais live), FURIA a aussi fait
le show mais j'avoue avoir de plus en plus de
mal avec leur évolution mais ce groupe
reste toujours une valeur sur en live. Quand
à KLONE, ils auront su briser les barrières
sonores, dommage qu'ils aient été
livré à eux même sur cette
scène (on verra le batteur devoir venir
lui-même remettre en place une cymbale
tombé à terre, faute de roadie)
Mais
le clou du spectacle aura été
1349 !! Alors que je quittais le chapiteau pour
voir ce qui se passait sur les autres scène,
j'aperçois les blackeux se préparer
pour le ko annoncé qui allait suivre
! Autant dire que je resterai sagement sur le
côté de la scène alors que
la tente se remplie au-delà du raisonnable
Mais le concert n'en sera que plus intense !
avec une entrée en scène très
théatrale, avec crachage de feu et compagnie,
c'est un déluge de blasts qui va nous
tomber dessus ! Frost ne sait pas s'économiser,
et à la fin du set à peine le
rideau franchit il va littéralement s'évanouir
ses
comparses étant visiblement habitués
à la situation, ils vont attendre quelques
minutes qu'il se remette de ses émotions
alors que le public scandé le nom du
groupe pour un rappel mille fois mérité.
Emergeant on en sait comment, Frost réussira
à rejoindre son poste pour une nouvelle
déflagration qui aura laissé des
traces indélébiles dans la tête
du public présent !
Sur
la Gibson Stage BEHEMOTH aura donné un
show tout simplement impressionnant vu du stand
muscadet ! Les baches de part et d'autre de
la scène auront été écarté
mais les nuages qui commencent à s'accumuler
annoncent une fin de fest mouvementée...
Les polonais auront en tout cas marqué
les esprits, ce qui explique à mon avis
(entre autre) le succès de leurs dates
françaises qui ont suivis. CONVERGE ravira
les quelques coreux présents mais saura
aussi fédérer nombre de métalleux
dans des moshs énergiques. Qu'est ce
que ça aurait été avec
les conditions météo de l'an passé
!
La
pression monte devant la Main Stage. Des fumigènes
gris, noirs et rouges se répandent et
couvrent rapidement toute la scène quand
dans une fureur de saturation extrême
déboule KREATOR. Show rodé à
la perfection, gimmicks inchangés mais
toujours aussi engageants, lorsque Mille se
met à haranguer le public, ça
marche à tous les coups. Encore marqué
par le set délivré quelques mois
plus tôt au Razzmatazz de Barcelone lors
de la tournée commune avec CELTIC FROST,
et forcément envieux de reprendre une
bonne dose de watts dans les oreilles, je plonge
la tête la première dans les "
Violent revolution ", " Pleasure to
kill " et autres " Suicide terrorist
" avec un bonheur immense. Le public suit
le combo dans la folie de sa musique, celle
qui, au fil du temps, l'a imposé comme
leader de la scène Thrash Métal
européenne et chaque titre est un nouveau
moment de communion. " Extreme aggression
", " Betrayer ", Mille s'arrache
des cordes vocales lors de ses interventions
millimétrées entre chaque morceau
et le final " Flag of Hate / Tormentor
" donne le coup de grâce à
un public qui en redemande. Terrible !
La
pluie semble vouloir épargner le secteur
au moment où WITHIN TEMPTATION lance
son set sur la Main Stage. J'en suis ravi, car
ma dernière rencontre avec le troisième
" groupe hollandais à chanteuse
" du festival avait eu lieu lors du Wacken
2005 dans le froid et sous un déluge
mémorable. La pauvre Sharon n'est pas
pour autant épargner par le sort et s'excuse
d'emblée auprès de ses fans pour
sa faible voix. La chanteuse souffre d'une extinction
partielle et il lui faudra bien deux titres
pour chauffer suffisamment ses cordes vocales.
Le public ne semble pas affecté plus
que ça de cette situation et les fans,
en nombre, acclament chaque titre du combo.
Les hits structurent la setlist, et les "
Stand my ground ", " What have you
done " et autres " Mother heart "
font un carton, avant que " Ice Queen "
ne finalise l'exercice livré par le leader
d'un des courants les plus en vogue du moment,
sur la Planète Métal.
