HELLFEST
2012 (France)
by
Thrash Elliott & YvesZ - photos by Wendy
Go
Clisson Go !!
Voici
le très attendu mois de juin qui pointe
le bout de son nez. Il reste encore quinze jours
avant le languissant départ mais les préparatifs
trônent déjà dans le salon.
Les fringues en tas, le réchaud, la tente,
la lampe de poche et le running order avec des
ratures et autres signes marqués au stylo
que même un ingénieur de la Nasa
ne pourrait pas décrypter. Et oui, voir
le show d'Entombed ou se positionner aux avants
poste pour fêter le retour de Refused ?
Savant calcul, n'est-ce pas ?
J'y reviendrai
Sur
le net, les experts en météorologies
nous proposent toutes sortes de prévisions
qui conditionnent l'épaisseur de la pile
de linge. Personne n'est d'accord. Du coup, la
précaution a le dernier mot et deux ou
trois fringues de rechanges complémentaires
seront rajoutés, au cas où.
L'excitation
de savoir comment le nouveau site du festival
est agencé est d'actualité sur les
forums. Quelques photos des engins montant les
scènes dans un bain de boue sont lâchées
sur le net. Sur les clichés, les gros nuages
qui apparaissent dans l' obscur ciel Clissonnais
finissent de nous saper le morale.
Des bottes ? pas de bottes ?
Comme
l'année dernière, le départ
se fait dans un sud de France plus qu'ensoleillé
qui nous suivra finalement jusqu'à Clisson.
Pas une goute d'eau, un miracle !!
Yves et Wendy, mes deux compagnons de route ne
sont pas si enthousiastes sur la météo
des jours à venir. C'est écrit dans
la pierre, me disent t-ils
je veux dire
sur leur téléphone portable.
En
arrivant le jeudi, c'est un bonheur de récupérer
son bracelet sans faire la queue à l'accueil.
Du coup à 18 h 00, la tente est montée
et les repères sont déjà
pris dans le périmètre du Metal
Corner, même si je n'y remettrai pas les
pieds de tout le festival. Pas le temps, ni l'énergie
de rajouter des headbanging supplémentaires
après des journées bien remplies.
J'ai
néanmoins bien retenu les noms des deux
bons groupes qui ont joué en préambule
du Hellfest en cette fin d'après midi ce
jour-là, à savoir les coreux de
BUNKUM et d'ESCARRES.
Ensuite direction le camping municipal, puis repas
et dodo.
Vendredi 15 juin 2012
Impensable
de rater le coup d'envoi de cette nouvelle édition
du Hellfest. Nous sommes aux premières
loges pour assister avec émerveillement
à l'ouverture des portes sous la cathédrale
qui souffle des flammes vers le ciel, en osmose
avec le son des cornes de brume.
Rares sont les festivals qui accueillent le public
de cette manière et ce n'est que le début
Une fois franchi le porche de ce bel ouvrage,
on découvre que le nouvel espace de jeu
proposé par Ben & sa bande est gigantesque
et surtout particulièrement bien décoré.
La tombée de la nuit nous le confirmera
une douzaine d'heure plus tard.
Pour le moment les cris de joie des festivaliers,
enfin autorisés à entrer, se font
entendre dans l'enceinte du Hellfest.
Avant le début des concerts, je déambule
de part et d'autre pour prendre des repères
et bien situer les différentes scènes
et chapiteaux. Cette édition nous propose
deux mainstages agencées côte à
côte comme l'année dernière
ainsi que trois tentes disposées à
l'autre extrémité du site (dont
l'une d'elle, immense, fera l'objet d'une double
utilisation).
Derrière
le stand de Merchandising pris d'assaut, une forêt
ou plutôt un bois semé de quelques
touffes d'herbes apparaît à quelques
dizaines de mètres. C'est à ce moment
là que Merlin, d'un coup de guitare magique,
ordonna aux amplis de parler
Les
trois premiers groupes du Hellfest 2012 sont en
place sur scène !!
Mon goût prononcé pour la musique
de CELESTE me pousse à aller les soutenir
sous la Valley, une tente consacrée aux
sons envoutants et lourds.
Premier choc de la journée dès les
premières secondes. A mes côté,
un fan happé par l'abusive luminosité
des lights se retrouve par terre en un instant.
L'artillerie (lourde il est vrai) des stroboscopes
a déclenché chez lui une crise d'épilèpsie
sévère. Amené au poste de
secours par ses camarades, j'espère que
la journée s'est bien terminée pour
lui.
Du coup, si sur scène le show est intense,
je ne vous cache pas que j'ai évité
de regarder trop longtemps les cycles stroboscopiques
qui font pourtant partis du spectacle proposé
par les lyonnais. Je ne suis pas près d'oublier
CELESTE.
