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{2008rm}

LIVE REPORT

HELLFEST 2012 (France)

by Thrash Elliott & YvesZ - photos by Wendy

 

 

 

Go Clisson Go !!

Voici le très attendu mois de juin qui pointe le bout de son nez. Il reste encore quinze jours avant le languissant départ mais les préparatifs trônent déjà dans le salon. Les fringues en tas, le réchaud, la tente, la lampe de poche et le running order avec des ratures et autres signes marqués au stylo que même un ingénieur de la Nasa ne pourrait pas décrypter. Et oui, voir le show d'Entombed ou se positionner aux avants poste pour fêter le retour de Refused ? Savant calcul, n'est-ce pas ?
J'y reviendrai…

Sur le net, les experts en météorologies nous proposent toutes sortes de prévisions qui conditionnent l'épaisseur de la pile de linge. Personne n'est d'accord. Du coup, la précaution a le dernier mot et deux ou trois fringues de rechanges complémentaires seront rajoutés, au cas où.

L'excitation de savoir comment le nouveau site du festival est agencé est d'actualité sur les forums. Quelques photos des engins montant les scènes dans un bain de boue sont lâchées sur le net. Sur les clichés, les gros nuages qui apparaissent dans l' obscur ciel Clissonnais finissent de nous saper le morale.
Des bottes ? pas de bottes ?

Comme l'année dernière, le départ se fait dans un sud de France plus qu'ensoleillé qui nous suivra finalement jusqu'à Clisson. Pas une goute d'eau, un miracle !!
Yves et Wendy, mes deux compagnons de route ne sont pas si enthousiastes sur la météo des jours à venir. C'est écrit dans la pierre, me disent t-ils… je veux dire sur leur téléphone portable.

 

tente la valley

 

En arrivant le jeudi, c'est un bonheur de récupérer son bracelet sans faire la queue à l'accueil.
Du coup à 18 h 00, la tente est montée et les repères sont déjà pris dans le périmètre du Metal Corner, même si je n'y remettrai pas les pieds de tout le festival. Pas le temps, ni l'énergie de rajouter des headbanging supplémentaires après des journées bien remplies.

J'ai néanmoins bien retenu les noms des deux bons groupes qui ont joué en préambule du Hellfest en cette fin d'après midi ce jour-là, à savoir les coreux de BUNKUM et d'ESCARRES.
Ensuite direction le camping municipal, puis repas et dodo.


Vendredi 15 juin 2012

Impensable de rater le coup d'envoi de cette nouvelle édition du Hellfest. Nous sommes aux premières loges pour assister avec émerveillement à l'ouverture des portes sous la cathédrale qui souffle des flammes vers le ciel, en osmose avec le son des cornes de brume.
Rares sont les festivals qui accueillent le public de cette manière et ce n'est que le début…
Une fois franchi le porche de ce bel ouvrage, on découvre que le nouvel espace de jeu proposé par Ben & sa bande est gigantesque et surtout particulièrement bien décoré. La tombée de la nuit nous le confirmera une douzaine d'heure plus tard.
Pour le moment les cris de joie des festivaliers, enfin autorisés à entrer, se font entendre dans l'enceinte du Hellfest.
Avant le début des concerts, je déambule de part et d'autre pour prendre des repères et bien situer les différentes scènes et chapiteaux. Cette édition nous propose deux mainstages agencées côte à côte comme l'année dernière ainsi que trois tentes disposées à l'autre extrémité du site (dont l'une d'elle, immense, fera l'objet d'une double utilisation).

Derrière le stand de Merchandising pris d'assaut, une forêt ou plutôt un bois semé de quelques touffes d'herbes apparaît à quelques dizaines de mètres. C'est à ce moment là que Merlin, d'un coup de guitare magique, ordonna aux amplis de parler…

 

Les trois premiers groupes du Hellfest 2012 sont en place sur scène !!
Mon goût prononcé pour la musique de CELESTE me pousse à aller les soutenir sous la Valley, une tente consacrée aux sons envoutants et lourds.
Premier choc de la journée dès les premières secondes. A mes côté, un fan happé par l'abusive luminosité des lights se retrouve par terre en un instant. L'artillerie (lourde il est vrai) des stroboscopes a déclenché chez lui une crise d'épilèpsie sévère. Amené au poste de secours par ses camarades, j'espère que la journée s'est bien terminée pour lui.
Du coup, si sur scène le show est intense, je ne vous cache pas que j'ai évité de regarder trop longtemps les cycles stroboscopiques qui font pourtant partis du spectacle proposé par les lyonnais. Je ne suis pas près d'oublier CELESTE.

