Imaginez-vous
un instant
Vous quittez le sud de la France,
déjà bien ensoleillé, pour
rejoindre le nord de l' Espagne, dix fois plus
ensoleillé. Bien sûr, vous roulez
de nuit pour préserver la fraîcheur
de vos bières, qui elles sont sagements
assisent dans la glacière, en attendant
d'être décapsulées
La traversée de la frontiere ainsi que
la premiere pause " sandwich " donnent
à tout cela une impression de vacances.
Pourtant ce n'est que le début d'un long
week-end d'été (au jour près
car nous sommes le 21 juin) et il est 21 h 00.
Les 600 km qui nous séparent des Monsters
of Rock pourraient nous décourager mais
ce n'est pas le cas. Voir de nouveaux espaces,
rencontrer d'autres passionnés de Metal,
boire et manger différemment, cela se
paye en kilomètres, non ? Imaginez-vous
à nos côtés, traversant
Barcelone en écoutant des compilations
estampillées " Monsters of Rock
" spécialements conçues par
nos soins pour ce séjour. Bien sûr,
l'heure avancée commence à peser
sur notre lucidité. Il est temps de faire
une nouvelle pause (" café "
cette fois) sur l'aire de Montblanc (paradoxalement
aux pieds des Pyrénnées) proche
de la ville de Lleida. Cette derniere escale,
à 150 km de l'arrivée, va nous
permettre de parfaire notre accent espagnol
et, à notre plus grande surprise, de
parler également anglais.
Une fois dans le snack, le visage fatigué
au dessus d'un " café solo",
nous apercevons, comme sorti de nulle part,
un énorme bus qui " lâche
" un flot de métalleux sur le parking.
" Certainement des festivaliers en route
pour les Monsters of Rock " nous sommes-nous
dit. En regardant de plus près, nous
sommes ébahi d'avoir face à nous
le staff complet de CHILDREN OF BODOM, qui eux-aussi
s'arrêtent pour reprendre des forces.
Quelques sourires courtois avec les musiciens
(passablements émechés !!), une
petite causerie avec leur tour-manager et il
est deja temps de reprendre la route, avec cette
fois-ci un regain d'énergie, dû
autant à la caféïne qu'à
l'excitation de notre incroyable rencontre avec
le groupe Finlandais. C'est d'ailleurs avec
leur album " Are you dead yet " que
nous approchons de Zaragoza.
Le 22 juin à 3 h 00 du matin, nous arrivons
enfin dans l'enceinte du festival. Malgrè
l'heure tardive, nous avons droit à un
accueil très sympathique de la part des
organisateurs, sur le qui-vive depuis le milieu
de l'après midi pour accueillir les premiers
arrivants. Ces premieres minutes agréables
donneront le ton de notre séjour en Espagne
Repérages
: 3
h 30
Il est temps pour nous d'installer
le materiel et de dormir quelques heures avant
l'ouverture officielle du festival espagnol.9
h 30
le lendemain matin
Nous esperions
ne pas avoir de mauvais temps, du coup, les
Dieux du Metal nous ont donné la canicule.
C'est donc par un puissant soleil que nous émergeons
d'une courte nuit.
Un petit tour dans l'enceinte nous fait remarquer
qu'il n'y a pas foule. On nous annonce néanmoins
un gros rush pour le milieu de l'apres-midi,
synonyme de week end en Espagne. Notre repérage
matinal nous familiarise avec les lieux. Imaginez
(et oui, encore) un parc des Expositions mis
à la disposition d'un festival metal
avec plusieurs parkings géants, une aire
de camping à quelques cinquante metres
et une infrastructure scénique digne
d'un Ozzfest anglais ou d'un Gods Of Metal italien.
Le public, lui, prendra place soit sur le terre-plein
goudronné, soit sur des gradins disposés
sur deux côtés.
En début d'après-midi le site
est en effervescence. Des véhicules arrivent
de toute l'Espagne. Nous rencontrons quelques
compatriotes mais très peu (de Toulouse,
Béziers, Narbonne, Bordeaux). Au fil
des discussions, on comprend rapidement que
le public espagnol est surtout là pour
voir la légende OZZY OSBOURNE qui montera
sur scène en fin de soirée.
Vers 17 h 00, nous récuperons nos places
et pénétrons dans l'antre avec
une joie non dissimulée et un soleil
de plomb sur nos têtes.
