HELLFEST
2012 (France)
by
Thrash Elliott & YvesZ
Second
round !!
Au
Hellfest, tu dors pas et tu te lèves tôt
! Cest comme ça ! Parce quaprès
une folle journée comme celle dhier,
tu trouves pas le sommeil et que pour ne rien
louper du lendemain, tu te lèves aux aurores.
Donc, me voilà debout au lever du jour
pour me filer dans les oreilles le Heavy US old
school de KOBRA AND THE LOTUS qui me rappelle
méchamment un certain CHASTAIN, le Thrash
barré de GAMA BOMB et le Rock burné
de KORITNI, le tout sur les Main Stages et à
10h30 du matin ! Ne rien lâcher !
HAEMORRAGE
ayant annulé son set sur la Altar, je file
me ravitailler dans les multiples stands de bouffe
avant de revenir devant la Main Stage saluer lentrée
en piste de DEATH ANGEL. Quel bonheur de retrouver
Mike Osegueda et ses potes pour 50 minutes dun
Thrash réffainé, subtil et tranchant
comme un scalpel. «Thrasher»,
«Evil Priest», «Voracious
soul», ça bastonne à tous
les étages et le groupe afficxhe cette
envie den découdre qui le caractérise
si bien. Mon bonheur est total et, pour les avoir
vu le mois précédent à New
York en guest star de SEPULTURA dans un Gramercy
Theater rempli de quelques 100 malheureux fans,
je mesure le plaisir que ces groupes peuvent avoir
à jouer en Europe, dans des salles et des
festivals pleins à ras bord.
«Kill
as one», «The ultra-violence»,
«Mistress of pain», cest
tout lalbum «The Ultra-violence»
que DEATH ANGEL célèbre sur cette
tournée. 25 ans déjà que
ce brulot a enflammé nos platines et le
groupe (et nous !) sommes toujours là,
à communier sur chacun des extraits de
cette pièce majeure du Bay Area Thrash.
«Final Death», «I.P.F.S»,
la messe est dite ! Rendez-vous dans trois jours
à Montpellier, pour une date sudiste en
compagnie dEXODUS et HEATHEN qui sannonce
épique !
Tout
à fond, car tout est bon ! Voici une belle
devise pour illustrer le marathon qui se joue
entre les scènes, au fil du déroulement
du running order. Ne rien louper, et faire des
choix. Quel dilemme. Heureusement, sur le créneau
qui arrive, lhorizon est bien net. Les allumés
de STEEL PANTHER sont prêts à entrer
en scène et il nest pas question
de louper ce grand moment. Grand moment car si
un groupe fait le buzz en ce moment, cest
bien la Panthère dAcier. Véritable
OVNI, ce combo me fait penser, dans un tout autre
style, à lUGLY KID JOE du début
des années 90. Le combo improbable
qui ose se foutre de la gueule du show business,
qui parsème ses textes de « bite
et couilles », truffe ses concerts dallusions
au sexe, avec un discours misogyne à faire
blémir le Blacky Lawless de « I
fuck like a beast », demande des «nichons»,
(et les obtient) et, cerise sur le gateau, envoie
des titres Heavy à mort, rentre-dedans
et avec un niveau de jeu en béton qui renvoie
à leurs chères études quelques
branleurs péroxydés dont certains
faisaient la couv de nos magazines favoris
dans les 80s.
Mortel,
vraiment mortel. Du grand spectacle, du Heavy
rock dans la grande tradition des VAN HALEN et
autres MOTLEY CRUE, des «nichons»,
bref, que du bon. Et après ça, tu
tenvoies une bière et un set en plomb
de SACRED RECIH agrémenté dun
«War pigs» de premier ordre,
et tu obtiens le meilleur cocktail de ce milieu
daprès midi.
La
suite, ce sont les furieux de CANCER BATS qui
sen chargent sur la Warzone, avant quun
autre gros morceau ne débarque à
son tour sur la Mian Stage. EXODUS est de retour
au Hellfest, après y avoir semer le chaos
en 2010 en piquant au passage la vedette à
SLAYER. Et cette année encore, le combo
de San Francisco va mettre à lhonneur
son statut avec à la manuvre un Rob
Dukes gonflé à bloc, une setlist
en béton et
Rick Hunolt à
la guitare. Et oui, avec les problèmes
de santé de Jeff Hennemann, SLAYER a récupéré
Gary Holt comme second guitariste live. Hors,
les palnnings des deux groupes se chevauchant,
EXODUS a donc fait appel à Rick, démissionné
il y a quelques années, pour assurer lintérim
aux cotés de Lee Altus, son remplaçant
et officiel six cordiste du combo avec Gary
Holt. Vous suivez ?
