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{2008rm}

LIVE REPORT

HELLFEST 2012 (France)

by Thrash Elliott & YvesZ

 

 

 

Second round !!

Au Hellfest, tu dors pas et tu te lèves tôt ! C’est comme ça ! Parce qu’après une folle journée comme celle d’hier, tu trouves pas le sommeil et que pour ne rien louper du lendemain, tu te lèves aux aurores. Donc, me voilà debout au lever du jour pour me filer dans les oreilles le Heavy US old school de KOBRA AND THE LOTUS qui me rappelle méchamment un certain CHASTAIN, le Thrash barré de GAMA BOMB et le Rock burné de KORITNI, le tout sur les Main Stages et à 10h30 du matin ! Ne rien lâcher !

HAEMORRAGE ayant annulé son set sur la Altar, je file me ravitailler dans les multiples stands de bouffe avant de revenir devant la Main Stage saluer l’entrée en piste de DEATH ANGEL. Quel bonheur de retrouver Mike Osegueda et ses potes pour 50 minutes d’un Thrash réffainé, subtil et tranchant comme un scalpel. «Thrasher», «Evil Priest», «Voracious soul», ça bastonne à tous les étages et le groupe afficxhe cette envie d’en découdre qui le caractérise si bien. Mon bonheur est total et, pour les avoir vu le mois précédent à New York en guest star de SEPULTURA dans un Gramercy Theater rempli de quelques 100 malheureux fans, je mesure le plaisir que ces groupes peuvent avoir à jouer en Europe, dans des salles et des festivals pleins à ras bord.

«Kill as one», «The ultra-violence», «Mistress of pain», c’est tout l’album «The Ultra-violence» que DEATH ANGEL célèbre sur cette tournée. 25 ans déjà que ce brulot a enflammé nos platines et le groupe (et nous !) sommes toujours là, à communier sur chacun des extraits de cette pièce majeure du Bay Area Thrash. «Final Death», «I.P.F.S», la messe est dite ! Rendez-vous dans trois jours à Montpellier, pour une date sudiste en compagnie d’EXODUS et HEATHEN qui s’annonce épique !

 

forgotten tomb

 

Tout à fond, car tout est bon ! Voici une belle devise pour illustrer le marathon qui se joue entre les scènes, au fil du déroulement du running order. Ne rien louper, et faire des choix. Quel dilemme. Heureusement, sur le créneau qui arrive, l’horizon est bien net. Les allumés de STEEL PANTHER sont prêts à entrer en scène et il n’est pas question de louper ce grand moment. Grand moment car si un groupe fait le buzz en ce moment, c’est bien la Panthère d’Acier. Véritable OVNI, ce combo me fait penser, dans un tout autre style, à l’UGLY KID JOE du début des années ’90. Le combo improbable qui ose se foutre de la gueule du show business, qui parsème ses textes de « bite et couilles », truffe ses concerts d’allusions au sexe, avec un discours misogyne à faire blémir le Blacky Lawless de « I fuck like a beast », demande des «nichons», (et les obtient) et, cerise sur le gateau, envoie des titres Heavy à mort, rentre-dedans et avec un niveau de jeu en béton qui renvoie à leurs chères études quelques branleurs péroxydés dont certains faisaient la couv’ de nos magazines favoris dans les 80’s.

Mortel, vraiment mortel. Du grand spectacle, du Heavy rock dans la grande tradition des VAN HALEN et autres MOTLEY CRUE, des «nichons», bref, que du bon. Et après ça, tu t’envoies une bière et un set en plomb de SACRED RECIH agrémenté d’un «War pigs» de premier ordre, et tu obtiens le meilleur cocktail de ce milieu d’après midi.

La suite, ce sont les furieux de CANCER BATS qui s’en chargent sur la Warzone, avant qu’un autre gros morceau ne débarque à son tour sur la Mian Stage. EXODUS est de retour au Hellfest, après y avoir semer le chaos en 2010 en piquant au passage la vedette à SLAYER. Et cette année encore, le combo de San Francisco va mettre à l’honneur son statut avec à la manœuvre un Rob Dukes gonflé à bloc, une setlist en béton et … Rick Hunolt à la guitare. Et oui, avec les problèmes de santé de Jeff Hennemann, SLAYER a récupéré Gary Holt comme second guitariste live. Hors, les palnnings des deux groupes se chevauchant, EXODUS a donc fait appel à Rick, démissionné il y a quelques années, pour assurer l’intérim aux cotés de Lee Altus, son remplaçant et officiel six cordiste du combo avec Gary Holt. Vous suivez ?