Jour
1 : Vendredi 22 juin : Brujeria
+ Black Label Society + Mago De Oz + Megadeth
+ Children Of Bodom + Ozzy Osbourne
Les
premiers riffs sortent enfin des amplis ! Ceux
qui ont pu rentrer à temps se dirigent
vers la scène. Le backdrop, bien tendu
derriere la batterie, annonce BRUJERIA. Signalons
la bonne initiative des organisateurs d'avoir
rajouter ce groupe au tout dernier moment. Actuellement
en tournée europeenne, les Mexicains
ont eu une belle opportunité d'ouvrir
ces Monsters of Rock 2007. Costumés comme
des révolutionnaires Zappatistes, BRUJERIA
n'a pas manqué l'occasion de se faire
remarquer. En effet impossible d'ignorer d'où
ils sont originaires. Leur death-core incisif
associé à des textes pronants
la mort des régimes fascistes ou les
légalisations en tous genres, a ravi
le public. La cerise sur le sombrero étant
que les deux hurleurs de BRUJERIA chantent évidemment
en Espagnol !! Imaginez un peu les dégats
en terre hispanique. Les paroles, reprises en
cur par la foule, ont survitaminées
le groupe. Durant le set, ils ont même
réussi à faire réagir ceux
qui étaient encore massés à
l'exterieur dans la file d'attente. Longuement
ovationnés, BRUJERIA quittera la scène
sur un air de " Macarena " , arrangé
pour l'occasion en " Marihuana ".
Le festival commence fort !!Il
est 18 h 00 et le soleil matraque toujours autant
nos cranes. Et dire qu'à ce même
moment, on nous apprend que le HELLFEST français
patoge dans la boue
C'est
à la " Zakk Wylde Team " de
prendre maintenant l'assaut de l'immense scène
de Zaragoza. La totalité du public est
maintenant à l'interieur et il est prêt
à en découdre avec un BLACK LABEL
SOCIETY, apparemment attendu comme le messie
! Malheureusement dépourvus d'un son
digne de ce nom, les américains peineront
à imposer leurs quatres premiers morceaux.
Pour arrêter ce veritable massacre sonore,
certains fans essayeront même de lancer
des SOS aux ingé-sons mais en vain
Du coup nous avons droit à un Zakk au
son brouillon et couvert par une basse assourdissante.
Le show est à moitié gaché.
En fin de set " Fire it up " ainsi
que " Suicide Messiah " ont finalement
réussi à nous redonner le sourire.
Au delà de ces problemes de sons, Zakk
nous avait habitué à de bien meilleurs
performances (notamment le Mafia Tour 2005)
alors qu'ici il nous est apparu emprunté.
Signalons à son honneur, que le guitariste
a enchaîné de nombreuses dates
où il a chaque soir doublé sa
prestation, jouant également avec OZZY
OSBOURNE. Ceci explique cela
Le
temps que les techniciens changent le matos
nous permettra de nous alimenter, dans ce qui
ressemblera à un marché aux saveurs
proposant Kebabs, Frites, Charcuteries et Sucreries
espagnoles, le tout servi à l'ombre et
sans utiliser de jetons (donc peu d'attentes
!!).Nous
étions curieux de voir jouer le troisieme
groupe à l'affiche des MONSTERS OF ROCK.
En effet, quelle bonne opportunité pour
nous français de voir évoluer
MAGO DE OZ dans son propre pays ! C'est un peu
comme voir TRUST à Paris ou LACUNA COIL
en Italie (ou Georges Brassens à Sête,
comme pourrait nous le suggerer Yves Z). Evoluant
dans un happy-heavy-rock, le groupe a rajouter
un peu plus de bonne humeur au festival. L'impression
d'euphorie dégagée par leur prestation
a entousiasmé les aficionados qui, bien
sûr, connaissaient les paroles par cur.
Certains ont même entamé des danses,
se serant dans les bras et sautant de joie.
A cet instant, nous avons compris que les espagnols
étaient les rois de la fête !!
Et
ce n'est pas le sieur Mustaine qui me contredira,
lui aussi ayant bien profité de la générosité
des fans espagnols. Concernant MEGADETH, je
ne pense pas avoir deja entendu pareil ovation
pour un groupe (à part peut-etre Iron
Maiden ou Judas Priest, et pour ce dernier,
cela se passait également en Espagne).
