HELLFEST
2011 (France)
by
Thrash Elliott
Wake
up !!!
Après
un court mais profond sommeil, émerger
de la tente pour attaquer la seconde journée
du HELLFEST s'avère une tâche bien
difficile. Je n'ose même pas imaginer ceux
qui ont essayé de dormir dans le camping
officiel dans l'enceinte du festival. Au "municipal"
de Clisson, la nuit a été bien calme.
Pour se remettre dans le bon sens de la marche,
direction la douche, suivie d'un copieux p'tit
dèj en compagnie de tous nos potes (enfin
presque, certains dorment encore
).
Ce bref moment de calme nous permet de refaire
le point sur les prestations auxquelles nous avons
assisté la veille car finalement hormis
cet instant nous aurons peu d'occasion d'en discuter.
Paradoxalement, pendant le HELLFEST chacun se
cale à son rythme et finalement nous passerons
notre temps à nous croiser sur le site,
ayant tous des objectifs différents malgré
la passion pour un même style de musique.
Pour ma part, la Terrorrizer fera mon affaire
dès 10 h 30 du matin.
A
l'approche du site, on se rend vite compte que
les visages des festivaliers sont marqués
par la fatigue. Ceci certainement dû à
une nuit agitée, à une soirée
trop arrosée ou à un excès
d'headbanging la veille (Barrez les mentions inutiles
!)
La petite marche pour se rendre dans la tente
consacrée aux décibels permet de
se remettre en jambe avant de remuer nos corps
sur ARMA GATHAS. En arrivant il fait déjà
chaud ! Ayant découvert ce All star band
(Born From Pain, Cataract, Machinemade God,
Disloyal) en début d'année,
j'étais assez impatient de les voir sur
une scène.
Si on peut classer aisément ce groupe aux
multiples nationalités dans la catégorie
Metalcore, les quelques passages "atmos"
les font se démarquer du lot. Devant la
scène, le public a eu un peu de mal à
se réveiller mais les sincères encouragements
entre les morceaux en disaient longs sur la réussite
de leur concert. Bon, il faut dire qu' ARMA
GATHAS n'a qu'un seul album sous le bras pour
l'instant et que leur nom n'a pas encore fait
parler de lui, du moins en terme purement musical.
Ça
fait toujours une drôle d'impression d'assister
à un concert le matin, c'est si rare durant
l'année. C'est ce qui fait aussi le charme
d'un festival, non ?
En
attendant NASTY, j'ai le temps de prendre
une dose de Grind sous la RockHard grâce
aux explosifs TOTAL FUCKING DESTRUCTION.
Alors que leur musique est impulsive, les musiciens
sont hyper détendus en balançant
leurs courtes compos l'une après l'autre.
Entre deux, le batteur/chanteur Richard Hoak
(investigateur de ce projet) donne juste une brève
explication sur le sujet de la chanson jouée.
Dans la foule de curieux, l'agitation était
quasiment nulle, les gros méchants grinder
se contentant de "vibrer" les bras croisés
De
retour sous la Terrorrizer il en tout autre. L'air
de rien, ne portant que de simples survêtements,
les Allemano-Belges de NASTY ont aplatis
le public avec leur Hardcore Beatdown grassouillé.
Si visuellement ce groupe peut surprendre (imaginez
un gars en survet qui brandit une flying V !!!),
musicalement il vous mettra à terre en
abusant de riffs méga-lourds et des parties
plus rentre-dedans. Idéal pour aborder
cette fin de matinée. Sous la tente, ça
danse, ça saute dans tous les sens. Les
connaisseurs ne s'y sont pas trompés, il
fallait y être.
Le samedi est bien lancé !!
Sur
mon planning j'avais prévu de voir un bout
de concert de SEVERE TORTURE et ceci en
attendant YOUR DEMISE. Bien m'en a pris
car aspiré par le son supersonique de leur
brutal death, j'ai finalement assisté à
la totalité de leur set. Quelle énergie
les gars !!
