HELLFEST
2013 (France)
by
Thrash Elliott - photos by Ferros
Dimanche
23 juin 2013 :
Le
jour se lève sur Clisson et avec
lintensité des deux premières
journées, les organismes ont été
mis à rude épreuve. Et chaque année,
je loue ma force de volonté qui mentraine
vers la salle de sport et sur les bords du Canal
du Midi pour mes deux séances de sport
hebdomadaires. Un seul objectif : tenir le choc
devant les scènes pendant le Hellfest
! Voilà le challenge, qui se corse édition
après édition car le poids des ans
fait son uvre, et les bières avec
les copains aussi !
Bref,
il est 10h du mat et je rallie les Mainstages
pour ne rien louper de la prestation des finlandais
de WALTARI. « Get stamped
», « Atmosfear », la
musique des finnois est parfaite pour réveiller
les plus embrumés des esprits et la fraîcheur
de « So Fine » emporte ladhésion
dun public matinal et nombreux.
Petit
tour coté restauration, histoire de se
caler lestomac, et direction lAltar,
où les furieux KRISIUN passent à
lattaque. Les « autres »
frangins brésiliens sont à la fête
et malgré lheure, nous balancent
un set de fureur et de sueur comme seuls les concerts
en club en ont le secret.
Au
Hellfest, on ne lâche rien. Direction
les Main Stages, où un évènement
se prépare. Et quel évènement,
puisquil sagit daccueillir PRONG.
Le combo de linfatigable Tommy Victor
fait son retour en France, et je ne pouvais louper
ça. Accroché à la barrière
du premier rang, je replonge à la simple
vue des musiciens dans les années 90 et
les journées entières à reprendre
sur ma guitare électrique, les riffs de
« Beg to Differ » et de «
Prove you wrong ». Quels souvenirs,
encore ravivés par linterprétation
du fabuleux « Unconditional »
! Que du bonheur !!
La
suite se passé sur la Warzone, là
où, au fond petit bois, sont parqués
les plus furieux des combos présents à
laffiche. Et LE BAL DES ENRAGES fait
"salle" comble en ce début daprès
midi. Le pit est blindé et laccès
au site est tout simplement impossible tant le
combo est attendu par le public. Ça bouge
sévère dans les premiers rangs et
le service dordre a du boulot pour exfiltrer
les plus fébriles. La viande sécrase,
les os sentrechoquent, les dents grincent
et se déchaussent
« cest
pas de la musique pour bouffeurs de pepito
! » me hurle mon voisin ! Tu métonnes
!
Je file me ravitailler en houblon avant de reprendre
place devant les Main Stages où une de
mes innombrables idoles sapprête à
monter sur scène. Il est 15h et DANKO
JONES fait enfin son apparition. Quel bonheur
mes amis, quel bonheur !! Jadore DANKO JONES
! Le trio canadien me file des frissons de partout
et pour compter un gros paquet de leurs shows
au compteur, je peux dire quaujourdhui,
le combo va livrer un set aux petits oignons.
Et même si rien ne remplacera un bon show
en club, comme celui donné deux mois plus
tôt à Barcelone (quel souvenir
!), je dois bien avouer quaujourdhui,
jai pris un pied denfer !
Je
lâche rien et je file en direction de la
Valley Stage, où les suédois de
SPIRITUAL BEGGARS nous envoient un set
aus sonorités purple-esques comme ils en
ont le secret. Le chapiteau est bondé et
les premiers rangs sont en transe, en connexion
totale avec le combo et le feeling 70s de
leur musique. Magique. Un vrai moment de bonheur.
Retour
devant la Mainstage 2 où NEWSTED
est attendu, autant par les aficionados de lex-bassiste
de METALLICA (et de FLOTSAM and JETSAM) que par
les curieux. Il faut dire que celui qui a lâché
la place de bassiste la plus convoité du
monde, en 2003 sest depuis dispersé
dans bien des projets différents, jouant
les guest-stars de luxe pour de nombreux groupes
et artistes, et cette fois, reprend la route avec
son propre combo, le simplement nommé NEWSTED.
Au propre, un métal moderne et carré,
teinté de mélodies accrocheuses
et rageuses, mais qui ne décollera vraiment
quavec le lancement du « Whiplash
» de qui vous savez.
On
enchaîne sans temps mort, et toujours devant
les MainStages par un de ces grands moments de
jouissance auditive avec VOIVOD. Le combo
canadien, qui avait déjà fait parler
la poudre ici même en 2009 revient cette
année avec un album tout neuf et la ferme
volonté de rappeler aux plus endormis quils
ont face à eux les précurseurs du
Métal Atomique ! Que du bonheur, mes amis,
que du bonheur ! « Target Earth »,
« Ripping Headaches », « Psychic
Vacuum », ça riffe sévère
et les tortueuses vrillent les cerveaux, et notamment
celui de Phil Anselmo. Linénarrable
hurleur de DOWN et PANTERA passe visiblement un
bon week-end, et passe son temps sur le coté
des scènes (toutes les scènes !),
cruche de bière dans une main et bouteille
de rouge dans lautre, et en ce moment, la
garçon monte en température au fil
des titres. « Tribal convictions »,
« Mechanical Minds », le garçon
fait le spectacle et se prosterne littéralement
de mesures en mesures, au point que ça
en devient génant. « Phil ! Arrête
dembêter le Monsieur »,
on a envie de lui dire, alors quil harangue
Snake et intervient sporadiquement pour des churs
débraillés ! La suite est tout aussi
mouvementée sur le bord de scène,
mais ce qui se passe sur les planches est bien
plus fort et élevé, comme en témoigne
le fauleux « Astronomy Domine »
et le « Voivod » final
qui voit Jason Newsted rejoindre ses potes
sous les acclamations du public.
