Tout
d'abord merci d'avoir accepté cette interview.
Au fil de tes romans ton style a beaucoup évolué
mais tu as su garder tes thèmes de prédilections
notamment les légendes urbaines, dis nous
en plus.
C'est
tout simple, j'adore les légendes, les contes,
et toutes les formes de superstitions. Les grands
thèmes du surnaturel font écho à
nos angoisses, mais aussi à nos rêves,
et plus généralement à nos
questionnements personnels. Pour un romancier, c'est
une source d'inspiration inépuisable !
Et
si d'aventure tu voyais une auto-stoppeuse habillée
de blanc t'arrêterais-tu ?
Qui
te dit que je ne l'ai pas déjà fait
? (Rires.)
Pour
tes deux derniers romans tu laisses une large place
au côté thriller, pourquoi un tel changement
?
C'est
amusant, parce qu'on me pose souvent cette question,
alors qu'à mes yeux je n'ai jamais changé
de genre. J'aime raconter des histoires avec des
monstres et plein de sang, qui accélèrent
le pouls du lecteur et lui donnent envie de tourner
les pages pour savoir ce qui va arriver aux personnages.
Le terme "thriller" résume bien
cela : des histoires pour donner des frissons.
Toujours sur tes deux derniers
romans tu reprends des personnages : le commandant
Vauvert (L'enfant des Cimetières) et Eva
(A-R-T). Souhaites-tu créer une saga policière
?
Une
saga, peut-être pas, mais je suis tenté
d'écrire encore un ou deux livres mettant
en scène ces personnages. Alexandre Vauvert
et Eva Svärta sont à la fois
semblables et radicalement opposés. Ils étaient,
pour ainsi dire, faits pour se rencontrer. Cela
s'est produit dans le roman De fièvre
et de sang et, à présent, j'ai
très envie de raconter la suite, ce que devient
leur relation
Il y a 9 ans, pour une précédente
interview tu nous disais que tu trouvais les femmes
complexes et superbes et les hommes vides et ridicules.
Qu'en penses-tu aujourd'hui ?
Je
n'ai pas tellement changé d'opinion, je crois
que cela se voit au travers de mes histoires, non
? (Rires.) Mais je trouve les hommes plus attendrissants
aujourd'hui, c'est vrai. Justement, dans mon prochain
roman, le personnage principal, Malko Swann,
est un homme égoïste et imbu de lui-même,
coureur de jupons, détestable en tous points,
et pourtant totalement fragile et attachant dans
sa chute. Ou, du moins, c'est ce que j'ai essayé
de faire passer ! (Rires.)
Tu
participes régulièrement au superbe
magazine Elegy, comment as-tu intégré
l'équipe ? Vu de l'intérieur, c'est
comment Elegy ?
Je
collabore à Elegy depuis
2002,
Diable, que le temps passe vite ! J'étais
un lecteur assidu du magazine, ils avaient publié
une de mes nouvelles, et puis tout s'est fait au
fil des rencontres, du hasard, et des affinités
personnelles. Le terme qui définit le mieux
cette équipe, c'est : "passionnée".
Où
en sont tes activités musicales en ce moment
?
Je
crie toujours dans le micro au sein du groupe Angelizer.
Cet hiver, nous avons enregistré un album,
intitulé Philosophy With Decibels.
Il ne devrait plus tarder à sortir.
N'est-ce pas difficile d'y consacrer du temps alors
que tu écris un nouveau roman ?
Les
journées sont toujours trop courtes, quoi
qu'on fasse. J'essaie pourtant d'assouvir mes passions
dans tous les domaines. Les répétitions
avec le groupe font souvent office de soupape, de
défouloir, au terme d'une longue journée
d'écriture.
Es-tu
toujours un fan "die-hard" de Cradle Of
Filth ? Peux-tu nous résumer et nous donner
(brièvement) ton ressenti sur leurs derniers
albums depuis Thornography ?
J'aime
beaucoup Nymphetamine, mais leurs albums
suivants ne sont définitivement pas pour
moi.
Le
mot de la fin est pour toi.
Un
grand merci à toi pour tes questions ! Je
salue tous tes lecteurs et tes lectrices, et je
leur donne rendez-vous au mois de mars pour la sortie
de mon nouveau roman, Le jeu de l'ombre,
aux éditions Le Pré aux Clercs,
tandis que L'enfant des cimetières sera quant
à lui réédité en poche
aux éditions Pocket. Rock'n'roll !
Contacts
: http://www.sire-cedric.com/
(Leprozy
- janvier 2011)