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MEGADETH + EVILE


28/02/08 - Barcelone, Razz, Espagne

Organisation : RM Concerts.

MEGADETH. La simple évocation de ce nom suffit à filer la chair de poule à tout métalleux bien poilu qui se respecte. La personnalité de Dave Mustaine, la carrière du groupe et sa formidable discographie construite depuis près de 25 ans ont participé à la création d'une pièce majeure de la jeune histoire du Métal, et croiser la route du combo de Phoenix est toujours une expérience musicale formidable et inoubliable.

Revoilà donc le Kangoo Nuclear Blast prêt pour une nouvelle virée en terre catalane, rempli jusqu'à la gueule par Fully, ses potes, Fabrice, illustre Defender, et votre serviteur. Direction le Razzmatazz de Barcelone, où la dernière visite de MEGADETH remonte déjà au 23 février 2005. Le groupe, qui réalisait alors son grand come-back et assurait la promo de son " The system has failed ", avait blindé la célèbre salle et atomisé un public qui avait, deux heures durant, porté le combo et soutenu un Mustaine terrassé par la grippe.

Trois ans plus tard, MEGADETH qui n'a cessé de tourner a définitivement assis son statut de mythe vivant du Métal et défend son album " United abominations ", paru au printemps 2007 et qui fait honneur par sa qualité, au talent de son leader.

Comme le mois dernier pour le Hellish Rock Tour de GAMMA RAY / HELLOWEEN, une file d'attente ininterrompue et dense entoure le pâté de maison où est installé le Razzmatazz, dans le quartier du Poble nou, mais la rigueur toute relative des agents de sécurité nous permet d'accéder rapidement au sein des seins, la salle 1, d'une capacité de 1200 à 1500 personnes environ, qui atteint très vite la saturation.

A peine le temps de se ravitailler au bar que EVILE lance son set. Le combo d'Huddersfield, en Grande Bretagne, démarre les hostilités pied au plancher. Ravi de figurer sur une telle affiche mais conscient de la tâche monumentale de faire patienter et mobiliser les fans du grand Dave, le quatuor va tout donner pour parvenir à ses fins. Puisant dans son récent " Enter the grave " les morceaux les plus percutants de son répertoire, mené par un Matt Drake gonflé à bloc, EVILE va durant 25 petites minutes, balancé au public son thrash old-school des plus académiques mais très bien foutu. A l'instar de jeunes combos comme MUNICIPAL WASTE, EVILE revisite le Thrash de la bay-area, celui des 80's, forgé à grands coups de riffs par SLAYER, EXODUS ou encore TESTAMENT. Et même si l'originalité n'est pas encore au rendez-vous, si trop de plans évoquent immanquablement les meilleurs riffs de Kerry King, Eric Peterson ou Gary Holt, pour ne citer qu'eux, il faut bien avouer que la recette est bien maîtrisée, vu la réaction des premiers rangs. Souhaitons tout de même au jeune combo de revenir rapidement sur terre après cette tournée, pour travailler son inspiration, EVILE ne pouvant prétendre aujourd'hui qu'un statut de deuxième ou troisième challenger dans la catégorie " Meilleur clône de SLAYER " comme le prouve " Bathe in blood " et ses riffs trop proches, beaucoup trop proches même, d'un certain " Raining blood " ! A revoir donc, rapidement, notamment en juin prochain au Hellfest.

Le gros morceau de la soirée arrive enfin. Les lights s'éteignent, ma gorge se serre, mon pouls s'accélère et cette sensation de plénitude qui m'envahit à chaque nouveau concert réapparaît à nouveau. Une immense ovation fait trembler le Razzmatazz lorsque les silhouettes des quatre musiciens se devinent enfin dans la pénombre. MEGADETH est dans la place et le public exulte aux premiers accords de " Sleepwalker ". Le titre, issu du récent " United abominations " introduit le set à la perfection et son riff, à la fois speedé et mélodique est repris en chœur par un public en folie.