Que
faire pour se remettre dun tel show ? En
reprendre une dose, avec les basques de GOJIRA
sur la Main Stage voisine. Les quatre gaillards,
qui avec leur « Enfant Sauvage »
sont partis à la conquète du
Monde et font honneur à la France
sur tous les continents, reviennent à Clisson
en Maîtres incontestés de la scène
française. Que dire sinon que le petit
combo qui ouvrait en 2000 pour IMMORTAL sous le
nom de GODZILLA est aujourdhui un monstre
qui ravage tout sur son passage tandis que rien
ne semble larrêter. Après la
tournée des clubs en avril, et des dates
mémorables à Perpignan et
Toulouse, voilà les basques en configuration
« Festivals open-air », et ça
dépote sévère. Gros son,
titres ravageurs, interprétation sans faille,
de la conviction, de la sueur et de la rage, GOJIRA
fait mal, très mal, et on se demande bien
ce qui pourrait les arrêter. Les garçons
sont devenus des musiciens totalement accomplis
et au commande dune machine de guerre à
faire pâlir denvie certaines très
grosses écuries anglo-saxonnes très
(trop ?) établies.
Pas
de temps mort. Je file dès la fin du set
de GOJIRA en direction de la Valley,
où DOWN nous a réservé
un show, le second du week-end, en remplacement
de CLUTCH, démissionnaire. Un show tout
particulier puisque axé non pas sur le
répertoire du groupe mais sur celui des
combos dont sont originaires ses différents
membres, à savoir EYEHATEGOD («
Sisterfucker », « Blank »),
CROWBAR (« High rate extinction »),
CORROSION OF CONFORMITY (« Clean my wounds
», « Albatross » ), et bien
évidemment PANTERA avec un « Walk
» dévastateur qui ponctuera un
set un brin bordélique et dont le caractère
exceptionnel fera date dans lhistoire du
Hellfest.
Ensuite,
cest un repos bien mérité
au premier rang de la Valley, bière et
barres de céréales en main (Qui
ma traité de sportif ?) en attendant
la suite des hostilités. Et quelle suite,
puisque DANZIG qui était annoncé
sur la Mainstage au miliue de la nuit vient de
permuter avec GHOST et le remplace sous la tente
pour un show qui sannonce
grand !
Sacré Glenn, le musculeux chanteur,
poseur génial qui va passer son temps à
reluquer la plantureuse rousse collée à
mes cotés à la barrière en
glonflant outrageusement les biscoteaux va nous
livrer avec ses acolytes le show de la mort !
Accompagné de Tommy Victor (PRONG)
à la guitare et du batteur Johnny Kelly
(ex-TYPE O NEGATIVE), Glen revisite avec envie
son répertoire solo avant daccueillir
à ses côtés limpressionnant
Doyle, son acolytes des MISFITS, pour quelques
titres furieux, parfaits pour se dévisser
la tête. Ça déboite sévère
et les « Death comes ripping »,
« I turned into a Martian » et autres
« Last Caress » dressent admirablement
la table pour un superbe « Mother ».
Excellent !
Pause
resto oblige, je me file un burger-frites pas
« diet » du tout et je prends la direction
des Mainstages. La nuit est tombée depuis
bien longtemps et les danois de VOLBEAT,
headliners de la soirée, investissent la
scène. Gros son, interprétation
parfaite, les titres senchaînent et
le combo danois en impose. Je replonge dans le
souvenir du WOA 2012, lors duquel VOLBEAT
avait mis une claque à plus dun éléphant
rose teuton, et ce soir, cest la même
histoire. Ça envoie du lourd, et chaque
titre est une nouvelle claque. Que du bon, en
cette fraîche soirée !
Il
est 1h du mat et le Hellfest 2013
touche à sa fin. La fatigue le partage
à la nostalgie, tant le retour sur terre
et à la vie de tous les jours sannonce
toujours aussi difficile au fil des ans. Reste
un groupe, un show, et pas des moindres puis que
les affres du running order ont offert à
GHOST la lourde tâche et en même
temps lopportunité majeure de clôturer
une édition exceptionnelle. Et le combo
suédois ne va pas se faire prier, Papa
Emeritus en tête, flanqué de
ses Nameless Ghouls pour 1h15 doccult
rock ficelé comme le rôti de mami
avec les petits oignons et tout ce quil
faut pour se délecter des brulots que sont
« Infestissumam », « Monstrance
Clock » et autres « Ritual
» « Year Zero » et «
Elisabeth » (dans le désordre
!).
et là, qui je vois sur le coté de
la scène ? Phil Anselmo, toujours
agrippé à sa bouteille de vin et
visiblement bien allumé, qui monte encore
en température titre après titre,
en transe totale sur « Ritual »
lorsque Papa Emeritus le marque dun
signe de croix
« Phil ! Laisse
donc le Monsieur tranquille et rentre à
la maison » a-t-on envie de lui dire,
avant nous aussi de rallier une dernière
fois le camping, exténués et heureux,
ivres de sons et dimages loin dêtre
pieuses mais sacrément ressourçantes.
Merci Hellfest ! RDV en 2014 !
(Thrash
Elliott - photos by Ferros)
<<
DAY 1 -
<< DAY 2
RETOUR
MENU REPORT / BACK TO LIVE-REPORTS MAIN MENU