Présentation
de rigueur de vos groupes respectifs (style, discographie)
et de votre matos... ?
Fabien (Evenrise) : Evenrise tourne depuis
4 ans, le line up a été refait avec
Mathieu le nouveau guitariste et moi même
à la batterie. On a repris les compos qui
existaient en mettant notre touche personnelle et
on en a crée de nouvelles qui nous correspondent
un peu plus. Je joue sur Tama rockstar custom,
du classique, rien de plus. Je n'ai même pas
de bonnes cymbales (rires).
Pour le style d'EVENRISE, nous sommes parti d'un
commun accord pour parler de "heavy metal symphonique".
Yannick
(Monsieur Brenson) : Monsieur Brenson est monté
depuis 2007 ou 2008, je ne sais jamais la date (rires).
Nous sommes un trio plutôt punk/noise. Punk
pour l'énergie, noise pour le son. Avec Sylvain
(basse), à la fin d'un groupe, on cherchait
des idées por monter un truc. On a rencontré
Clément (guitare) par l'intermédiaire
de Christophe de l'asso Little Green Man,
après quelques répétitions
et des recherches nous avons trouvé une piste.
Au niveau matériel j'ai une vieille Yamaha
qui marche plutôt bien et des bonnes cymbales
parce que c'est relativement important, c'est ce
qui fait le son de chacun. Par exemple, lorque l'on
joue dans les bars ou dans les salles, on a toujours
à disposition des éléments
de batterie, mais avoir ses propres cymbales et
sa caisse claire c'est un peu ce qui va faire la
patte.
Quels
sont vos antécédents personnels ainsi
que vos cursus concernant l'apprentissage de la
batterie ?
Fabien (Evenrise) : Quand j'ai commencé
la batterie je devais avoir une dizaine d'année.
J'avais hésité entre la trompette
et la batterie, mon prof m'a vite fait changer d'avis.
(rires)
J'ai
pris des cours pendant 8 ans après j'ai arrété
et j'ai commencé mon premier groupe avec
le guitariste actuel. Puis on s'est perdu de vue,
j'ai repris des cours, joué un peu de thrash.
A l'époque, j'ai fait 2 / 3 groupes à
l'arrache dont un tribute à AC/DC puis je
suis resté un an et demi sans toucher à
la batterie. Quand le chanteur d'Evenrise m'a proposé
de rentrer dans l'aventure, j'ai dit oui, ça
me démangeait un peu et c'est reparti comme
ça.
Au
niveau des cours c'était une école
de batterie ou en conservatoire ?
Fabien
(Evenrise) : C'était une école
de village avec un bon vieux prof jazzman qui était
à fond dedans, passionné par ce qu'il
faisait, c'était familial.
Tu
as pu jouer ce que tu voulais ?
Fabien
(Evenrise) : Non au départ il m'a bien
cadré pour me donner de bonnes bases. Quand
il est parti, on est tombé sur un autre prof
qui était bien Rock'n Roll, je me suis bien
dégrossi dans cette branche. Je me suis bien
régalé avec lui car on a fait des
trucs vraiment sympathiques.
Et
pour toi Yannick, comment cela c'est passé
?
Yannick
(Monsieur Brenson) : Pour ma part c'était
très tardif, au alentours de 20 ans et sans
aucun cour, à l'arrache total. Suite à
une soirée un peu arrosée, on s'était
dit qu'on allait jouer. Avec Sylvain (basse) on
a commencé quasiment en même temps,
on avait un autre bassiste mais Sylvain est arrivé
et on a appris ensemble. C 'était au rythme
d'une à deux répets par semaine, c'est
allé très lentement.
J'ai
pris 2 ou 3 cours pour essayer de comprendre comment
ça marchait véritablement, ça
m'a bien aidé. En fait j'ai appris en regardant
et en discutant avec les autres batteurs qui avaient
plus d'expérience et qui me montraient des
trucs pour jouer, des idées d'exercices ou
simplement en regardant les concerts. Comment on
place un truc avec la main gauche, la main droite,
bref en regardant et en essayant.
Avez-vous
d'autres passions autre que tenir les baguettes
dans un groupe ?
Fabien
(Evenrise) : Moi c'est la moto, je roule toujours
en moto, je trafique mes motos, je m'éclate.
Ca prend beaucoup de temps et l'argent que je devrais
mettre dans mes cymbales ! (rires)
Ca
te prend plus de temps que la musique ?
Fabien
(Evenrise) : Ah oui ! Pour moi la musique est
aussi un passe-temps, je me régale, je fais
ça pour me détendre, c'est un exutoire
mais pour l'instant ça s'arréte là.
