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{2008rm}

LIVE REPORT

HELLFEST 2011 (France)

by Thrash Elliott

 

 

 

Wake up !!!

Après un court mais profond sommeil, émerger de la tente pour attaquer la seconde journée du HELLFEST s'avère une tâche bien difficile. Je n'ose même pas imaginer ceux qui ont essayé de dormir dans le camping officiel dans l'enceinte du festival. Au "municipal" de Clisson, la nuit a été bien calme.
Pour se remettre dans le bon sens de la marche, direction la douche, suivie d'un copieux p'tit dèj en compagnie de tous nos potes (enfin presque, certains dorment encore…).
Ce bref moment de calme nous permet de refaire le point sur les prestations auxquelles nous avons assisté la veille car finalement hormis cet instant nous aurons peu d'occasion d'en discuter. Paradoxalement, pendant le HELLFEST chacun se cale à son rythme et finalement nous passerons notre temps à nous croiser sur le site, ayant tous des objectifs différents malgré la passion pour un même style de musique.
Pour ma part, la Terrorrizer fera mon affaire dès 10 h 30 du matin.

 

 

A l'approche du site, on se rend vite compte que les visages des festivaliers sont marqués par la fatigue. Ceci certainement dû à une nuit agitée, à une soirée trop arrosée ou à un excès d'headbanging la veille (Barrez les mentions inutiles !)
La petite marche pour se rendre dans la tente consacrée aux décibels permet de se remettre en jambe avant de remuer nos corps sur ARMA GATHAS. En arrivant il fait déjà chaud ! Ayant découvert ce All star band (Born From Pain, Cataract, Machinemade God, Disloyal) en début d'année, j'étais assez impatient de les voir sur une scène.
Si on peut classer aisément ce groupe aux multiples nationalités dans la catégorie Metalcore, les quelques passages "atmos" les font se démarquer du lot. Devant la scène, le public a eu un peu de mal à se réveiller mais les sincères encouragements entre les morceaux en disaient longs sur la réussite de leur concert. Bon, il faut dire qu' ARMA GATHAS n'a qu'un seul album sous le bras pour l'instant et que leur nom n'a pas encore fait parler de lui, du moins en terme purement musical.

Ça fait toujours une drôle d'impression d'assister à un concert le matin, c'est si rare durant l'année. C'est ce qui fait aussi le charme d'un festival, non ?

En attendant NASTY, j'ai le temps de prendre une dose de Grind sous la RockHard grâce aux explosifs TOTAL FUCKING DESTRUCTION. Alors que leur musique est impulsive, les musiciens sont hyper détendus en balançant leurs courtes compos l'une après l'autre. Entre deux, le batteur/chanteur Richard Hoak (investigateur de ce projet) donne juste une brève explication sur le sujet de la chanson jouée.
Dans la foule de curieux, l'agitation était quasiment nulle, les gros méchants grinder se contentant de "vibrer" les bras croisés…

De retour sous la Terrorrizer il en tout autre. L'air de rien, ne portant que de simples survêtements, les Allemano-Belges de NASTY ont aplatis le public avec leur Hardcore Beatdown grassouillé. Si visuellement ce groupe peut surprendre (imaginez un gars en survet qui brandit une flying V !!!), musicalement il vous mettra à terre en abusant de riffs méga-lourds et des parties plus rentre-dedans. Idéal pour aborder cette fin de matinée. Sous la tente, ça danse, ça saute dans tous les sens. Les connaisseurs ne s'y sont pas trompés, il fallait y être.
Le samedi est bien lancé !!

 

 

Sur mon planning j'avais prévu de voir un bout de concert de SEVERE TORTURE et ceci en attendant YOUR DEMISE. Bien m'en a pris car aspiré par le son supersonique de leur brutal death, j'ai finalement assisté à la totalité de leur set. Quelle énergie les gars !!
Les musiciens sont de vrais démons et je ne vous parle même pas du batteur qui déplace ses baguettes à vitesse grand V. J'assiste enfin à une belle ambiance sous la RockHard… et tant pis pour YOUR DEMISE.

A proximité de la tente se trouve l' Extrême Market, véritable caverne d' Ali Bab'Hard au cœur du HELLFEST. Attiré comme un aimant, je n'ai pu résister à la tentation d'y faire un tour. Au bout d'une heure, le bon sens et le peu d'envie de me charger des achats toute la journée ont raccourci ma visite.

 

Hammerfall

 

Par contre là où le bon sens n'a pas joué en ma faveur, c'est lorsque j'ai choisi d'aller voir HAMMERFALL (que j'apprécie) plutôt qu' HAIL OF BULLETS, décrit par beaucoup comme l'une des meilleurs prestation de ce HELLFEST.
Ma déception aurait été moins grande si les Marteaux Suédois avaient apporté un peu de magie à leur show mais cela n 'a pas été le cas. Pas franchement mauvais mais sans plus.
Suite à cette légère déconvenue venue de scandinavie, je retourne illico-presto vers la Terrorrizer, histoire de me faire copieusement essorer par le Hardcore de RAW POWER.