J'enchaîne
directement avec la tente Warzone (ex-Terrorrizer)
où vont se succéder pendant trois
jours les groupes les plus punk et hardcore.
Premier du week end à défendre les
couleurs de la rue : STRONG AS TEN.
Originaire de Metz, ce groupe a pas mal d'expérience
même si différents line-up ont défilé
au fil des années. Pour ce qui est de 2012,
c'est exactement ce que j'ai envie d'entendre
alors qu'il n'est qu'onze heure du matin à
Clisson. Le Tee-shirt estampillé S.O.D.
du chanteur annonce la couleur. Leurs compositions
sont clairement orientées punk hardcore
mais le Thrash metal pointe parfois le bout de
son short notamment sur les mosh-parts. L'énergie
que dégage cette formation pourrait éclairer
toute l'Europe sans problème. Il faut dire
que les churs fédérateurs
y sont pour quelque chose, ça vous pousse
à vous remuer.
J'ai bien aimé la guitare 12 cordes qui
devait se demander comment elle s'était
retrouvée là pour jouer du punk
hardcore (plus une cover de SOD) plutôt
que de la pop.
J'ai apprécié l'attitude des musiciens
ainsi que leurs messages pronant le Do It Yourself.
" We are not against Strong As Ten "
!
Le
site se remplit tranquillement et il y a encore
de la place pour permettre à certains de
terminer leur nuit allongés devant les
mainstages sans se faire marcher dessus.
Ma
première hésitation quand au choix
d'un groupe m'a fait me retrouver devant HAMLET,
groupe espagnol apparemment culte qui, malheureusement
à cause d'un son faiblard et d'un chanteur
parfois inaudible, ne m'a pas procurer de grandes
sensations. Pourtant à leurs pieds, de
nombreux compatriotes sont là pour les
soutenir, drapeau rouge et jaune en main.
Je
retourne rapidement sous la Warzone pour me délecter
du crusty punk d'EXTINCTION OF MANDKIND, qui sans
fioriture a achevé de me réveiller.
Une demi-heure de furie musicale qui, paradoxalement,
n'exciteront pas leur chanteur plus que ça,
le gars étant plutôt concentré
sur sa tache. Allez on lui pardonne, il portait
un tee-shirt Entombed
Deuxième
choc de la journée (le premier c'était
les stroboscopes de Celeste) mais celui-ci est
positif et cela se passe sous la tente Altar,
dédiée au Death Metal.
La chance de voir BENEDICTION ne m'avait jamais
été donnée et je ne pouvait
pas imaginer assister à un show si énorme
même dans mes plus beaux rêves.
Ce groupe créé en 1989 en Angleterre
par notre ami Barney (Napalm Death au cas où)
est à l'avant-garde de ce qui se fait de
plus aventureux en matière de death old
school. J'ai rarement vu des guitaristes aussi
à l'aise sur des parties hautement techniques
et un chanteur à la voix possédée
comme personne. Pour info, c'est lui qui tiens
aussi le micro dans Anaal Nathrakh sous le pseudo
Vitriol. Soulignons la qualité du son qui
frôlait l'excellence.
Cette prestation fait rentrer BENEDICTION dans
mon top 5 des concerts de l'année 2012.
Il
est 14 h 00 et mes jambes sont déjà
soumises à rude épreuve
C'est
décidé, je ferais une petite pause
juste après VITAMIN X.
Les Hollandais ont attiré du monde sous
la Warzone et dès les premiers accords,
la bonne ambiance est de rigueur. Les rythmes
accélérés sont parfait pour
lancer les premiers circle-pits de ce début
d'après midi. Et oui , il n'est même
pas l'heure de gouter que l'on a déjà
vu cinq concerts, c'est fou.
Dommage que le chanteur ait eu des problèmes
de voix car derrière lui ça tournait
parfaitement bien.
Petit
passage devant la mainstage 2 pour découvrir
que STREET DOGS possède toutes les clés
pour mettre le feu dans la fosse. Mais bon comme
promis, j'économise mes forces en attendant
la suite. Je me cale devant MOLLY HATCHETT qui
prend le relais et j'assiste à une prestation
plutôt rock sans grosse surprise. Je m'attendais
à mieux de la part d'une formation dont
cela fait des lustres que j'en entends parler.
De plus à cause du vent le son est assez
irrégulier, ce qui n'aide pas pour apprécier
leur musique. Un peu de repos donc
Concernant
le nouveau site du Hellfest, il y a bien plus
d'espace pour circuler et visiblement l'éternel
manque de toilettes en festival a été
compensé ici par ce qui devait être
un lieu de détente ombragé et qui
a fini comme urinoire : le fameux bois et ses
arbres (qui ont dû voir de nombreux petits
oiseaux).