 

 

J'enchaîne directement avec la tente Warzone (ex-Terrorrizer) où vont se succéder pendant trois jours les groupes les plus punk et hardcore.
Premier du week end à défendre les couleurs de la rue : STRONG AS TEN.
Originaire de Metz, ce groupe a pas mal d'expérience même si différents line-up ont défilé au fil des années. Pour ce qui est de 2012, c'est exactement ce que j'ai envie d'entendre alors qu'il n'est qu'onze heure du matin à Clisson. Le Tee-shirt estampillé S.O.D. du chanteur annonce la couleur. Leurs compositions sont clairement orientées punk hardcore mais le Thrash metal pointe parfois le bout de son short notamment sur les mosh-parts. L'énergie que dégage cette formation pourrait éclairer toute l'Europe sans problème. Il faut dire que les chœurs fédérateurs y sont pour quelque chose, ça vous pousse à vous remuer.
J'ai bien aimé la guitare 12 cordes qui devait se demander comment elle s'était retrouvée là pour jouer du punk hardcore (plus une cover de SOD) plutôt que de la pop.
J'ai apprécié l'attitude des musiciens ainsi que leurs messages pronant le Do It Yourself. " We are not against Strong As Ten " !

Le site se remplit tranquillement et il y a encore de la place pour permettre à certains de terminer leur nuit allongés devant les mainstages sans se faire marcher dessus.

Ma première hésitation quand au choix d'un groupe m'a fait me retrouver devant HAMLET, groupe espagnol apparemment culte qui, malheureusement à cause d'un son faiblard et d'un chanteur parfois inaudible, ne m'a pas procurer de grandes sensations. Pourtant à leurs pieds, de nombreux compatriotes sont là pour les soutenir, drapeau rouge et jaune en main.

Je retourne rapidement sous la Warzone pour me délecter du crusty punk d'EXTINCTION OF MANDKIND, qui sans fioriture a achevé de me réveiller. Une demi-heure de furie musicale qui, paradoxalement, n'exciteront pas leur chanteur plus que ça, le gars étant plutôt concentré sur sa tache. Allez on lui pardonne, il portait un tee-shirt Entombed…

Deuxième choc de la journée (le premier c'était les stroboscopes de Celeste) mais celui-ci est positif et cela se passe sous la tente Altar, dédiée au Death Metal.
La chance de voir BENEDICTION ne m'avait jamais été donnée et je ne pouvait pas imaginer assister à un show si énorme même dans mes plus beaux rêves.
Ce groupe créé en 1989 en Angleterre par notre ami Barney (Napalm Death au cas où) est à l'avant-garde de ce qui se fait de plus aventureux en matière de death old school. J'ai rarement vu des guitaristes aussi à l'aise sur des parties hautement techniques et un chanteur à la voix possédée comme personne. Pour info, c'est lui qui tiens aussi le micro dans Anaal Nathrakh sous le pseudo Vitriol. Soulignons la qualité du son qui frôlait l'excellence.
Cette prestation fait rentrer BENEDICTION dans mon top 5 des concerts de l'année 2012.

 

acid king

 

Il est 14 h 00 et mes jambes sont déjà soumises à rude épreuve… C'est décidé, je ferais une petite pause juste après VITAMIN X.
Les Hollandais ont attiré du monde sous la Warzone et dès les premiers accords, la bonne ambiance est de rigueur. Les rythmes accélérés sont parfait pour lancer les premiers circle-pits de ce début d'après midi. Et oui , il n'est même pas l'heure de gouter que l'on a déjà vu cinq concerts, c'est fou.
Dommage que le chanteur ait eu des problèmes de voix car derrière lui ça tournait parfaitement bien.

Petit passage devant la mainstage 2 pour découvrir que STREET DOGS possède toutes les clés pour mettre le feu dans la fosse. Mais bon comme promis, j'économise mes forces en attendant la suite. Je me cale devant MOLLY HATCHETT qui prend le relais et j'assiste à une prestation plutôt rock sans grosse surprise. Je m'attendais à mieux de la part d'une formation dont cela fait des lustres que j'en entends parler. De plus à cause du vent le son est assez irrégulier, ce qui n'aide pas pour apprécier leur musique. Un peu de repos donc…

Concernant le nouveau site du Hellfest, il y a bien plus d'espace pour circuler et visiblement l'éternel manque de toilettes en festival a été compensé ici par ce qui devait être un lieu de détente ombragé et qui a fini comme urinoire : le fameux bois et ses arbres (qui ont dû voir de nombreux petits oiseaux).
Les ornières qui étaient remplies d'eau de pluie dû aux intempéries d'avant le week end ont réussi à sécher grâce au soleil et à la chaleur. Seul point noir, l'immense patinoire de boue à droite de la scène Altar qui, du fait d'être couverte, n'a pas pu s'évaporer.