Il faut dire que ce soir-là nous avons
eu droit à un énorme MEGADETH
!! Introduisant son set par " Sleepwalker
", issus du nouvel album, la machine a
pris son envol dès le riff d'intro. Le
soleil déclinant enfin, nous avons pu
voir les premiers lights illuminer le groupe
américain ainsi que la magnifique batterie.
Egalement au rang des sensations visuelles,
le backdrop à l'éffigie d' "Abominated
Nations " était du plus bel effet
avec des couleurs nettement plus agréables
que celles de l'album
MEGADETH, qui a bénéficié
d'un super son, a alterné les classiques
(" Symphony of destruction ", "
Peace sells
") et pas moins de 3
nouveaux morceaux (" Washington is next
", " Never walk alone " , "
Gears of war " donc au total 4 avec "
Sleepwalker " en intro). L'autre satisfaction
a été le chant de Dave, aussi
fidèle qu'en version studio. Et que dire
des solos de guitares balancés par le
duo virtuose. Devant une telle démonstration,
tous les spectateurs ont fait une véritable
ovation au groupe, à tel point que le
guitariste/chanteur en était tout émus.
Rien de mieux pour remercier les fans que d'envoyer
un " Holy war " d'anthologie dans
lequel fut inséré le titre culte
" Mechanix " (qui a servi de patron
au " Four Horsemen " de Metallica).
Malgré toute l'estime que j'ai pour les
anciens membres du groupe, je ne peux m'empecher
de dire que le line-up actuel est le meilleur
que MEGADETH ai eu.Jouer
après les américains est un véritable
challenge pour CHILDREN OF BODOM. Sachant que
le public présent est bien plus attaché
au Metal " Classico " qu'aux nouvelles
sonorités extrêmes dirons-nous,
le groupe scandinave n'a pas eu la tâche
facile. Pour rajouter un peu plus de pression,
il faut savoir que CHILDREN OF BODOM remplace
(au poste près) VELVET REVOLVER qui a
dû annuler sa tournée europeenne.
Les fans de Slash l'ont donc un peu amère
En spectateurs fair-play, les espagnols leur
ont néanmoins réservé un
accueil polis. Si pour les trois-quarts, ce
style n'est pas leur tasse de thé, pour
les plus jeunes c'est un vrai bonheur de voir
enfin le groupe. Soyons honnête en disant
que bien rodés par d'incessants concerts,
bénéficiant d'un excellent son,
et mis en valeur par des lights magnifiques,
les Finlandais ont réalisé une
très bonne performance. Leur leader a
bien tenu ses troupes qui étaient très
fiers de monter sur une scène si grande
(et de jouer avant OZZY !!). Le seul bémol
concerne le fait que le " charismatique
" chanteur/ guitariste se soit adressé
au public avec agressivité mais bon c'est
dans ses habitudes apparemment.
Dès la derniere note jouée par
CHILDREN OF BODOM, l'accès au devant
de scène a été pris d'assaut
par les fans les plus acharnés du Madman.
Voir
OZZY OSBOURNE du plus près possible,
tel était le mot d'ordre. Pourtant un
gigantesque écran trônait sur la
structure
Du coup je vous dis pas l'effet
de compression, et ce, 20 bonnes minutes avant
que le show ne commence. Si pour nous français,
les occasions de voir le célèbre
frontman sur nos terres ont été
rares ces dernieres années (Paris 1992
!!), il en est de même pour les fans espagnols.
Pour beaucoup, c'est carrément un miracle
de pouvoir le voir en 2007.
Il est minuit. Les lumieres s'éteignent.
De sa loge, un micro à la main, OZZY
lance des : " Ohé, Ohé, Ohé
Ohé !! " à l'attention du
public impatient. La pression monte quand retentit
l'intro de Carmina Burana. On y est !!
Le chanteur originel de Black Sabbath surgit
soudain devant nous, laissant apparaître
un large sourire. C'est de la folie dans le
pit !!
Premier constat : à 58 ans, le bougre
a l'air en forme malgré quelques rondeurs.
Second constat : Il met immédiatement
tout le monde dans sa poche grace à un
" Bark at the moon " servi à
froid aux fans.
Quand sera enchaîné " Mr Crowley
" , on approchera la démence !!
Deux morceaux mythiques pour ouvrir ce concert,
que rêver de plus
Toujours aussi
souriant, OZZY nous annonce qu'il est heureux
d'être là et ça se voit.
Le reste du groupe est un peu en retrait par
rapport au maître de céremonie.
Sans vouloir m'acharner sur ce sacré
Zakk Wylde, je l'ai trouvé un peu brouillon.