Bref, ça dépote grave et chaque titre est une nouvelle livraison de violence pure. « Last act of defiance », « Pirhana », « And then they were none », la fosse est en ébullition et il devient dangereux de s’aventurer dans les premiers rangs. « Lesson in violence », « Black list », le furieux « Bonded by blood », Rob pourrait appeler au crime que le public le suivrait sans peine tant la fosse est galvanisée par le déluge de fureur qui s’abat sur elle, et ce n’est pas sur « Strike of the beast » que les choses vont s’arranger, tant la communion dans l’énergie qui se dégage de cette communion dans la violence est intense. Sublime ! Du grand art !

 

thou

 

Même pas mal ! Je ne lache rien, car sur l’autre Main Stage se prépare un moment rare. Rare car celui qui va maintenant fouler les planches n’a pas mis les pieds sur une scène française depuis … 1995, et c’était avec son ancien groupe. Et ce groupe, responsable de titres intemporels tels que « I remember You », « Youth gone wild » ou encore « Slave to the grind », c’est SKID ROW. Et celui qui surgit de derrière la scène, c’est Sebastian Bach, La voix de skid row, comme il aime à le répéter, même s’il s’en est fait virer en 1996 et que depuis, il écume les clubs du globe à la recherche d’un passé qui lui rappelle très souvent que dans les ‘90’s c’était les arênes et les stades qu’il écumait avec les skids.

Et moi, je suis là, planté dans la fosse avec une boule de pétanque dans la gorge, à admirer mon idole, celui que je suis partout depuis 1989 et le premier album du combo du New Jersey. Et comme à chaque fois que je vois Baz sur scène avec son groupe, j’ai ce pincement au cœur, celui du fan ultime, celui dont la vie a été rythmée depuis l’adolescence par les « Piece of Me », « Big Guns » et autres « Monkey Business », et qui se dit que SKID ROW est passé à coté de quelque chose de grand, de très grand. Alors biensùr, Baz sur scène, c’est l’assurance d’un show explosif. Le garçon, croisement entre David Lee Roth et Dee Snider, ses deux maîtres à penser et à agir en live, incarne le frontman absolu.

Il court, harangue les premiers rangs, flatte le public, se donne à fond sur chaque titre et la magie opère. Mais bordel, son band, c’est avant tout un cover band de SKID ROW et pour avoir vu les skids sur scène une quarantaine de fois, avec et après Baz, et Baz lui-même sur une belle brochette de dates depuis 1998, je dois bien admettre que SKID ROW reste SKID ROW, même sans Bach. Même si « c’est pas pareil », comme disent mes potes. Mais merde, Baz, il a juste un cover band derrière lui et toute sa vie, il aura ça sur le dos.

Une remarque, au milieu de toutes ces réflexions. Quels sont les deux groupes des années 80 et 90 qui n’ont jamais tenté de reformation et de « reunion - tours » ? SKID ROW et GUNS’N ROSES. On en rêve, j’en rêve, bien sur, mais si c’est pour des mauvaises raisons, à savoir le fric, autant que les choses restent comme elles sont. D’un coté, un combo originel qui a trouvé en la personne de Johnny Solinger, un solide chanteur et une personnalité normal ( !), et de l’autre, un Baz qui ne lâche rien et donne à son public ce qu’il attend de lui. Et les deux parties le font avec cœur et sincérité. Et c’est très bien comme ça !

Bref, me voilà avec les larmes aux yeux et cette foutue boule à la gorge qui passe pas, et je m’enflamme forcément sur « 18 and Life », « American Metalhead » et l’hymne entre les hymnes, « Youth gone wild » envahi par une vague de mélancolie et le bonheur sans borne d’avoir revisité durant 50 minutes, les vingt cinq dernières années de ma vie. Putain, que c’est beau !