Bref,
ça dépote grave et chaque titre
est une nouvelle livraison de violence pure. «
Last act of defiance », « Pirhana
», « And then they were none »,
la fosse est en ébullition et il devient
dangereux de saventurer dans les premiers
rangs. « Lesson in violence », «
Black list », le furieux « Bonded
by blood », Rob pourrait appeler au crime
que le public le suivrait sans peine tant la fosse
est galvanisée par le déluge de
fureur qui sabat sur elle, et ce nest
pas sur « Strike of the beast » que
les choses vont sarranger, tant la communion
dans lénergie qui se dégage
de cette communion dans la violence est intense.
Sublime ! Du grand art !
Même
pas mal ! Je ne lache rien, car sur lautre
Main Stage se prépare un moment rare. Rare
car celui qui va maintenant fouler les planches
na pas mis les pieds sur une scène
française depuis
1995, et cétait
avec son ancien groupe. Et ce groupe, responsable
de titres intemporels tels que « I remember
You », « Youth gone wild » ou
encore « Slave to the grind », cest
SKID ROW. Et celui qui surgit de derrière
la scène, cest Sebastian Bach, La
voix de skid row, comme il aime à le répéter,
même sil sen est fait virer
en 1996 et que depuis, il écume les clubs
du globe à la recherche dun passé
qui lui rappelle très souvent que dans
les 90s cétait les arênes
et les stades quil écumait avec les
skids.
Et
moi, je suis là, planté dans la
fosse avec une boule de pétanque dans la
gorge, à admirer mon idole, celui que je
suis partout depuis 1989 et le premier album du
combo du New Jersey. Et comme à chaque
fois que je vois Baz sur scène avec son
groupe, jai ce pincement au cur, celui
du fan ultime, celui dont la vie a été
rythmée depuis ladolescence par les
« Piece of Me », « Big Guns
» et autres « Monkey Business »,
et qui se dit que SKID ROW est passé à
coté de quelque chose de grand, de très
grand. Alors biensùr, Baz sur scène,
cest lassurance dun show explosif.
Le garçon, croisement entre David Lee Roth
et Dee Snider, ses deux maîtres à
penser et à agir en live, incarne le frontman
absolu.
Il
court, harangue les premiers rangs, flatte le
public, se donne à fond sur chaque titre
et la magie opère. Mais bordel, son band,
cest avant tout un cover band de SKID ROW
et pour avoir vu les skids sur scène une
quarantaine de fois, avec et après Baz,
et Baz lui-même sur une belle brochette
de dates depuis 1998, je dois bien admettre que
SKID ROW reste SKID ROW, même sans Bach.
Même si « cest pas pareil »,
comme disent mes potes. Mais merde, Baz, il a
juste un cover band derrière lui et toute
sa vie, il aura ça sur le dos.
Une
remarque, au milieu de toutes ces réflexions.
Quels sont les deux groupes des années
80 et 90 qui nont jamais tenté de
reformation et de « reunion - tours »
? SKID ROW et GUNSN ROSES. On en rêve,
jen rêve, bien sur, mais si cest
pour des mauvaises raisons, à savoir le
fric, autant que les choses restent comme elles
sont. Dun coté, un combo originel
qui a trouvé en la personne de Johnny Solinger,
un solide chanteur et une personnalité
normal ( !), et de lautre, un Baz qui ne
lâche rien et donne à son public
ce quil attend de lui. Et les deux parties
le font avec cur et sincérité.
Et cest très bien comme ça
!
Bref,
me voilà avec les larmes aux yeux et cette
foutue boule à la gorge qui passe pas,
et je menflamme forcément sur «
18 and Life », « American Metalhead
» et lhymne entre les hymnes, «
Youth gone wild » envahi par une vague de
mélancolie et le bonheur sans borne davoir
revisité durant 50 minutes, les vingt cinq
dernières années de ma vie. Putain,
que cest beau !