Les musiciens sont de vrais démons et je
ne vous parle même pas du batteur qui déplace
ses baguettes à vitesse grand V. J'assiste
enfin à une belle ambiance sous la RockHard
et tant pis pour YOUR DEMISE.
A
proximité de la tente se trouve l' Extrême
Market, véritable caverne d' Ali Bab'Hard
au cur du HELLFEST. Attiré comme
un aimant, je n'ai pu résister à
la tentation d'y faire un tour. Au bout d'une
heure, le bon sens et le peu d'envie de me charger
des achats toute la journée ont raccourci
ma visite.
Par
contre là où le bon sens n'a pas
joué en ma faveur, c'est lorsque j'ai choisi
d'aller voir HAMMERFALL (que j'apprécie)
plutôt qu' HAIL OF BULLETS, décrit
par beaucoup comme l'une des meilleurs prestation
de ce HELLFEST.
Ma déception aurait été moins
grande si les Marteaux Suédois avaient
apporté un peu de magie à leur show
mais cela n 'a pas été le cas. Pas
franchement mauvais mais sans plus.
Suite à cette légère déconvenue
venue de scandinavie, je retourne illico-presto
vers la Terrorrizer, histoire de me faire copieusement
essorer par le Hardcore de RAW POWER.
En
parcourant le festival des yeux, il me semble
qu'il y a plus de monde que la veille à
la même heure (15 h 00). S'il est clair
que la venue de SCORPIONS en tête
d'affiche y est pour beaucoup, le succès
des éditions précédentes
et l'arrivée du week-end aidant ont aussi
leur part de responsabilité. En fin d'après-midi
j'ai eu la net impression que le site était
surchargé de metalheads mais également
de " touristes " qui parfois ne comprenaient
pas bien les codes du Metal et qui n'appréciaient
guère les pogoteurs, headbangers et autres
slammeurs qui nageaient au dessus de leurs têtes.
Dans l'ensemble la cohabitation s'est quand même
bien déroulée.
Revenons
en à RAW POWER
ce groupe Italien
est vraiment culte dans le milieu du punk &
hardcore. Je comprend maintenant pourquoi. Leurs
compos vous lacérent les tympans en moins
de deux minutes. C'est direct et ça défoule
les plus téméraires qui ont osé
s'approcher de la scène, véritable
champ de bataille. Le nuage de poussière
s'élevant au dessus du pogo en disait long
sur ce qui sera pour moi : le show le plus violent
du fest !! Les cinq musiciens transalpins semblaient
très surpris de cette débauche d'enthousiasme
à leur égard.
Après un petit mot en hommage à
leur guitariste décédé, RAW
POWER quitte la place en laissant un cratère
encore fumant sous le chapiteau. Forza Italia
!!
C'est
le milieu de l'après-midi et le premier
coup de pompe se fait déjà sentir.
Je me repose un bref instant dans le carré
"presse" et je le paie cache en loupant
UFO et MUNICIPAL WASTE que je m'étais
juré de ne point rater.
Ce qui était vrai il y a deux jours à
la maison, confortablement assis et bien en forme,
ne se vérifie plus en plein festival.
La journée se poursuit et il y a de plus
en plus de monde sur cette terre promise du Metal
Dopé par les barres énergétiques
et autres sodas, je retrouve la patate juste au
moment où THIN LIZZY se présente
sur la main-stage 1.
Encore
une fois, voir un groupe de la trempe de THIN
LIZZY en 2011, c'est inespéré.
Le HELLFEST encore une fois
Sans remplir des pages sur l'absence de Phil
Lynott (fondateur et âme du groupe,
décédé en 1986), je mentirai
en disant qu'une part du public n'avait pas son
image en tête durant le show. Grand bien
lui fasse car ses descendants ont parfaitement
restitué la magie des années 70/80
que ce soit grâce au chanteur (Ricky
Warwick de The Almighty) qu'à l'interprétation
parfaite des nombreux hymnes éternels.