Après ça, beaucoup seraient allés noyer leur vague à l’âme au bar. C’est ce que je fais, mais avec un allié de poids, mon pote Didier, alias Le Gorg, alias ManorHead, le warrior des festivals, l’ami de 10 ans dont la bonhomie et le gout pour la chair fraiche (et féminine) me font passer le truc à la con qui m’encombre la gorge.

Retour donc devant les scènes à la tombé de la nuit. Il est 22h et tandis que NAPALM DEATH termine son set sur la Altar, je rejoins la Main Stage pour un des gros morceaux du jour, MACHINE HEAD.

Le combo de Robb Flynn n’en finit pas de gravir des places sur les affiches et ses efforts payent. Le voilà aujourd’hui en quasi-headliner de cette deuxième journée, juste au dessous d’Axl et des Guns, avec un public prêt à s’enfiler une bonne grosse dose de Thrash moderne à la sauce californienne. L’intro inquiétante de « I am hell » est lancée dans la sono, suivi de son riff pachydermique et c’est tout Clisson qui tremble sur ses fondations. La machine est lancée et le pit explose. Le chaos est total dans les premiers rangs et sur scène, les quatre californiens orchestrent admirablement l’ambiance de fin des temps à grands coups de « Old », « Imperium » et du puissant « Locust ». Que dire sinon qu’au fil des albums et des tournées, MACHINE HEAD s’impose comme un des poids lourds de la scène Thrash. Pour avoir vu le combo sur les planches un nombre incalculable de fois depuis leur première tournée européenne en ouverture de SLAYER en 1994, je peux confirmer le potentiel de ce groupe, un temps taxé « Néo-Métal » (la pire insulte qui fut, au milieu des années 2000) par des soi-disant puristes. C’est au contraire un monstre de maitrise et de puissance qui se présente devant nous ce soir. Riffs en plomb, titres en béton, une cohésion sans faille et un Robb Flynn magistral et triomphateur sur un « Aesthetics of Hate » historique. Bon sang, que ce titre est violent ! Et le reste du set est du même tonneau, avec « This is the end », le superbe « Halo », et l’imparable « Davidian ». Bref, un show monstrueusement bon !

 

gnr

 

Et puisqu’on est bien parti dans les superlatifs, restons-y. Il est près de minuit et l’heure est venue d’accueillir les headliners de la soirée, GUNS’N ROSES. Que dire, sinon que ceux qui veulent de la démesure, dans le bon comme le mauvais sens peuvent s’en donner à cœur joie avec le combo de L.A. Et ce soir encore, dès la fin du set, les commentaires iront bon train, entre les pro-Slash et les pro-Axl, les curieux venus assistés à un scandale du hurleur qui n’aura pas eu lieu, ceux encore sous le choc d’un « Sweet child o’mine » somptueux, et ceux qui auront préféré aller voir ENTOMBED sous la Altar Stage. Mais laissons ces commentaires de coté, après tout, c’est mon live-report, pas le leur ! Alors moi, j’en ai pensé quoi ? Et bien, j’en ai pensé beaucoup de bien de ce show, mes amis. Après la claque que j’avais reçu à Barcelone, en 2010 par ces mêmes pistoleros, j’en voulais encore et c’est avec un bonheur sans faille que mon système sensoriel tout entier s’est goinfré les « Welcome to the jungle », « It’s so easy », et autres « Mr Brownstone » et « Rocket Queen », les solos de Ron Thal, de DJ Ashba et du très grand Richard Fortus (qui d’ailleurs accompagnait THIN LIZZY en 2011 sur cette même scène !), les « Live and let die », « November Rain » et « Don’t cry », l’excellent « Civil war » et le forcément génial « Paradise City » en guise de final. Bref, un très bon set, malgré quelques longueurs sur des solos par forcément indispensables sur un format « open air festival », des hits intemporels, des musiciens hors pairs et Axl qui se casse la gueule sur « Sweet child … », de la sueur, des watts, de l’émotion, j’en reprendrai à la première occasion !

Tiens, REFUSED termine son set sous la Warzone. Je vous ai déjà parlé de leur génial «The shape of punk to come» ? Jetez-vous sur ce brulot de punk rock ultime, c’est que du bonheur. N’est-ce pas, Phil ?

(Thrash Elliott & YvesZ - photos by Wendy)

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