Après
ça, beaucoup seraient allés noyer
leur vague à lâme au bar. Cest
ce que je fais, mais avec un allié de poids,
mon pote Didier, alias Le Gorg, alias ManorHead,
le warrior des festivals, lami de 10 ans
dont la bonhomie et le gout pour la chair fraiche
(et féminine) me font passer le truc à
la con qui mencombre la gorge.
Retour
donc devant les scènes à la tombé
de la nuit. Il est 22h et tandis que NAPALM DEATH
termine son set sur la Altar, je rejoins la Main
Stage pour un des gros morceaux du jour, MACHINE
HEAD.
Le
combo de Robb Flynn nen finit pas de gravir
des places sur les affiches et ses efforts payent.
Le voilà aujourdhui en quasi-headliner
de cette deuxième journée, juste
au dessous dAxl et des Guns, avec un public
prêt à senfiler une bonne grosse
dose de Thrash moderne à la sauce californienne.
Lintro inquiétante de « I am
hell » est lancée dans la sono, suivi
de son riff pachydermique et cest tout Clisson
qui tremble sur ses fondations. La machine est
lancée et le pit explose. Le chaos est
total dans les premiers rangs et sur scène,
les quatre californiens orchestrent admirablement
lambiance de fin des temps à grands
coups de « Old », « Imperium
» et du puissant « Locust ».
Que dire sinon quau fil des albums et des
tournées, MACHINE HEAD simpose comme
un des poids lourds de la scène Thrash.
Pour avoir vu le combo sur les planches un nombre
incalculable de fois depuis leur première
tournée européenne en ouverture
de SLAYER en 1994, je peux confirmer le potentiel
de ce groupe, un temps taxé « Néo-Métal
» (la pire insulte qui fut, au milieu des
années 2000) par des soi-disant puristes.
Cest au contraire un monstre de maitrise
et de puissance qui se présente devant
nous ce soir. Riffs en plomb, titres en béton,
une cohésion sans faille et un Robb Flynn
magistral et triomphateur sur un « Aesthetics
of Hate » historique. Bon sang, que ce titre
est violent ! Et le reste du set est du même
tonneau, avec « This is the end »,
le superbe « Halo », et limparable
« Davidian ». Bref, un show monstrueusement
bon !
Et
puisquon est bien parti dans les superlatifs,
restons-y. Il est près de minuit et lheure
est venue daccueillir les headliners de
la soirée, GUNSN ROSES. Que dire,
sinon que ceux qui veulent de la démesure,
dans le bon comme le mauvais sens peuvent sen
donner à cur joie avec le combo de
L.A. Et ce soir encore, dès la fin du set,
les commentaires iront bon train, entre les pro-Slash
et les pro-Axl, les curieux venus assistés
à un scandale du hurleur qui naura
pas eu lieu, ceux encore sous le choc dun
« Sweet child omine » somptueux,
et ceux qui auront préféré
aller voir ENTOMBED sous la Altar Stage. Mais
laissons ces commentaires de coté, après
tout, cest mon live-report, pas le leur
! Alors moi, jen ai pensé quoi ?
Et bien, jen ai pensé beaucoup de
bien de ce show, mes amis. Après la claque
que javais reçu à Barcelone,
en 2010 par ces mêmes pistoleros, jen
voulais encore et cest avec un bonheur sans
faille que mon système sensoriel tout entier
sest goinfré les « Welcome
to the jungle », « Its so easy
», et autres « Mr Brownstone »
et « Rocket Queen », les solos de
Ron Thal, de DJ Ashba et du très grand
Richard Fortus (qui dailleurs accompagnait
THIN LIZZY en 2011 sur cette même scène
!), les « Live and let die », «
November Rain » et « Dont cry
», lexcellent « Civil war »
et le forcément génial « Paradise
City » en guise de final. Bref, un très
bon set, malgré quelques longueurs sur
des solos par forcément indispensables
sur un format « open air festival »,
des hits intemporels, des musiciens hors pairs
et Axl qui se casse la gueule sur « Sweet
child
», de la sueur, des watts,
de lémotion, jen reprendrai
à la première occasion !
Tiens,
REFUSED termine son set sous la Warzone. Je vous
ai déjà parlé de leur génial
«The shape of punk to come»
? Jetez-vous sur ce brulot de punk rock ultime,
cest que du bonheur. Nest-ce pas,
Phil ?
(Thrash
Elliott & YvesZ - photos by Wendy)
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