" Wake up dead " et " Skin o' my teeth " sont enchaînés sans temps mort et Dave, après avoir salué son public, indique comme d'habitude que les grands discours laisseront une fois de plus la place à la musique. Et quelle musique ! Dave envoie " Washington is next " avec son majeur pointé en l'air, suivi d'un " Kick the chair " furieux, avant que le monumental " In my darkest hour ", mon titre favori, ne fasse chavirer le public. La fosse est bourrée à craquer, la chaleur et la sueur tissent un voile sur le public et les fans éructent, crient, sautent, chantent les mélodies de chaque solo, chaque refrain, et le groupe enchaîne sur " Hanger 18 ", qui fait perdre sa voix à mon voisin !

" Gears of war " est accueilli avec tout autant d'enthousiasme avant que le hit ultime " A tout le monde " ne donne aux fans l'occasion de couvrir le chant de Dave. Géant ! La fosse explose à nouveau lorsque le groupe relance la machine à riffs avec le furieux " Tornado " puis " Ashes in your mouth ". Arrive alors " Burnt ice ", peut-être le titre le moins fort de la set-list, bien vite rattrapé par le grand moment de la soirée, l'envoi d'un " Symphony of destruction " sur lequel le public tout entier portera le groupe à grands coups de " Megadeth, Megadeth " tout au long du riff articulant ce fabuleux titre. Enorme ! Les " moustaine, Moustaine " du public catalan semblent vraiment touché Dave qui répond par un " Trust " mémorable dont le refrain final sera interprété en espagnol. Effet garanti ! Alors qu'on espérait tous que le groupe nous gratifie, comme il le fit sur certaines dates précédentes, d'une setlist rallongée de deux titres (" The mechanix " et " Never walk alone "), nous entrons directement dans le duo final composé du génial " Peace sells … " et d'un " Holy wars " apocalyptique qui finira d'achever les derniers résistants.

Le constat est clair. MEGADETH est une machine de guerre sur scène et son line-up renforce cette impression à chaque nouvelle tournée. Dave Mustaine est vraiment le seul et unique maître à bord, quels que soient ses lieutenants, qu'ils s'appellent Friedman, Ellefson, Pitrelli, Menza, Drover ou Lomenzo. C'est définitivement Dave qui tient les reines et que le public associe à MEGADETH. Quant à ces fameux lieutenants, justement, ils tiennent leur rôle à la perfection. Shaun Drover, dans le groupe depuis 2005, tient sa place à la perfection derrière les fûts et Chris Broderick, guitariste intégré récemment suite au départ de Glen, l'autre frère Drover, sa carte de visite avec notamment NEVERMORE en dit long sur ses qualités qu'il aura eu tout loisir de développer ce soir. Enorme guitariste. Reste enfin James Lomenzo, transfuge de BLACK LABEL SOCIETY et de WHITE LION, dont le jeu de basse insuffle un groove immense à la musique de MEGADETH et qui par son charisme, donne encore plus d'ampleur aux prestations du combo. Et dire que ce mec était taxé comme beaucoup d'autres, de poseur lorsqu'il évoluait dans le Lion Blanc à la fin des 80's, à l'époque de la lutte fratricide que se livraient les thrasheurs et les glammeux ! Qui aurait pu imaginer une telle reconversion ?

Il est 23 heures trente lorsque les lights se rallument dans un Razzmatazz dévasté, qui ne demandait pas mieux. La nuit barcelonaise, toujours aussi belle, nous dit au revoir. Nous filons en direction de la frontière avec toujours cette même envie chevillée au corps de remettre ça au plus vite, tant la terre promise est belle à fouler ! (YvesZ).

1. Intro/Sleepwalker
2. Take no Prisoners
3. Wake Up Dead
4. Skin O' My Teeth
5. Washington Is Next!
6. Kick the Chair
7. In My Darkest Hour
8. Hangar 18
9. Gears of War
10. A Tout Le Monde
11. Tornado of Souls
12. Ashes in Your Mouth
13. Burnt Ice
14. Symphony of Destruction
15. Trust
16. Peace Sells
17. Holy Wars/silent Scorn


 

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