Yannick
(Monsieur Brenson) : De mon coté c'est
les disques, l'achat, la collection et puis l'écoute
attentive qui me prend beaucoup de temps. Il y a
aussi Gabu Asso qui prend du temps et qui nécessite
pas mal d'investissement. En gros c'est toujours
la musique.
Un
petit mot sur Gabu ?
Yannick
(Monsieur Brenson) : L'asso GABU s'est montée
à Sérignan (34). il y a sept ans.
Nous avons commencé avec des événements
comme la fête de la musique, toujours en essayant
d'inter-agir avec d'autres associations. Nous avons
appris avec les autres parce qu'au départ
nous ne connaissions rien.
Nous
avons rencontré des gens qui nous ont permis
de faire jouer des groupes sur Béziers comme
au Japan Sun avec Sophie et Michel et puis maintenant
au Nashville avec Clément. Ca aussi cela
prend du temps, organiser, chercher les contacts
Une
grosse passion musicale en fait ?
Yannick (Monsieur Brenson) :
de l'instrument,
l'organisation des concerts, la rencontre des groupes
et écouter des disques pour apprendre encore.
Et
toi Fabien écoutes tu beaucoup de disques
?
Fabien
(Evenrise) : Oui bien sur, je ne passe pas une
journée sans écouter quelque chose
qui me plait. La musique fait partie intégrante
de ma vie.
Ayant tous les deux fait l'expérience
d'un enregistrement studio. Comment avez-vous vécu
cela ? De quelle manière s'est effectuée
la prise de son de votre instrument ? Quelles en
ont été les satisfactions ?
Fabien
(Evenrise) : Pour moi, prise de son normale
avec un micro par fût. On a fait la maquette
d'Evenrise dans un studio de particulier. J'ai eu
la sensation d'être vachement limité,
on travaillait au clic, on essayait de faire cela
proprement. J'arrivais pas à me lâcher
autant qu'en répétition où
on se lâche et on fait un peu n'importe quoi
! Ca reste carré mais y a pas de fioriture,
c'est pas brodé.
C'était
un enregistrement live avec tout le monde ?
Fabien
(Evenrise) : Non, c'était partie par
partie, en plus c'est moi qui ai commencé,
je n'avais aucun repère, c'était vraiment
chaud. Le résultat est propre mais on s'y
est repris plusieurs fois. Dans le casque j'avais
une bande son avec la partie synthé pour
me repérer un petit peu, mais quand on est
habitué à ce caler par rapport au
chant ou à la gratte on est vite perdu.
Qu'as
tu pensé de l'enregistrement final ?
Fabien
(Evenrise) : A l'écoute c'est propre
et puis c'est carré. De toute façon
on ne peut pas faire autrement si on se sert du
clic : c'est carré. Au niveau de l'enregistrement
le son est vraiment intéressant et propre.
Je suis satisfait.
Et
toi Yannick, qu'en est-t'il de ton expérience
en studio ?
Yannick
(Monsieur Brenson) : En fait j'ai eu deux expériences.
Une première avec le précédant
groupe qu'on avait avec Sylvain, c'était
un home studio, c'était pas une bonne période
pour le groupe, on était débutant.
En fait c'était une mauvaise expérience
parce qu'on n'était pas forcément
bien, ni prêt.
Le
clic m'avait tellement handicapé que je n'arrivais
pas à jouer avec, je n'avais pas les bases
techniques qui m'auraient permis de travailler avec.
La deuxième expérience, c'était
avec Monsieur Brenson, nous sommes allés
au studio chez Michton et on a travaillé
avec Moufi de Goodbye Diana (lien).
Un
mec super qui nous a mis à l'aise directement.
L'enregistrement s'est fait live pour garder l'énergie,
on s'est dit tant pis si il y avait des défauts,
cela fait partie du truc. On est parti directement,
sans clic et au final on est super content du rendu.
L'agencement du studio nous a permis de nous voir
grâce à une porte vitrée, on
communiquait par les micros, du coup au pouvait
s'insulter pour être plus dans l'ambiance.
(rires). C'était vraiment comme en répet,
nous vivions tous ensemble dans un gîte pour
ne pas faire les trajets, du coup c'était
une excellente expérience hyper formatrice.
Pour les prises de son c'était le top, y
en avait de partout, on a vraiment pu travailler
proprement.
C'est
ce que l'on peut entendre sur le 4 titres ?
Yannick
(Monsieur Brenson) : Oui c'est ce que l'on a
enregistré pour la démo qui est sortie
au milieu de l'année 2010.