Les ornières qui étaient remplies
d'eau de pluie dû aux intempéries
d'avant le week end ont réussi à
sécher grâce au soleil et à
la chaleur. Seul point noir, l'immense patinoire
de boue à droite de la scène Altar
qui, du fait d'être couverte, n'a pas pu
s'évaporer.
Sur
la mainstage 2, de loin, je remarque un backdrop
qui représente un gorille associé
au logo de THE BRONX, des ricains jusqu'à
aujourd'hui, inconnu au bataillon pour ma part.
Je reste assis en attendant le début de
leur set. Je remarque que pas mal de monde les
attend.
Des les premières notes, je ne sais pas
si c'est leur attitude ou l'atmosphère
dégagée par leur musique mais j'ai
eu une attirance assez sévère pour
me rapprocher de la scène. Le pressentiment
que c'est ici que ça allez se passer. Bizarre
C'est ainsi que j'ai découvert ce groupe
sans savoir où je mettais les pieds.
J'ai vraiment apprécié leur répertoire
basé sur un mélange de rock, de
hardcore et de stoner. Vous imaginez que ça
groove particulièrement bien.
C'est assez surpenant de voir leur chanteur (genre
brute épaisse) se fondre dans le public
sous le regard médusé de la sécurité
qui par deux fois le ramène à bon
port. Le teigneux n'en fait qu'à sa tête
et retourne une nouvelle fois se faire un bain
de foule tout en chantant.
Inutile de vous dire que THE BRONX m'a fait bonne
impression.
Ce
vendredi est déjà bien entamée
et le lot de surprises du début de journée
va maintenant laisser place à une programmation
plus affirmée avec des groupes à
plus fortes notoriétés, ce qui ne
veut pas forcément dire de meilleurs concerts.
Le site du festival commence à se remplir
sérieusement et le défilé
des accoutrements les plus evil est proportionnel
à l'affluence du public. Les plus audacieux
ont mûrement réfléchi à
soigner leurs apparences et à se mettre
dans la peau de personnages plus ou moins loufoques
(de bob l'éponge à batman en passant
par jésus).
Après
la claque de THE BRONX, je me mets en place pour
voir UNISONIC, qui sur le papier me fait faire
un bon dans le temps, précisément
en 1987.
L'association de Michael Kiske (chanteur
d'Helloween sur les deux Lp "Keeper of the
seven keys") et de Kai Hansen (créateur
et guitariste/chanteur aux débuts d'Helloween,
actuel Gamma Ray) pour ce projet de tradition
heavy metal et, bien évidemment, leur présence
dans cet édition du Hellfest est presque
qu'un rêve pour moi.
Disons que c'est surtout une réalité
que je me devais d'apprécier sans en rater
une miette.
Les deux personnages, que je voyais pour la première
fois de ma vie, m'ont donné l'impression
de partager un moment très fort avec le
public.
C'est certain que d'entendre la voix originale
sur deux titres mythiques de la citrouille ("I
want out" et "Marching out"),
c'est un pur bonheur. Michael Kiske a toujours
ce timbre inimitable et haut perché dans
les aigus, qui à l'époque faisait
de lui un des tout meilleurs chanteur de heavy
metal.
Mais UNISONIC, c'est aussi de nouvelles compositions
(issus d'un seul et unique album) au son moderne
et je dois dire que des titres comme " Unisonic
" ou bien la ballade " Over the rainbow
" sonnent formidablement bien sur scène.
J'imagine que la classe de Kai Hansen n'a
échappée à personne et que
de le voir poser à côté de
son vieil acolyte Michael, ça a
du mettre la larme à l'il à
certains. Quoi moi ? non, non
Pour
faire passer cette séquence émotion
au plus vite, je m'engage devant HEAVEN SHALL
BURN, combos allemand qui m'a ramené directement
dans les années 2012 avec leur metalcore
de haute précision. Quelle ambiance dans
la fosse !!
Le charisme du chanteur et l'implication de l'ensemble
des musiciens a de quoi botter les fesses de pas
mal de groupes plutôt passifs sur une mainstage.
J'ai bien apprécier leur message concernant
la libération animale, le chanteur n'hésitant
pas, en fin de set, à montrer du doigts
et à saluer le drapeau "Animal Liberation"
qui flottait dans les premiers rangs du public
avant de terminer par "Forlon Skies"
qui traite du sujet. Parfait.
La
journée se poursuit avec un groupe que
j'attendais avec impatience depuis très
très longtemps. TURBONEGRO a rarement envahi
les salles de concerts en France et encore moins
dans le sud. C'est l'occasion où jamais
de les voir au Hellfest. C'est également
le moyen d'en savoir un peu plus sur les aptitudes
de leur récent chanteur qui a pris la place
de l'énormissime Hank Von Helvete.