Sur la mainstage 2, de loin, je remarque un backdrop qui représente un gorille associé au logo de THE BRONX, des ricains jusqu'à aujourd'hui, inconnu au bataillon pour ma part.
Je reste assis en attendant le début de leur set. Je remarque que pas mal de monde les attend.
Des les premières notes, je ne sais pas si c'est leur attitude ou l'atmosphère dégagée par leur musique mais j'ai eu une attirance assez sévère pour me rapprocher de la scène. Le pressentiment que c'est ici que ça allez se passer. Bizarre…
C'est ainsi que j'ai découvert ce groupe sans savoir où je mettais les pieds.
J'ai vraiment apprécié leur répertoire basé sur un mélange de rock, de hardcore et de stoner. Vous imaginez que ça groove particulièrement bien.
C'est assez surpenant de voir leur chanteur (genre brute épaisse) se fondre dans le public sous le regard médusé de la sécurité qui par deux fois le ramène à bon port. Le teigneux n'en fait qu'à sa tête et retourne une nouvelle fois se faire un bain de foule tout en chantant.
Inutile de vous dire que THE BRONX m'a fait bonne impression.

Ce vendredi est déjà bien entamée et le lot de surprises du début de journée va maintenant laisser place à une programmation plus affirmée avec des groupes à plus fortes notoriétés, ce qui ne veut pas forcément dire de meilleurs concerts. Le site du festival commence à se remplir sérieusement et le défilé des accoutrements les plus evil est proportionnel à l'affluence du public. Les plus audacieux ont mûrement réfléchi à soigner leurs apparences et à se mettre dans la peau de personnages plus ou moins loufoques (de bob l'éponge à batman en passant par jésus).

 

 

Après la claque de THE BRONX, je me mets en place pour voir UNISONIC, qui sur le papier me fait faire un bon dans le temps, précisément en 1987.
L'association de Michael Kiske (chanteur d'Helloween sur les deux Lp "Keeper of the seven keys") et de Kai Hansen (créateur et guitariste/chanteur aux débuts d'Helloween, actuel Gamma Ray) pour ce projet de tradition heavy metal et, bien évidemment, leur présence dans cet édition du Hellfest est presque qu'un rêve pour moi.
Disons que c'est surtout une réalité que je me devais d'apprécier sans en rater une miette.
Les deux personnages, que je voyais pour la première fois de ma vie, m'ont donné l'impression de partager un moment très fort avec le public.
C'est certain que d'entendre la voix originale sur deux titres mythiques de la citrouille ("I want out" et "Marching out"), c'est un pur bonheur. Michael Kiske a toujours ce timbre inimitable et haut perché dans les aigus, qui à l'époque faisait de lui un des tout meilleurs chanteur de heavy metal.
Mais UNISONIC, c'est aussi de nouvelles compositions (issus d'un seul et unique album) au son moderne et je dois dire que des titres comme " Unisonic " ou bien la ballade " Over the rainbow " sonnent formidablement bien sur scène.
J'imagine que la classe de Kai Hansen n'a échappée à personne et que de le voir poser à côté de son vieil acolyte Michael, ça a du mettre la larme à l'œil à certains. Quoi moi ? non, non…

Pour faire passer cette séquence émotion au plus vite, je m'engage devant HEAVEN SHALL BURN, combos allemand qui m'a ramené directement dans les années 2012 avec leur metalcore de haute précision. Quelle ambiance dans la fosse !!
Le charisme du chanteur et l'implication de l'ensemble des musiciens a de quoi botter les fesses de pas mal de groupes plutôt passifs sur une mainstage.
J'ai bien apprécier leur message concernant la libération animale, le chanteur n'hésitant pas, en fin de set, à montrer du doigts et à saluer le drapeau "Animal Liberation" qui flottait dans les premiers rangs du public avant de terminer par "Forlon Skies" qui traite du sujet. Parfait.