Apparemment
tu es satisfait du résultat.
Yannick
(Monsieur Brenson) : Super satisfait, je pense
que dès que nous aurons la possibilité,
les budgets, les morceaux, nous retournerons chez
lui car le studio est vraiment très bien
équipé, les gens sont supers et les
prix largement abordables. Les BOB ont fait comme
nous. Dans notre milieu il y a beaucoup de groupes
qui ont enregistré par là-bas. C'est
vraiment un super studio.
Que
vous inspire l'utilisation d'une deuxieme batterie
dans certains groupes (Melvins, YONL, Kylesa...)
? Est-ce pour cette raison que Yannick est si friand
de Year Of No Light ?
Fabien
(Evenrise) : J'adore cette idée et j'ai
pu tenter une fois l'expérience avec mon
dernier prof de batterie dans un petit concert.
On jouait sur 2 batteries, on se levait en plein
milieu du riff, on passait sur un tom au milieu,
on changeait de batterie, on reprenait.
Tout
cela ouvre pas mal de possibilités et au
niveau scénique c'est vraiment sympathique
à regarder. Au niveau musical tout ce qui
est question/réponse des batteurs c'est génial,
j'adore ça. Je ne parle pas des battles parce
que je ne trouve pas ça génial mais
les vrais question/réponse avec des breaks
je pense qu'il y a beaucoup à faire.
Yannick
(Monsieur Brenson) : Je pense la même
chose, sur scène c'est vraiment terrible
ça pousse deux ou trois fois plus. Y a pas
forcément un volume supplémentaire
mais l'énergie est encore plus forte. Après
il y a la complémentarité, on peut
faire des phrases qu'on ne pourrait pas faire seul
et c'est terrible.
Year
of no light c'était vraiment terrible
à Montpellier. Action Beat était
vraiment énorme lors de leur prestation ici
même au Nashville, avec une énergie
qu'ils n'auraient jamais eu avec un seul batteur.
Il y a aussi les Louise Mitchell qui maintenant
jouent à deux batteurs, c'est un autre contexte
plus punk / funk groove.
Plutôt
influencés par Lars Ulrich ou Dave Grohl
? Sinon qui d'autre ?
Fabien
(Evenrise) : Plutôt Lars Ulrich
(Metallica), mais je suis fan de Nicko Mc Brain
(Iron Maiden). Les descentes de futs de Nico sont
énormes, j'adore ça ! Il en fout partout,
c'est un vrai connard ! (rires)
Yannick
(Monsieur Brenson) : Du coup moi c'est plutôt
Dave Grohl (Nirvana). J'aime le côté
simple, on va à l'énergie, on va l'essentiel
et on envoie gros. Y a aussi Ben de Tantrum qui
est un batteur excellent et qui a plein d'idée
super intelligente sur son instrument. J'aime aussi
Clive Deamer de Portished, la formation est
très jazz mais il joue hyper simple. J'aime
les batteurs intelligents qui servent la musique,
qui vont appuyer au bon endroit, qui vont mettre
qu'une cymbale.
Est-ce
que vous vous entretenez physiquement toute l'année
pour garder la forme ou juste ponctuellement avant
d'enchaîner quelques concerts ou pas du tout
?
Fabien
(Evenrise) : Moi je me maintiens à la
bière, c'est tout. Avant un concert je me
dis : " je vais fumer une clope, boire une
bière et après ça ira mieux
!". Pour l'instant le corps suit, pourvu que
ça dure !
Yannick
(Monsieur Brenson) : J'essaye de faire un peu
de vélo pour maintenir la forme. Quand on
va à l'énergie, avoir un peu d'entrainement
ça aide bien surtout quand tu fais des répets
de 4 heures. Je fais quand même gaffe aux
problèmes de tendinite, aux douleurs dans
les bras, le dos. Bref je ne fais pas de sport qui
sollicite trop les bras et puis j'aime beaucoup
faire du vélo.
Avez-vous
déja affiché des posters de batteurs
dans votre chambre ?
Yannick
(Monsieur Brenson) : Non, pourtant j'achetais
des magazines de batteur, je les lisais mais je
n'affichais pas les posters. A l'époque j'avais
plutôt des posters de sport ou des affiches
de concert.
Fabien
(Evenrise) : Oui forcément !
Des
posters uniquement de batteurs ?
Fabien
(Evenrise) : Non il y avait aussi des filles
! Quand j'achetais batteurs magazine il y avait
toujours des posters de batteurs, même ceux
que je ne connaissais pas, je les affichaient. A
l'époque c'était le kiff, j'étais
minot, c'était bien.