Du "vieux" line-up, ne subsistent que
le guitariste Scott Gorham ainsi que le
batteur Brian Downey. Pour cette date je pensais
avoir la chance de voir évoluer le célèbre
Vivian Campbell (mythique guitariste de Dio, et
actuel Def Leppard) qui en début d'année
participait à la tournée mais il
n'en a pas été le cas.
L'Aura qui entoure un tel concert a eu le don
de me faire frissonner à l'écoute
de "The Boys Are Back In Town",
"Rosalie" ou "Whiskey
in the Jar" (morceau popularisé
par Metallica en 1999). Comme dirait un autre
chanteur défunt : "C'est une sorte
de magie"
Je
jette un il sur le programme et je me dis
que jusqu'à 2 h du matin, cela va être
de la folie !
Rien
de mieux, après une bonne dose de Hard
rock que d'aller pointer le bout de ses patchs
du côté de la Terrorrizer avec au
programme COMEBACK KID.
Si ce groupe de Hardcore mélodique ne fait
pas l'unanimité chez les " true "
coreux, à chaque concert il attire un public
assez conséquent. Du coup, la tente est
bondée et il n'est pas facile de se glisser
près des musiciens.
C'est parti !! Dès les premieres notes,
c'est l'émeute dans le pit. A croire que
les canadiens étaient attendus comme le
messie. On surprend même quelques excités
qui grimpent aux pylones sous les regards désabusés
des membres de la sécurité.
Côté musical, le son laisse à
désirer et j'ai du mal à distinguer
les tubes du dernier album "Symptoms +
Cures" mais ceci n'empêche pas
d'assister à une prestation excellente
avec d'un côté un chanteur bien motivé,
arborant fièrement un tee-shirt du groupe
Death (dont il nous dira qu'il est fan) et de
l'autre un guitariste survolté rebondissant
tout le long du set.
Comme nous le signale son tee-shirt "Go
vegan !", faire l'impasse sur une alimentation
animale ça maintien en forme !
A part concernant le son (qui ne s'est pas arrangé
jusqu'à la fin), ce concert de COMEBACK
KID fut un de mes préférés
du festival.
Le
temps d'évacuer les décibels de
mes oreilles et je file vers la RockHard sauf
que sur le chemin je recroise la signalisation
"Metal Market". Comme par hasard, deux/trois
goutes de pluies me forcent à y aller pour
m'abriter. La belle excuse
Il
est quasiment 18 h 00 lorsque je refais surface.
Pile pour aller apprécier le sieur ZACK
WYLDE. Depuis " Mafia " j'ai un
peu décroché de ses albums studios
qui me paraissent un peu réchauffés.
Par contre en live, j'évite de faire l'impasse
sur l'ancien guitariste d' Ozzy.
Coiffé d'un haut-de-forme à la mode
Sioux et équipé de guitares magnifiques
autant les unes que les autres, Zack et sa
société Label Noir ont déployé
leur hard rock sudiste d'une main de maître
enfin tout du moins jusqu'au solo (trop long et
ennuyeux). Heureusement les derniers titres ont
remis les pendules à l'heure, ce qui nous
a permis d'entendre "Suicide Messiah"
ou "Stillborn".
Personnellement, je trouve bizarre de ne plus
voir Zack Wylde auprès d'Ozzy Osbourne.
Combien de temps a-t'il usé ses médiators
auprès du madman ? Vingt années
au moins ?