Le son de guitare était aussi déplorable
qu'avec BLACK LABEL SOCIETY quelques heures
plus tôt
On fait avec
Croyant calmer l'engouement du public avec "
Not going away " tiré du nouvel
album, le groupe a été surpris
de constater que les paroles étaient
hurlées à plein poumon tel un
vieil hymne.
Entre deux titres le Madman projetera de l'eau
avec des lances désormais célèbres
(c'en est fini des seaux en plastiques). Allez
ça repart avec " War pig ",
un des rares titres de BLACK SABBATH jouait
ce soir. A partir de là le groupe évoluera
en vitesse de croisière, en proposant
des classiques comme " Believer ",
" I don't want to change the world "
ou " Suicide Solution " et en faisant
malheureusement l'impasse sur " I don't
know ", " Crazy train " et "
No more tears "
Au fil du show, la
voix d' OZZY perdra un peu de justesse et c'est
même Zakk Wylde qui l'épaulera
sur certaines parties de chant.
De son côté le public faiblira
également après une longue journée
bien remplie et longuement exposé au
soleil. La ballade " Here for you "
arrivera au bon moment pour nous laisser souffler
un peu. OZZY aura droit lui aussi à une
longue pause durant laquelle son guitariste
nous montrera quel son brouillon il peut sortir
de sa gratte ! C'est frustrant d'entendre cela
alors que l'ensemble des musiciens de cette
première journée ont tous eu un
excellent son !
Passons, car la fin du set nous fera vite oublier
ce désagrément. En 1 h 30 de spectacle,
le charismatique leader nous a fait part de
toutes ses légendaires mimiques, sautant
comme un diable, grimaçant tel un enfant
et baissant son pantalon, dos à l'assistance.
Avant de nous achever avec le classique "
Paranoïd ", il nous replonge dans
l'album " No More Tears " avec le
magnifique " Mama I'm coming home ".
Sachant qu'il s'agit peut-etre de la derniere
fois que l'on voit le King (on se disait ça
après avoir été en Angleterre
pour le voir en 2001) , on peut se rejouir de
sa prestation en tête d'affiche du MONSTERS
OF ROCK 2007. Ce ne sera pas le meilleur concert
du week end mais on le gardera en mémoire
longtemps.Il
est presque 2 h 00 du mat' et à chacun
de rejoindre soit la buvette, soit le stand
de Kebabs, soit le Metal Market, soit (pour
les courageux) d'aller encore secouer la nuque
sous un chapiteau animé par un Dj Metal
et ceci jusqu'à l'aube
Pour nous
ce sera Hamburger/Frites et un peu de sommeil
histoire de se menager pour la journée
du Samedi
Jour
2 : Samedi 23 juin : Riverside
+ Mastodon + Pretty Maids + Kamelot + Blind
Guardian + Dream Theater + Slayer + Motorhead
Il
est 11 h 00 du matin, lorsque nous quittons
le campement pour faire une virée au
centre ville de Zaragoze accompagnés
de nos aimables voisins espagnols qui nous servent
de guide. Malheureusement ce n'est pas pour
visiter le centre historique que nous y allons
mais uniquement pour acheter une batterie neuve
qui nous permettra de remplacer celle de notre
véhicule qui refuse de démarrer
après maints efforts. C'est ça
les festivals, de nombreux bons moments et quelques
petites galères
Entre une chose et une autre, nous sommes réapparus
sur le site des MONSTERS OF ROCK vers 15 h 00,
soit après les performances de RIVERSIDE
et MASTODON, qui ne seront donc pas chroniqués
ici.
C'est donc avec les Danois de PRETTY MAIDS que
nous entamons cette seconde journée.
Si pour les plus jeunes, ce nom est associé
à "Back to Back", titre repris
par Hammerfall (sur " Legacy of king "),
pour les anciens il fait ressurgir de nombreux
souvenirs. Sachez qu'au milieu des années
80, ce groupe était cité dans
tous les réferendums européens
et qualifié de "sérieux espoir"
du metal
La réalité en a
été malheureusement autrement
pour eux, mais cela ne les empeche pas d'être
toujours présent 20 ans après,
et devant nos yeux. Amené par leur chanteur
Ron Atkins et sa magnifique voix rocailleuse,
on a pu apprécié PRETTY MAIDS
dans un registre certe moins heavy qu'à
l'époque mais tout aussi plaisant à
entendre. Même s'ils ont débuté
le concert avec le mythique " Back To Back
", ils ont fait la part belle aux compos
les plus mélodiques (et parfois assez
faibles en intensité pour les fans de
SLAYER et MOTORHEAD présents aujourd'hui).