Aujourd'hui
tu en as toujours ?
Fabien
(Evenrise) : Non, juste dans ma vieille salle
de répet chez mes parents, il reste quelques
posters accrochés au mur.
Pouvez-vous me citer le nom d'une batteuse ?
Fabien
(Evenrise) : Non pas de batteuse.
Yannick
(Monsieur Brenson) : Ouais j'en connais une,
euh
parce qu'en fait elle fait des pubs aussi,
Sheila E qui a joué pour Prince. Cindy
Blackman également qui est une batteuse
qui a joué un temps avec Lenny Kravitz
et qui a un bon groove. D'ailleurs en régle
générale les batteuses vont aussi
dans la simplicité, je reprocherais juste
un manque de puissance.
Fabien
(Evenrise) : Au niveau de la simplicité
de jeu, tu as la batteuse de Gossip, je l'avais
vu dans un concert à la télé,
elle en fout pas partout c'est clair mais ses riffs
sont quand même bien recherché. C'est
de super bonnes idées, y en a pas partout
mais c'est vraiment au bon endroit. C'est un peu
surprenant mais ça donne un groove terrible.
Yannick
(Monsieur Brenson) : Même chez elle je
trouve qu'il y a un manque de frappe mais c'est
efficace.
Vous
qui êtes bien placé, pourquoi ne laisse
t-on pas les batteurs répondre plus souvent
aux interviews ?
Fabien
(Evenrise) : Peut-être parce que les guitaristes
et les chanteurs sont sur le devant de la scène,
c'est eux qui vont attirer l'attention pour les
interviews, le batteur est toujours derrière.
Moi, ça me dérange pas plus que ça,
je m'en fout, je joue pour me faire plaisir pas
pour les autres, si je leur fais plaisir tant mieux
sinon je m'en fout.
Yannick
(Monsieur Brenson) : Oui les batteurs sont des
personnages de l'ombre dans les groupes. On est
toujours derrière, je pense que c'est aussi
dans le caractère de ceux qui jouent de la
batterie. On est pas des gens qui ont forcément
envie ce foutre devant, à part les batteurs
stars !
Fabien
(Evenrise) : C'est vrai que moi ça me
va bien comme ça.
Vos
projets pour 2011 ?
Fabien
(Evenrise) : Pour l'instant on pense faire nos
compos tous ensemble parce que jusqu'à présent
on faisait des reprises de l'ancienne formation.
On a sorti une compo qui nous convient à
tous et on veut continuer dans cette lancée.
On est sur une deuxième compo qui a l'air
de bien prendre tournure. Je pense qu'on va également
faire 2 / 3 dates de concerts pour garder la main.
Yannick
(Monsieur Brenson) : Pour nous ça va
être une petite tournée pour noël
avec les BOB (lien).
En gros c'est enfin concrétiser un rêve
: faire vraiment la vie d'un groupe. On part pour
6 dates en France, Italie, Suisse. En fait se sont
les BOB qui ont tout monté grâce à
leurs contacts. Comme on s'entend bien on a partagé
plusieurs fois des concerts, il y a toujours de
l'entraide dans ce milieu. Par la suite, le futur
ce sera d'enregistrer des morceaux et de voir ce
que l'on peut en faire. L'idée serait de
sortir un disque 7 pouces ou un split.
Vous
n'attendrez pas de faire un album ?
Yannick
(Monsieur Brenson) : Non, comme nous sommes
dans un créneau de morceaux rapides, un album
entier ne serait pas long, ça ne serait pas
intéressant, on va rester dans un format
EP. Dés qu'on a 4 / 5 morceaux on les enregistre.
Donc
pas de double album live après la tournée
de Noël ? (rires)
Yannick
(Monsieur Brenson) : Non je ne pense pas, il
nous faudrait au moins 40 morceaux pour faire un
double live, et les 40 on les a pas ! (rires)
Avez-vous
une question à vous poser mutuellement ?
Yannick
(Monsieur Brenson): Il va me falloir un petit
moment de réflexion
Ah oui, est ce
que pour ta prochaine expérience studio tu
vas travailler avec le clic ?
Fabien
(Evenrise) : Oui, je vais en chier mais tant
pis vu le rendu, comme on fait un style assez "précis",
si on ne le fait pas carré, ça ne
rendra pas bien. C'est un mauvais moment à
passer. Pour un CD je suis prêt à faire
l'effort mais en live si on me demandait de l'utiliser,
je ne serait pas d'accord.
(Thrash
Elliott - décembre 2010)
+
d' infos :
http://www.myspace.com/monsieurbrenson
http://www.myspace.com/evenrise