TESTAMENT
25/06/08 - Sala
Apolo - Barcelone ( Espagne)
Tout
d'abord, je tiens à remercier Robert Mills
de Rock Music pour avoir permis à Leprozy
de faire un reportage sur cette date.
Vestes
en jean bardées de patches, tee-shirt usés
aux couleurs du thrash metal américain, un
délicieux parfum de fin d'années 80
régne dans cette rue nauséabonde de
Barcelone, en l'honneur du passage des très
attendus TESTAMENT. De retour avec un nouvel album
après presque 9 ans d'abscence, les américains
font sensation.
Nous découvrons avec enchantement les lieux,
la salle Apolo: très classe, beaucoup de
bois, des lustres, l'endroit est simplement magnifique
et l'on se lèche déjà les babines
de voir un concert de metal ici.
Malheureusement notre excitation retombe vite avec
l'arrivée sur scène du groupe de première
partie. Nous avons ici la preuve que la décision
du groupe d'ouverture relève d'arrangements
et de pistons, sans le moindre souci de cohésion
artistique et musicale. Un combo espagnol assez
horripilant occupe la scène devant un parterre
- en train de se remplir - atterré. J'ai
beau chercher, je n'ai vu que des visages dépités
dans la salle. Musicalement, on pourrai parler de
neo metal lycéen. Aucun rapport avec le public
présent. Les morceaux n'excèdent pas
les quatre accords, les riffs sont totalement transparents,
très peu de recherche. Le chant est mélodique
mais mauvais, mal calé sur l'instrumental.
Mais par dessus-tout, le bassiste et le chanteur
remportent la palme du " j'me la joue rock
star, j'imite les groupes en poster dans ma chambre
", abusant de mimiques et de gestuelles ridicules.
Insupportable, interminable: le public commence
à scander le nom de TESTAMENT entre les morceaux.
Enfin les intrus quittent la scène pour laisser
les techniciens américains régler
l'arsenal heavy metal, un mur du son impressionnant.
Chaque guitariste dispose de 4 baffles 4x12, le
bassiste d'un "frigo" de chaque coté
de la batterie double grosse caisse: autant dire
franchement que l'on va en prendre plein la gueule.
Les lumières s'éteignent et les cinqs
musiciens montent sur scène sous une véritable
ovation de la salle qui est maintenant très
bien remplie. Quoi de mieux que d'attaquer par un
bon vieux classique: " Over the wall ".
A peine le temps d'apprécier ce fameux riff
d'intro avant que la fosse explose dans la violence
de la suite. Chuck Billy est impressionnant de carrure
et de charisme, et ses acolytes ont bien l'air décidés
à envoyer la sauce. Non soucieux de ménager
nos côtes meurtries par le pogo, les américains
enchaînent sans répis avec " Into
the pit ", morceau où Chuck fait chanter
le refrain aux premiers rangs dans son micro, une
proximité au public remarquable! Pour ceux
qui voulaient du lourd, ils sont servis d'emblée.
Un peu de répit avec " Apocalyptic city
", suivi d'un " Practice what you preach
" repris en choeur par le public conquis. TESTAMENT
nous régale, avec une set list digne d'un
best of, " New Order ", " Electric
Clown " et les subtiles harmoniques d'Alex
Skolnick. Le guitariste est adulé, à
sa juste valeur: dextérité, rapidité
et surtout originalité, ses solos sont un
délice. Eric Peterson n'en est pas moins
remarquable, d'une précision et d'une assurance
chirurgicale dans ses riffs, il arpente la scène
de long en large. Le groupe se fait plaisir, et
le partage avec le public, se rapprochant sans cesse
des premiers rangs, l'échange est appréciable.
On aurait presque oublié le nouvel album,
jusqu'à entendre enfin " More than meet
the eye ". Un titre efficace pour faire chanter
le public, Chuck s'en donne à coeur joie,
tout comme sur le très lourd refrain de "
Low ", titre ovationné par le public
espagnol. Suivra " Trail of tears ", le
slow de la soirée: un choix un peu dommage
à mon goût, car en la matière
TESTAMENT dispose de bien meilleurs titres comme
" Return to serenity " ou le magnifique
" The Legacy ". On revient ensuite à
l'actualité du groupe avec le deuxième
extrait du nouvel album " Henchmen Ride ",
d'ailleurs un des meilleurs de l'album avec son
refrain très mélodique. Et puis c'est
un retour aux classique avec l'intro de Greg Christian
pour l'excellentissime " Souls Of Black ",
suivi par " The Preacher ". Un déluge
de titres mythiques, un vrai bonheur!
Les musiciens se retirent alors pour une courte
pause où le public scande le nom de goupe
sans s'arrêter. Un rappel réussi sans
problème par les américains. On entend
alors la douce introduction du titre " D.N.R
", lumières encore tamisées pour
quelques secondes avant l'explosion de cette excellent
morceau extrait de " The Gathering ".
On continue dans le même album avec le plus
lent mais terriblement heavy " Three Days in
Darkness ". Chuck fait chanter les " Ohohoh
" au public qui en redemande. Les musiciens
vont même jusqu'à ralentir le tempo
sur le break déjà lent de la fin pour
alourdir encore plus ce morceau des ténèbres!
On change de registre avec " Alone in th Dark
" et son riff bien lourd, simple et efficace,
qui provoque chez l'humain le headbanging. Le groupe
termine alors par l'incontournable " Disciples
of the watch ".
Ovationnés, les cinq musiciens saluent le
public espagnol. Que dire de plus? Chuck Billy,
impressionant, imposant et charismatique, Eric Peterson
réglé comme une machine de riffs trash
metal, Alex Skolnick dans sa grand classe de Jazzman
métalleux, Greg Christian hargneux à
coups de headbang, de cuir et de corde de Mi, et
Paul Bostaph qui martèle et roule parfaitement
sur ses futs de paillettes argentées, le
tout enrobé d'une set-list à en faire
baver les absents.
Un seul bémol à ce concert: effectivement,
nous en avons pris plein la gueule, mais trop au
niveau du son. On regrette un mix trop fort qui
faisait saturer les guitares et la caisse claire
en façade, rendant parfois le tout confus
et brouillon. Dommage, un détail qui aurait
pu faire que ce concert de TESTAMENT fut un régal
absolu pour tout fan. La formation des damnés
n'a pas pris une ride, et n'a pas dit son dernier
mot. Thrash Metal Fuckin'Rules. (Bruno)
Set list:
.Over
the Wall
. Into the Pit
. Apocalyptic City
. Practice What You Preach
. The New Order
. Electric Crown
. More Than Meets The Eye
. Low
. Trail Of Tears
. Henchmen Ride
. Souls Of Black
. The Preacher
Rappel:
14.
D.N.R. (Do Not Resuscitate)
15. Three Days In Darkness
16. Alone In The Dark
17. Disciples Of The Watch
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