Après avoir joué d'autres classiques
tel " Rock The House ", les Danois
ont conclu avec " Red, Hot and Heavy "
qui a eu pour effet de réveiller l'ensemble
du public.
Suite à cette prestation pleine de nostalgie,
les " vieux " hard-rockeurs cèdent
leur place à KAMELOT. Toujours friand
de nouvelles sensations heavy, les espagnols
leur réservent un excellent accueil,
que je qualifierait de surprenant, étant
donné que la notoriété
du groupe est assez récente (malgrè
une discographie consécante à
leur actif). Leur nouvel album, "Ghost
Opera", actuellement disponible dans les
bacs, apporte un peu de fraicheur à leur
set-list. N'étant pas fan de KAMELOT,
je ne m'étendrai pas sur leur show qui
m'a paru trop linéaire malgrè
de bons musiciens et un chanteur singeant parfaitement
le grand " Bruce ". La monotonie a
été quelque peu brisée
par le duo effectué avec leur charmante
choriste. A entendre l'ovation finale, Le public
a vraiment apprécié leur set
Retour au heavy " made in Germany "
avec les vieux briscars de BLIND GUARDIAN, qui
ne doivent pas être loin de fêter
leur 20 années d'existance. Encore une
fois, je le répête, les métalleux
espagnols sont plus qu'amoureux de ce genre
et ils connaissent sacrément bien tous
les refrains !! C'est impressionant de voir
que des premiers jusqu'à la table de
mixage les gorges sont déployées
pour chanter les paroles par cur !! La
bande à Hansi Kürsch (jouant bizarement
sans backdrop), nous interpretera un tout nouveau
titre (" Another stranger me ") au
son franchement plus moderne que l'ensemble
de son repertoire. Egalement au menu, les hymnes
que sont " Nightfall " et " Wallalha
" ont littéralement emflammé
l'assistance. Un grand concert même si
je regrette le manque de charisme du leader
alors qu'il avait les fans à ses pieds.
Pour reprendre un peu de force avant d'attaquer
les " gros morceaux " de cette seconde
journée, l'organisation (comme la veille)
a eu la bonne idée d'octroyer un break
de ¾ d'heure pour nous permettre de nous
alimenter et surtout de boire abondament en
cette fin d'après midi de canicule. Un
espace " brumisateur " était
à la disposition de chacun pour retrouver
un semblant de fraîcheur
ça
fait du bien par 34 °
Rajoutez à
cela un hamburger/frite et nous sommes en pleine
forme pour la suite...
Pour changer, c'est à partir des gradins
que l'on décide de regarder DREAM THEATER.
C'est parti. La sono diffuse l'intro, en fait
une combinaison de leur plus grands succès
comme le faisait OZZY il y a quelques années
en ouverture de ses concerts. La pression monte
avec l'arrivée des musiciens américains.
N'ayant jamais eu l'occasion de les voir, nous
appréhendions l'évenement. Entre
la peur d'être déçu par
le son, la peur d'un chant souvent décrié
comme " infidèle ", nous étions
impatient de juger par nous même. C'est
avec " As I am " que nous sommes enfin
rassurés. Tout est parfait !! James Labrie
est partuculierement en forme et du coup cela
efface de mon esprit tous les commentaires négatifs
que j'ai pu entendre à son sujet depuis
des lustres. Les compos s'enchaînent devant
un public ébahi mais pas franchement
énergique, simplement attentif aux maîtres
du metal progressif. Un seul titre du nouvel
album a été joué et il
fut excellent ! Encore mieux pour nous achever,
le cultissime " Pull Me Under " a
été ré-arrangé pour
cette tournée des festivals d'été
! Géant !! Leur show est vraiment passé
trop vite (une heure pratiquement) mais il nous
a permis de voir des musiciens loins d'être
fonctionnaires avec une mention spéciale
au bassiste qui s'est dépensé
comme un fou !! Vivement novembre pour leur
tournée française
A ce stade de la soirée (oui ça
y est il fait enfin nuit et plus frais aussi)
on se dit que ce deuxieme jour est certainement
plus intense que la veille
car il reste
maintenant à affronter SLAYER.