En parcourant le festival des yeux, il me semble qu'il y a plus de monde que la veille à la même heure (15 h 00). S'il est clair que la venue de SCORPIONS en tête d'affiche y est pour beaucoup, le succès des éditions précédentes et l'arrivée du week-end aidant ont aussi leur part de responsabilité. En fin d'après-midi j'ai eu la net impression que le site était surchargé de metalheads mais également de " touristes " qui parfois ne comprenaient pas bien les codes du Metal et qui n'appréciaient guère les pogoteurs, headbangers et autres slammeurs qui nageaient au dessus de leurs têtes. Dans l'ensemble la cohabitation s'est quand même bien déroulée.

Revenons en à RAW POWER… ce groupe Italien est vraiment culte dans le milieu du punk & hardcore. Je comprend maintenant pourquoi. Leurs compos vous lacérent les tympans en moins de deux minutes. C'est direct et ça défoule les plus téméraires qui ont osé s'approcher de la scène, véritable champ de bataille. Le nuage de poussière s'élevant au dessus du pogo en disait long sur ce qui sera pour moi : le show le plus violent du fest !! Les cinq musiciens transalpins semblaient très surpris de cette débauche d'enthousiasme à leur égard.
Après un petit mot en hommage à leur guitariste décédé, RAW POWER quitte la place en laissant un cratère encore fumant sous le chapiteau. Forza Italia !!

 

 

C'est le milieu de l'après-midi et le premier coup de pompe se fait déjà sentir. Je me repose un bref instant dans le carré "presse" et je le paie cache en loupant UFO et MUNICIPAL WASTE que je m'étais juré de ne point rater.
Ce qui était vrai il y a deux jours à la maison, confortablement assis et bien en forme, ne se vérifie plus en plein festival.
La journée se poursuit et il y a de plus en plus de monde sur cette terre promise du Metal…
Dopé par les barres énergétiques et autres sodas, je retrouve la patate juste au moment où THIN LIZZY se présente sur la main-stage 1.

Encore une fois, voir un groupe de la trempe de THIN LIZZY en 2011, c'est inespéré. Le HELLFEST encore une fois…
Sans remplir des pages sur l'absence de Phil Lynott (fondateur et âme du groupe, décédé en 1986), je mentirai en disant qu'une part du public n'avait pas son image en tête durant le show. Grand bien lui fasse car ses descendants ont parfaitement restitué la magie des années 70/80 que ce soit grâce au chanteur (Ricky Warwick de The Almighty) qu'à l'interprétation parfaite des nombreux hymnes éternels.
Du "vieux" line-up, ne subsistent que le guitariste Scott Gorham ainsi que le batteur Brian Downey. Pour cette date je pensais avoir la chance de voir évoluer le célèbre Vivian Campbell (mythique guitariste de Dio, et actuel Def Leppard) qui en début d'année participait à la tournée mais il n'en a pas été le cas.
L'Aura qui entoure un tel concert a eu le don de me faire frissonner à l'écoute de "The Boys Are Back In Town", "Rosalie" ou "Whiskey in the Jar" (morceau popularisé par Metallica en 1999). Comme dirait un autre chanteur défunt : "C'est une sorte de magie"…

Je jette un œil sur le programme et je me dis que jusqu'à 2 h du matin, cela va être de la folie !

Rien de mieux, après une bonne dose de Hard rock que d'aller pointer le bout de ses patchs du côté de la Terrorrizer avec au programme COMEBACK KID.
Si ce groupe de Hardcore mélodique ne fait pas l'unanimité chez les " true " coreux, à chaque concert il attire un public assez conséquent. Du coup, la tente est bondée et il n'est pas facile de se glisser près des musiciens.
C'est parti !! Dès les premieres notes, c'est l'émeute dans le pit. A croire que les canadiens étaient attendus comme le messie. On surprend même quelques excités qui grimpent aux pylones sous les regards désabusés des membres de la sécurité.
Côté musical, le son laisse à désirer et j'ai du mal à distinguer les tubes du dernier album "Symptoms + Cures" mais ceci n'empêche pas d'assister à une prestation excellente avec d'un côté un chanteur bien motivé, arborant fièrement un tee-shirt du groupe Death (dont il nous dira qu'il est fan) et de l'autre un guitariste survolté rebondissant tout le long du set.
Comme nous le signale son tee-shirt "Go vegan !", faire l'impasse sur une alimentation animale ça maintien en forme !
A part concernant le son (qui ne s'est pas arrangé jusqu'à la fin), ce concert de COMEBACK KID fut un de mes préférés du festival.