 

brain police

 

La journée se poursuit avec un groupe que j'attendais avec impatience depuis très très longtemps. TURBONEGRO a rarement envahi les salles de concerts en France et encore moins dans le sud. C'est l'occasion où jamais de les voir au Hellfest. C'est également le moyen d'en savoir un peu plus sur les aptitudes de leur récent chanteur qui a pris la place de l'énormissime Hank Von Helvete. Si sur le papier on se dit que la tâche va être coriace pour faire oublier un des chef de file de la troupe, sur scène c'est moins évident.
Le ventre bien en avant, le visage maquillé et la casquette vissée sur la tête, le nouveau maître de cérémonie de la parade Norvégienne s'en sort avec brio.
Le set commence fort avec "All my friends are dead" qui met l'assistance sur les bons rails.
Le dernier album en date a droit également à son moment de gloire avec "Give me worm", "I got knive", "Hello darkness", "Mister sister", ou "The nihilist army" soit un tiers du show dédié à celui-ci. Comme quoi TURBONEGRO croit vraiment à son futur.
Les fans sont ravis d'entendre plusieurs hymnes mythiques, qui sous la pluie, ont encore plus de force. Ainsi "Get it on", "The age of pampirus" ou "I got erection" (et les gestes qui vons avec) sont scandés par une bonne partie du public. Le temps passe tellement vite que c'est déjà fini…

Je termine la soirée en enchaînant les Mainstages 1 et 2 en alternance. A droite, LYNYRD SKYNYRD déploie son drapeau sudiste et nous prouve que les papys du southern rock sont encore en forme. Ils m'ont fait bien meilleur impression que leurs compatriotes de MOLLY HATCHET. Bien sûr lorsque "Sweet Home Alabama" résonne dans le festival, ça donne quelques frissons à plusieurs générations de fans qui se côtoient sur le site.

En hors-d'œuvre avant les gros morceaux, c'est DROPKICK MURPHYS qui ouvre l'apéritif (il est 22 h 00, il serait temps) avec leur punk celtic qui a réussi le pari d'être parvenu à se glisser dans une programmation pourtant dédiée à la musique du diable. C'est bon signe diront certains pendant que d'autres iront voir OBITUARY sans s'en soucier.
Je vous laisse imaginer la bonne humeur qui se répend devant la scène. Ça saute de tous les côtés aux rythmes des mélodies Irlandaises. Inutile de vous précisez que le set de DROPKICK MURPHYS redonnerai le sourire à un croque-mort. Pour parfaire leur prestation, une reprise du "TNT" d' AC/DC est balancé à un public plus que ravi. Excellent.

Malheureusement ma perception du concert de MEGADETH qui suit sur la Mainstage 1 aura fait les frais de la bonne humeur et l'énergiedes DROPKICK.

J’ai trouvé la bande à Mustaine sans relief, loin de remplir son rôle de tête d’affiche d’un festival comme le Hellfest. A mon goût, la set-list n’avait pas la classe des grands soirs (aucun titre de « The system has failed » et un seul de « So far so good so what »…). C’est une perception très personnelle car certains ont carrément apprécié ce live. Pour ma part j’ai préféré d’autres shows de MEGADETH où j’étais enchanté par leur prestation, leur son et la voix de dave..
La faute à Dropkick ça…

Aller au lit ? Vous n’y pensez pas ! Car au Hellfest, quand tu crois que c’est fini, on te remet le couvert avec un morceau de choix, le truc que tu n’oses pas imaginer, même dans tes rêves les plus fous … KING DIAMOND ! Le King, bordel ! Il est là, en chair et en os, planté derrière les barreaux du décor de la Main Stage 2, envoyant le malsain « The Candle » à un public qui n’en croit pas ses yeux. Qui a déjà vu le King sur scène vous le dira. L’expérience vous marque à tout jamais, comme ce soir de printemps 2006 où avec son groupe, il avait mis le feu au Razzmatazz de Barcelone. Quelle soirée ! Et la magie opère à nouveau ce soir. « Voodoo », « Up from the grave », « Sleepless nights », ça riffe à tous les étages, le public scande Diamond, Diamond !! . Le bonheur est total lorsque le combo nous offre le « Come to the sabbath » du grand MERCYFUL FATE. Les plus jeunes sont déjà partis se mettre le compte au camping, et on se retrouve là, les anciens, à hurler notre bonheur sur « Eye of the witch », « The family ghost » et « Halloween », avant un « Black Horsemen » qui nous replonge instantanément dans le magnifique « Abigail », pièce maitresse d’une immense discographie !

Il est 2 h du matin, l’humidité est tombée sur Clisson, la boue retient chacun de mes pas et je suis heureux. Claqué mais heureux, et prêt à remettre ça dès le lendemain !

(Thrash Elliott & YvesZ - photos by Wendy)

 

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