Bon,
participer au Hellfest c'est aussi prendre de
graves décisions. Dans le cas présent,
je me demande si je reste debout en attendant
SCORPIONS (le site est archi-chargé
et les places sont chêres), ou je traverse
dans la foule pour voir TERROR, ou je me
décale de 100 mètres avec moultes
risques pour survoller le set de KREATOR
sur la mainstage 2
En optant pour SCORPIONS, je savais à
l'avance que j'allais regretter TERROR
(et c'est encore le cas). Mais en nostalgique
du temps passé, je ne pouvais me permettre
de laisser le groupe teuton s'installer confortablement
dans une maison de retraite à Hambourg
sans les acclamer une dernière fois pendant
cette tournée d'adieux.
Au final, je ne garderai pas un souvenir imperissable
de ce show qui a eu du mal à démarrer
et qui a montré un Klaus Meine un
peu court au chant (63 ans quand même le
bougre !!)
Ceci
n'enlève en rien de leur spectaculaire
carrière qui a bercé une bonne part
de mon adolescence (voir plus). Je ferai donc
l'impasse sur l'innovant mais trop long solo de
batterie (avec un film retraçant toute
leur discographie) qui a coupé net l'ambiance
déjà pas facile à instaurer.
Les rappels avec "Rock you like a hurricane"
et "Still loving you" ont achevé
leur prestation sur une note positive. Ouf.
Beaucoup
plus émouvant a été le feu
d'artifice tiré en l'honneur de Patrick
Roy avec un "For those about to rock"
en fond sonore. Tel un soir de 14 juillet, l'organisation
a mis le paquet dans le matériel pyrotechnique.
Ouvrons
le dossier CORONER s'il vous plait. Vous
savez ce fameux trio Suisse qui clôtura
cette seconde journée de festival avec
tous les yeux tournés vers lui. Et oui
c'est l'heure de la reformation.
Avec une demi-douzaine d'albums, ce groupe a réussi
à faire l'unanimité parmis les amateurs
de Thrash. C'est assez rare pour le souligner
car parfois on préfère uniquement
les débuts d'un artiste ou bien les albums
plus récents. Pour CORONER c'est
différent : on aime l'ensemble de son uvre
!
On pouvait se demander si à l'aube de 2011,
leur jeu de scène n'allait pas perdre en
fraîcheur et accuser les nombreuses années
sans uvrer devant leur public. Que neni.
De toutes façons CORONER n'est pas
là pour parader sur une scène en
courant dans tous les sens. Non c'est plutôt
une expérience mentale avec le Vortex.
Les compositions très techniques mais mémorisables
en un instant n'ont pas leur pareil dans la sphère
Metal. CORONER est unique.
Positionné bien en face du trio, je n'ai
rien raté d'une heure de bonheur en espérant
entendre une set-list de rêve. Ce fut le
cas.
De "No Need To Be Human" à
"DOA" en passant par "Metamorphosis"
ou "Masked Jackal", l'interpretation
a été parfaite et le son excellent.
Ce concert justifiait à lui seul le fait
de faire 800 km pour cette édition 2011.
J'espere qu'ils tourneront en France dans le courant
de l'année, histoire de prendre une nouvelle
bouffée d'oxygène mais avec plus
de titres bien sûr.
Que
dire de ce samedi ? une sacré bonne journée
qui s'achève avec la fatigue et un retour
au camping les oreilles bien chargées pour
les prochaines années à venir.
Pour les petites anecdotes de ce jour, il est
bon de savoir que THE HAUNTED a déplacé
sa prestation en fin de soirée sous la
tente Metal corner, au grand dam des fans qui
ont dû trancher avec le concert de CORONER.
Idem pour les punk-rockers d' US BOMBS
qui ont dans un premier temps annulé leur
venue au HELLFEST mais qui finalement ont joué
un set " éclair " de vingt minutes
juste avant TERROR. Bizarre
Comment ça, c'est pas fini ? dimanche ?
quoi dimanche ? Opeth, Atheist, Judas Priest,
Ozzy, Cavalera Conspiracy, Red Fang, Doro, Anathema,
SUP, Therion, Mr Big
(Thrash
Elliott - crédit photos : Chris)
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