Le temps d'évacuer les décibels de mes oreilles et je file vers la RockHard sauf que sur le chemin je recroise la signalisation "Metal Market". Comme par hasard, deux/trois goutes de pluies me forcent à y aller pour m'abriter. La belle excuse…

 

 

Il est quasiment 18 h 00 lorsque je refais surface. Pile pour aller apprécier le sieur ZACK WYLDE. Depuis " Mafia " j'ai un peu décroché de ses albums studios qui me paraissent un peu réchauffés. Par contre en live, j'évite de faire l'impasse sur l'ancien guitariste d' Ozzy.
Coiffé d'un haut-de-forme à la mode Sioux et équipé de guitares magnifiques autant les unes que les autres, Zack et sa société Label Noir ont déployé leur hard rock sudiste d'une main de maître… enfin tout du moins jusqu'au solo (trop long et ennuyeux). Heureusement les derniers titres ont remis les pendules à l'heure, ce qui nous a permis d'entendre "Suicide Messiah" ou "Stillborn".
Personnellement, je trouve bizarre de ne plus voir Zack Wylde auprès d'Ozzy Osbourne. Combien de temps a-t'il usé ses médiators auprès du madman ? Vingt années au moins ?

Bon, participer au Hellfest c'est aussi prendre de graves décisions. Dans le cas présent, je me demande si je reste debout en attendant SCORPIONS (le site est archi-chargé et les places sont chêres), ou je traverse dans la foule pour voir TERROR, ou je me décale de 100 mètres avec moultes risques pour survoller le set de KREATOR sur la mainstage 2…
En optant pour SCORPIONS, je savais à l'avance que j'allais regretter TERROR (et c'est encore le cas). Mais en nostalgique du temps passé, je ne pouvais me permettre de laisser le groupe teuton s'installer confortablement dans une maison de retraite à Hambourg sans les acclamer une dernière fois pendant cette tournée d'adieux.
Au final, je ne garderai pas un souvenir imperissable de ce show qui a eu du mal à démarrer et qui a montré un Klaus Meine un peu court au chant (63 ans quand même le bougre !!)

Ceci n'enlève en rien de leur spectaculaire carrière qui a bercé une bonne part de mon adolescence (voir plus). Je ferai donc l'impasse sur l'innovant mais trop long solo de batterie (avec un film retraçant toute leur discographie) qui a coupé net l'ambiance déjà pas facile à instaurer. Les rappels avec "Rock you like a hurricane" et "Still loving you" ont achevé leur prestation sur une note positive. Ouf.

Beaucoup plus émouvant a été le feu d'artifice tiré en l'honneur de Patrick Roy avec un "For those about to rock" en fond sonore. Tel un soir de 14 juillet, l'organisation a mis le paquet dans le matériel pyrotechnique.

 

 

Ouvrons le dossier CORONER s'il vous plait. Vous savez ce fameux trio Suisse qui clôtura cette seconde journée de festival avec tous les yeux tournés vers lui. Et oui c'est l'heure de la reformation.
Avec une demi-douzaine d'albums, ce groupe a réussi à faire l'unanimité parmis les amateurs de Thrash. C'est assez rare pour le souligner car parfois on préfère uniquement les débuts d'un artiste ou bien les albums plus récents. Pour CORONER c'est différent : on aime l'ensemble de son œuvre !
On pouvait se demander si à l'aube de 2011, leur jeu de scène n'allait pas perdre en fraîcheur et accuser les nombreuses années sans œuvrer devant leur public. Que neni.
De toutes façons CORONER n'est pas là pour parader sur une scène en courant dans tous les sens. Non c'est plutôt une expérience mentale avec le Vortex. Les compositions très techniques mais mémorisables en un instant n'ont pas leur pareil dans la sphère Metal. CORONER est unique.
Positionné bien en face du trio, je n'ai rien raté d'une heure de bonheur en espérant entendre une set-list de rêve. Ce fut le cas.
De "No Need To Be Human" à "DOA" en passant par "Metamorphosis" ou "Masked Jackal", l'interpretation a été parfaite et le son excellent. Ce concert justifiait à lui seul le fait de faire 800 km pour cette édition 2011. J'espere qu'ils tourneront en France dans le courant de l'année, histoire de prendre une nouvelle bouffée d'oxygène mais avec plus de titres bien sûr.

 

 

Que dire de ce samedi ? une sacré bonne journée qui s'achève avec la fatigue et un retour au camping les oreilles bien chargées pour les prochaines années à venir.
Pour les petites anecdotes de ce jour, il est bon de savoir que THE HAUNTED a déplacé sa prestation en fin de soirée sous la tente Metal corner, au grand dam des fans qui ont dû trancher avec le concert de CORONER.
Idem pour les punk-rockers d' US BOMBS qui ont dans un premier temps annulé leur venue au HELLFEST mais qui finalement ont joué un set " éclair " de vingt minutes juste avant TERROR. Bizarre…


Comment ça, c'est pas fini ? dimanche ? quoi dimanche ? Opeth, Atheist, Judas Priest, Ozzy, Cavalera Conspiracy, Red Fang, Doro, Anathema, SUP, Therion, Mr Big…

(Thrash Elliott - crédit photos : Chris)

 

 

 

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