SATYRICON
+ ZONARIA
29/11/08 - Epicerie
Moderne - Lyon (Feyzin)
organisation
: My Reference Events
Des
nappes de brouillard, un froid glacial, une pluie
diluvienne: en arrivant aux alentours de Lyon on
a l'impression que les norvégiens de SATYRICON
ont emmené leur climat avec eux. Grosse maison
de disques, gros moyens. On notera d'abord la bonne
initiative de l'organisation d'avoir mis dans la
petite ville de Feyzin des panneaux fluos style
sandwicherie avec " Satyricon " griffoné
à la main: pas très black métal
mais Ô combien utile pour des touristes du
sud comme nous. Nous découvrons donc l'Epicerie
Moderne, une salle assez grande, très clean
et apparemment peu habituée à reçevoir
des concerts metal...
ZONARIA ouvre le bal devant un parterre encore peu
rempli. Leur metal porté de séquences
sonne un peu confus. Bardés d'armures, les
suédois semblent être payés
au remuage de cheveux et donnent finalement beaucoup
plus dans la forme que dans le fond et la musique
elle même, malgré quelques passages
mélodiques pas inintéressants. Nous
regretterons amèrement l'annulation des anglais
d'EVILE qui auraient sans doute fait headbanguer
la salle entière avec leur trash metal simple
et efficace. Un accident du guitariste s'étant
explosé la mâchoire nous privera de
ce supposé plaisir.
Un hot dog corsé et deux bières plus
tard nous patientons devant un écran géant
diffusant le dernier clip de SATYRICON. L'occasion
pour certain de déouvrir le look 2008 des
norvégiens, cheveux courts plaqués
en gel et lunettes " chips " pour Satyr.
Les critiques fusent dans les conversations, à
coup de " pop black metal ", " ça
vaut pas les premiers " et autres " depuis
qu'ils sont chez Roadrunner ".
Les lumières s'éteignent et une ovation
acclame la montée sur scène des 6
musiciens. " Angtridden " pour attaquer
le concert, un ancien titre peut être pour
rassurer les puristes râlant toujours. Mais
soyons objectifs. Pas de maquillages ou de croix
inversées, plutôt des chemises noires
et sobres. Effectivement on est loin de Mother North,
mais on est pas dans le cliché stéréotype
du black metal, et plutôt face à un
groupe qui a la grande classe, reconnaissons-le.
Et par-dessus tout, personne ne peut nier cet élément
primordial: le son. Simplement superbe, frôlant
la perfection. Depuis le temps que je parcoure les
concerts de metal extrême, j'ai rarement entendu
un son aussi bon. Puissant, sans être trop
fort et saturé, mais surtout d'une précision
et d'une netteté incroyable. Chaque note
de guitare est disctinctible, entre les roulements
de batterie et les nappes de synthé. On attaque
ensuite " The Age Of Nero ", et le premier
extrait joué, " Wolfpack ". Typique
des derniers albums, mid tempo mais bien lancinant,
ce titre s'apprécie jusqu'aux passages lents
exécutés à merveille par un
groupe millimétré. Dans son look presque
costard cravate, Satyr arpente la grande scène
à la rencontre du public, avec un regard
spécial et assez impressionant, limite psychopathe.
L'homme s'impose avec beaucoup de présence,
captivant le public pour le faire participer et
" chanter ", armé de son pied de
micro cornu. Les guitaristes de Keep Of Kalessin
assurent leur set à la note prés,
un régal en vertu de l'excellent son.
A droite de la scène, le fameux Frost mène
le tempo, caché derrière ses cheveux
et un rack monstrueux customisé des cornes
de la bête. A la hauteur de sa réputation,
le batteur s'impose dans son instrument, avec en
plus cet aura mystérieuse dégagée
par le mysticisme du personnage.
A gauche de la scène, la non moins célèbre
femme de Satyr (cf clip de Mother North). On regrettera
d'ailleurs une tenue de scène du dimanche,
pull noir et simples bottes. Sans forcément
la demander à moitié nue bardée
de cuir et de chaînes, du sang coulant sur
ses seins, une tenue plus classe fut appréciée.
Cependant, la seule femme du groupe se donne à
fond du début à la fin, et agite ses
grands cheveux blonds sans jamais rater une touche
de son clavier. Après deux morceaux de mise
en bouche, la température commence à
augmenter avec " Now Diabolical " où
le public commence à se réveiller.
" Black Crow on a Tombstone " chauffe
encore plus la salle avec son intro rapide et puissante
envoyée par Frost qui prouve qu'il est possible
de headbanguer en blastant. " Havoc Volture
" provoque un bon effet dans la fosse, suivi
du récent " Commando " repris en
choeur par lu public. Les titres s'enchaînent,
toujours avec un son génial. " Die By
My Hand ", comme beaucoup des derniers titres,
s'avère terriblement puissant en live, et
ces morceaux à tendance light en CD prennent
une dimension beaucoup plus hargneuse et percutante
sur scène, un vrai délice de black
metal. L'album Now Diabolical est largement mis
à l'honneur avec " The Pentagram Burns
" pour clore cette première partie.
Les musiciens se retirent, et le public lyonnais
se met à hurler et taper du pied pour rappeler
les norvégiens.Précisons que la salle
est malgré tout loin d'être remplie,
et beaucoup de gens sont peu réactifs, un
peu comme si aller au concert de ce soir était
un rituel d'appartenance à un groupe social,
sans réelle passion pour la musique.
Ovation, et retour des norvégiens pour la
dernière ligne droite enflammée avec
" K.I.N.G " qui provoque l'hystérie
dans les premiers rangs. L'ambiance est brûlante,
la fosse est déchainée, et le son
est toujours aussi énorme. Pour le prochain
morceau, Satyr, comprenant que le baromètre
est près d'exploser, demande à ce
que le pogo touche toute la salle, même sur
les bords. " Fuel For Hatred ": malgré
les jeunes filles devant, malgré les apparents
hostiles aux mouvements de foule, malgré
notre politesse, il est impossible de résister
à la puissance envoutante du black metal
de Satyricon, et nous nous jettons dans la marée
humaine pour expulser nos pulsions métalliques.
J'ai les cheveux collés sur le visage, mon
nez est en sang, ma gorge en feu, mais qu'importe
je suis dans une autre dimension. L'incontournable
et mythique " Mother North " vient achever
le concert et nos voix, nos côtes, nos épaules.
Splendide, fabuleux.
SATYRICON nous a offert un grand concert de black
metal ce soir, avec un son exemplaire et incroyable,
du grand art. Pas un vieux groupe qui fait des albums
et des tournées en profitant d'un succès
passé, pas un groupe qui fait du black metal
formaté et cliché. Non, un vrai groupe
avec une personnalité à part entière,
arrivant à dégager une ambiance unique
au delà de sa musique, un sorte d'aura. Transcendant.
(Bruno)
Set
List SATYRICON :
Angstridden
The Wolfpack
Now, Diabolical
Black Crow on a Tombstone
Havoc Vulture
Commando
The Sign of the Trident
Forhekset
Die by My Hand
The Pentagram Burns
rappel:
K.I.N.G.
Fuel for Hatred
Mother North
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