Si sur le papier on se dit que la tâche
va être coriace pour faire oublier un des
chef de file de la troupe, sur scène c'est
moins évident.
Le ventre bien en avant, le visage maquillé
et la casquette vissée sur la tête,
le nouveau maître de cérémonie
de la parade Norvégienne s'en sort avec
brio.
Le set commence fort avec "All my friends
are dead" qui met l'assistance sur les
bons rails.
Le dernier album en date a droit également
à son moment de gloire avec "Give
me worm", "I got knive", "Hello
darkness", "Mister sister",
ou "The nihilist army" soit un
tiers du show dédié à celui-ci.
Comme quoi TURBONEGRO croit vraiment à
son futur.
Les fans sont ravis d'entendre plusieurs hymnes
mythiques, qui sous la pluie, ont encore plus
de force. Ainsi "Get it on",
"The age of pampirus" ou "I
got erection" (et les gestes qui vons
avec) sont scandés par une bonne partie
du public. Le temps passe tellement vite que c'est
déjà fini
Je
termine la soirée en enchaînant les
Mainstages 1 et 2 en alternance. A droite, LYNYRD
SKYNYRD déploie son drapeau sudiste et
nous prouve que les papys du southern rock sont
encore en forme. Ils m'ont fait bien meilleur
impression que leurs compatriotes de MOLLY HATCHET.
Bien sûr lorsque "Sweet Home Alabama"
résonne dans le festival, ça donne
quelques frissons à plusieurs générations
de fans qui se côtoient sur le site.
En
hors-d'uvre avant les gros morceaux, c'est
DROPKICK MURPHYS qui ouvre l'apéritif (il
est 22 h 00, il serait temps) avec leur punk celtic
qui a réussi le pari d'être parvenu
à se glisser dans une programmation pourtant
dédiée à la musique du diable.
C'est bon signe diront certains pendant que d'autres
iront voir OBITUARY sans s'en soucier.
Je vous laisse imaginer la bonne humeur qui se
répend devant la scène. Ça
saute de tous les côtés aux rythmes
des mélodies Irlandaises. Inutile de vous
précisez que le set de DROPKICK MURPHYS
redonnerai le sourire à un croque-mort.
Pour parfaire leur prestation, une reprise du
"TNT" d' AC/DC est balancé
à un public plus que ravi. Excellent.
Malheureusement
ma perception du concert de MEGADETH qui suit
sur la Mainstage 1 aura fait les frais de la bonne
humeur et l'énergiedes DROPKICK.
Jai
trouvé la bande à Mustaine sans
relief, loin de remplir son rôle de tête
daffiche dun festival comme le Hellfest.
A mon goût, la set-list navait pas
la classe des grands soirs (aucun titre de «
The system has failed » et un seul de «
So far so good so what »
). Cest
une perception très personnelle car certains
ont carrément apprécié ce
live. Pour ma part jai préféré
dautres shows de MEGADETH où jétais
enchanté par leur prestation, leur son
et la voix de dave..
La faute à Dropkick ça
Aller
au lit ? Vous ny pensez pas ! Car au Hellfest,
quand tu crois que cest fini, on te remet
le couvert avec un morceau de choix, le truc que
tu noses pas imaginer, même dans tes
rêves les plus fous
KING DIAMOND
! Le King, bordel ! Il est là, en chair
et en os, planté derrière les barreaux
du décor de la Main Stage 2, envoyant le
malsain « The Candle » à un
public qui nen croit pas ses yeux. Qui a
déjà vu le King sur scène
vous le dira. Lexpérience vous marque
à tout jamais, comme ce soir de printemps
2006 où avec son groupe, il avait mis le
feu au Razzmatazz de Barcelone. Quelle
soirée ! Et la magie opère à
nouveau ce soir. « Voodoo »,
« Up from the grave », «
Sleepless nights », ça riffe à
tous les étages, le public scande Diamond,
Diamond !! . Le bonheur est total lorsque
le combo nous offre le « Come to the
sabbath » du grand MERCYFUL FATE. Les
plus jeunes sont déjà partis se
mettre le compte au camping, et on se retrouve
là, les anciens, à hurler notre
bonheur sur « Eye of the witch »,
« The family ghost » et «
Halloween », avant un « Black
Horsemen » qui nous replonge instantanément
dans le magnifique « Abigail »,
pièce maitresse dune immense discographie
!
Il
est 2 h du matin, lhumidité est tombée
sur Clisson, la boue retient chacun de
mes pas et je suis heureux. Claqué mais
heureux, et prêt à remettre ça
dès le lendemain !
(Thrash
Elliott & YvesZ - photos by Wendy)
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