Coincé
entre WITHIN TEMPTATION et MEGADETH, les allemands
d'EDGUY n'avaient pas la tâche facile.
D'autant qu'en cette fin de festival tout le
monde est bien cramé, sans oublier le
temps qui commence à se gâter...la
mise en scène pour le show de NEUROSIS
se prépare !
Mais c'est sans compter sur le formidable métier
de thomias Sammet, un frontman tout simplement
génial qui saura remotiver l'assistance
comme jamais, on verra même des farandoles
commencer
mais du fait du décalage
accumulé, sur la Mainstage MEGADETH commence
son show ce qui fait partir une grande partie
du public
Les allemands préfèrent
tout stopper sous la colère, dommage
car c'est vrai qu'ils méritaient mieux.
Mais il y a du gros derrière
Voilà enfin le show qui, avec ceux de
SLAYER et MACHINE HEAD le premier jour, restera
un des moments forts du Hellfest 2007, MEGADETH.
Muni d'un nouveau brûlot avec le récent
" United abominations ", le combo
de Phoenix n'en finit plus de confirmer sa domination
internationale depuis son retour aux affaires
en 2005. Dave Mustaine, qui semble réellement
et définitivement apaisé, débarque
sur scène à grands coups de riffs
de " Sleepwalker ". A ses côtés,
les frères Drover, Glen à la deuxième
guitare et Shaun à la batterie connaissent
désormais très bien la maison
Mustaine et sont confortés par le nouveau
venu, James Lomenzo, ex-White Lion et Black
Label Society qui par sa présence et
un jeu de basse envoûtant, complète
à merveille un line-up parmi les plus
performants qui soit. " Take no prisoners
", " Washington is next ", "
Hanger 18 ", le début de set est
percutant à souhait et la foule immense
acclame ses héros. Dave, dont le jeu
de guitare est absolument brillant, semble porté
par la ferveur du public et les titres s'enchaînent
sans temps mort. " She-wolf " et son
riff tronçonneuse, le très bon
" Gears of war ", le terrible "
tornado ", précèdent un "
A tout le monde " repris par la foule et
qui me file le frisson. La suite est un enchaînement
des hits majeurs du combo, avec " Symphony
of destruction ", " Peace sells
" et le désormais cultissime "
Holy wars " qui finit d'écraser
les dernières résistances. Un
show dantesque pour un groupe d'exception.
A peine remis du show
parfait en tout point de la bande à Mustaine,
que je retourne rapidos sur la Gibson Stage
pour ce qui allait être mon premier concert
en terre française de BLIND GUARDIAN.
Ils ont été un moment mon groupe
number one, et même si j'ai un peu décroché
depuis j'imaginai me régaler
et
bien non car les allemands ont été
en dessous de tout, loin derrière le
professionnalisme et la fougue d'EDGUY un peu
plus tôt ! Une set list hallucinante de
bétise avec des titres comme le single
fly, des nouveaux titres bof et l'oubli de The
bard song
sans compter qu'on avait l'impression
qu'il se demandait ce qu'ils foutaient là
à
oublier !!
La
nuit est tombée lorsque la Main Stage
s'ébroue à nouveau sous le riff
d'intro de " As I am ". La foule,
compacte, accueille comme il se doit DREAM THEATER,
dont le statut de groupe majeur n'est plus à
contester. Deux gros fans bien lourds placés
près de moi éructent de bonheur
et dégueulent tout ce qu'ils peuvent
sur les autres groupes à l'affiche, qui
selon eux, devraient venir prendre une bonne
leçon de musique. Ils me filent l'envie
de leur gerber dans le cou, mais je préfère
leur souhaiter de crever la bouche ouverte et
je file plus loin rechercher des ondes plus
positives. Le spectacle sur scène est
évidemment à la hauteur des attentes
que peut générer un groupe de
la trempe de DREAM THEATER. Technique, ultra-carré,
pointu mais en même temps, rentre dedans.
Les new-yorkais ont en effet bâti une
setlist qui s'adapte à merveille aux
conditions de jeu d'un festival plutôt
typé extrême, avec des titres directs,
pêchus, et qui font mouche. " Panic
attack ", " Constant motion ",
" Endless sacrifice " et un final
sur " Pull me under ", tout est réuni
pour valoriser le créneau de soixante
minutes imparti au groupe, lui qui d'habitude
propose des shows de près de trois heures.