Les ayant vu 2 fois (1998 et 2005), je ne m'attendais
à rien de mieux qu'à leurs prestations
habituellement routinieres auquelles j'avait
assisté et qui avaient fini par me fatiguer.
Pourtant, impossible d'imaginer un SLAYER en
sous régime devant un public espagnol
fanatique de Metal comme aucun autre en Europe.
Voyons
cela
Sous de magnifiques lights rouges vifs et un
backdrop géant representant leur dernier
album, les " Slaytanics Four " apparaissent
face à nous avec pour seul objectif d'en
découdre. Cela se sent sur leur visage.
Trois coups de médiators plus tard, on
se dit que l'on va assister à un évenement
majeur : un set incisif, sans fautes aucunes
et piochant dans une set-list de rêve
!
" Cult " , " Blood Red "
, " South of Heaven ", " God
Hates us All ", " Jihad ", "
War Ensemble ", " Raining Blood ",
" Angel of Death "
mais également
" Season In The Abyss " qui conclu
l'album du même nom !! En jetant un oeil
à droit et à gauche, on peut se
rendre compte que l'enceinte des MONSTERS OF
ROCK est en fusion mais toujours dans une ambiance
bon enfant. Ça y est !! je l'ai enfin
eu mon concert ultime de SLAYER !! Tom Araya
en profite pour parler espagnol entre les titres,
le reste du groupe se réfugiant derriere
les nombreux Marshall pour se réaccorder.
Que dire du son, tout bonnement surpuissant
mais aussi clair que sur album. Enorme ovation
pour le groupe qui restera un moment pour saluer
les metal kids. En attendant que les techniciens
changent le matos, on se serait presque cru
sur une autre planete, chacun étant conscient
(ou inconscient) d'avoir assisté à
un set culte de la part des Thrashers Américains.
Et dire que l'on croyait avoir pris la plus
grosse baffe de la journée
Après une telle débauche d'énergie
on décide de monter sur les gradins pour
profiter de l'air frais, inexistant dans la
fosse. Le changement de backdrop fait remonté
la pression.
" We are Motorhead and we play rock n'
roll "
Ce seront pratiquement les
seules paroles de Lemmy ce soir. La suite n'est
que bonheur, sueur et décibels !! Comme
pour SLAYER, le son est excellent, quoiqu'un
peu plus crade. Les musicos sont assez statiques,
à part le batteur qui conduit son armée
avec précision. C'est " Snaggletooth
" qui a ouvert le set, suivi de près
par " Stay Clean ", " Killers
", " In The Name Of Tragedy "
(ces deux derniers ainsi que " Whorehouse
Blues " font la part belle à l'album
" Inferno " preuve que MOTORHEAD a
bien passé le cap des années 2000),
" Metropolis ", " Over The Top
", " Sword of Glory " (du nouvel
album), " Rosalee " (en hommage à
Phil Lynott de Thin Lizzy), " Sacrifice
", " Going To Brazil " durant
lequel je descend des gradins pour vider ma
vessie dans l'urgence, ce qui m'a permis d'assister
à " Killed By Death " aux pieds
du guitariste Phil Campbel
Devant la scène
c'est de la folie. Les fans font cur avec
la bande à Lemmy. Pas de répit
pour nos cordes vocales qui s'agitent sur "
Iron Fist " avant l'unique " temps-mort
" du show qui a été la pause
acoustique pour " Whorehouse Blues "
où nous avons pu voir Mickey Dee (toujours
le batteur) avec une guitare entre les mains
et Monsieur Kilminster avec un harmonica en
lieu et place de sa cigarette. Un instant de
calme et de magie
avant qu' " Ace
Of Spades " et " Overkill " ne
stoppent le bombardier. Tiens ça me rappelle
qu'ils ont fait l'impasse sur le classique "
Bomber " et un de mes titres préferé
" Shine ", mais c'est sans importance
vu la variété de leur set-list,
bien moins prévisible que durant les
dernieres tournée. Merci Lemmy !!
Les
MONSTERS OF ROCK 2007 ont été
une belle réussite, que ce soit point
de vue de l'organisation (au top !!), de l'accueil
des bénévoles, des techniciens
qui nous ont fait un super son et ont respecté
le planning, de la gentillesse des fans Espagnols
(merci à nos voisins Randy, Viko, Pilar
et Deborah) ainsi qu'aux quelques compatriotes
que nous avons rencontré.(Report
: Christophiliac
/ Photos : http://www.monstersofrock.es)