Mention spéciale, comme toujours, à
Mike Portnoy, dont le jeu de batterie, à
la fois très visuel et absolument hallucinant
de technique vaut à lui seul d'assister
un jour à un show de DREAM THEATER.
Je les avais zappés
pour diverses raisons au Fury 2005, là
pas question de passer à côté
du show de NEUROSIS !! Aussi je zapperais une
bonne partie du show de la bande à Portnoy
(pas grave, je les ai revu deux jours plus tard
à Clermont, report en ligne). Le temps
se gâte, les fans n'en ont rien à
faire eux qui se presse dans les premiers rangs
alors que le show de DT n'en finit pas
dès que l'interminable Pull me under
se termine, les roadies aux aguets lance l'intro,
les lights quasi inexistants dans une ambiance
tout simplement hors norme. Car on aurait pu
croire que les cieux avait attendus les premières
notes pour ouvrir à nouveau les vannes
! écouter du NEUROSIS sous les averses
il faut le vivre, certains fans entrant littéralement
en transe ! hypnotisé par ce show de
grande classe, j'avais presque oublié
ce qui se tramer à l'autre bout du festival
mais à peine ai-je retourner la tête
que j'émerger de cette expérience
unique, pas de doute il faut traverser au plus
vite le site du festival !! et attention à
ne pas croiser ma route dans ces situations
là^^
"
Bonne soirée à vous tous
FRANCE
! The EMPEROR has return
"
un moment de silence et d'angoisse, les EMPEROR
fusent ici et là avant que le groupe
ne déploie un " Into the Infinity
of Thoughts " qui tétanise le public
en un instant, captivé par des lights
magnifiques et une prestation qui s'annonce
alors comme dantesque ! Cette entrée
en matière se transformera finalement
en medley avec " Cosmic Keys to My Creations
and times" pour dérouler par la
suite le meilleur de ce que les norvégiens
ont réalisé. Arrivé à
amener son black metal à ce niveau là
de perfextion et de maîtrise est tout
simplement fabuleux !!
Les minutes qui ont suivi ont été
mon concert de l'année (pourtant il y
avait du monde au balcon) ça c'est sûr
mais probablement mon meilleur concert tout
court. Difficile de décrire l'émotion
ressentie et partagée avec les milliers
de fans restés malgré la fatigue
et la météo qui s'était
franchement dégradé pour les derniers
instants d'un festival devenu culte. Ce concert
y aura pour une grande part participé,
même les fans de DREAM THEATER restés
pour l'occasion auront souligné la performance
c'est dire
s'il y avait qu'une image que
je garderais de ce concert ce serait sûrement
l'émotion visible sur les visages lorsque
les perles que ce sont " Inno a Satana
" ou " Ye Entranceperium " seront
annoncés par Ihshan
Encore
surexcité par ce que je venais de voir,
on aura encore la lucidité YvesZ et moi
de se faire enfermer comme à notre habitude
dans l'espace presse en cette fin de fest pour
témoigner nos remerciements les plus
sincères et nos encouragements aux orgas
du fest à ne pas se laisser démonter
par l'adversité, eux qui auront parfois
vécu l'enfer au même titre que
le public
D'ailleurs le décalage entre les commentaires
lus sur les différents forums en rentrant
du fest (écrit bien évidemment
par ceux qui n'y étaient pas) et l'émotion
et le plaisir d'avoir assisté à
une succession de concerts d'anthologie pouvait
être pour le moins troublant. Mais le
temps passant et les esprits prenant finalement
conscience de la chance d'avoir un tel événement
près de chez soi auront eu raison des
plus réticents à revenir à
Clisson, l'affiche proposée pour 2008
mettant il est vrai à bas les plus fortes
résolutions
"
ça m'a mis une patate !! " (copyright
YvesZ)
(report
signé YvesZ pour l'essentiel et
Fully pour le superflu
ou presque...)
ps
: merci encore une fois à toute l'orga
du Hellfest du fond du cur, à nos
compagnons de virée, aux caissières
de Leclerc et aux viticulteurs locaux.